D’avril 1942 à février 1944, Hélène Berr a tenu son journal au jour le jour. Un texte d’une qualité littéraire exceptionnelle, où se mêlent l’expérience quotidienne de l’insoutenable et le monde rêvé des lettres, où alternent à chaque instant l’espoir et le désespoir. Publié en 2008 seulement, avec une préface de Patrick Modiano, il a rencontré un large public, que sont venues fortifier sa récente réédition chez Tallandier en 2021 et les vingt-sept traductions parues dans l'intervalle. Son éditrice, Mariette Job, révèle aujourd'hui la longue histoire de la découverte de ce récit dans un essai très personnel intitulé Dans les pas d'Hélène Berr. 1944-2008 (Le Bord de l'eau). C’est à l’âge de quinze ans qu’elle apprend l’existence du Journal qu’elle ne lira vraiment que huit ans plus tard. La qualité du texte la saisit et l’émeut ; elle se sent en charge d’une mission. Les ascendants sont réticents voire en désaccord avec l’idée d’une publication. Les personnes de sa génération, tout d’abord consentantes, se rétractent étrangement. Convaincue de la nécessité de faire connaître au plus grand nombre le message d’Hélène Berr, Mariette devient la porte-parole du Journal. Contre vents et marées. Pour le centenaire de la naissance d'Hélène Berr, Mariette Job a également supervisé un ouvrage collectif, déjà salué par Fabula : Se souvenir d’Hélène Berr (Fayard). Rappelons aussi la récente édition de la Correspondance. 1934-1944 d'Hélène Berr avec Odile Neuburger (Tallandier), exceptionnel témoignage sur le destin de deux familles juives dans la France de Vichy.