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Nouvelle parution
Frederic Pajak, Dans le calme du soir

Frederic Pajak, Dans le calme du soir

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

Il est un temps où la mémoire réclame sa part de souvenirs, fidèles ou embellis, ou encore distordus par le passage des jours. Soixante-sept ans : c’est un âge raisonnable pour se livrer à cet exercice. Souvenirs de la classe de neige, à l’époque des premiers tire-fesses (ou « tire-flemme », en Suisse romande), souvenirs d’un bref séjour à l’École des beaux-arts, au temps de l’adolescence, souvenirs d’un labeur éprouvant, sans lendemain, souvenirs de la mort aussi ; et puis souvenirs de la famille, et notamment de trois oncles : l’un a combattu aux côtés du général Leclerc après avoir été enrôlé de force dans la Wehrmacht ; un autre a fait la guerre d’Indochine ; quant au troisième, fils d’un important fasciste italien, il est devenu un diplomate influent de la construction européenne. Trois oncles, trois fantômes qui reviennent toujours, confiant à leur neveu leur fierté, leurs souffrances, leurs petits et grands secrets, comme autant de moments douloureux de l’Histoire de France.

L’auteur évoque aussi les villes de sa jeunesse : Strasbourg, Paris, Lausanne, Aoste, Athènes, et enfin Arles, où il vit.

Et pour finir, un récit, entre réalité et fiction : deux vieux artistes vont mourir. Qui se souviendra de ces oubliés de l’Histoire de l’art ? Une histoire bâtie comme un bref roman noir.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Une brume douce et désolée", par Norbert Czarny (en ligne le 4 mars 2023).

Mélancolie, L’étrange beauté du monde, En souvenir du monde : voilà quelques titres des albums mêlant récit et dessins proposés par Frédéric Pajak. Ils dessinent un univers, tant par la phrase que par le trait, lequel est aussi bien celui du crayon que celui de la formule juste, qui frappe. Ce trait est présent dans son nouvel album, Dans le calme du soir, un récit éclaté, rarement tributaire de la chronologie, apparemment disparate, et pourtant d’une densité qui ne se dément jamais.