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Pour ou contre la nation : les traces du Québec et du Canada français dans les dramaturgies québécoises contemporaines (Ottawa)

Pour ou contre la nation : les traces du Québec et du Canada français dans les dramaturgies québécoises contemporaines (Ottawa)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Nicole Nolette)

L’idée selon laquelle l’échec du référendum pour l’indépendance du Québec de 1980 a entraîné des répercussions au sein des dramaturgies québécoises et de la littérature est courante et largement répandue. Cette défaite de l’urne aurait provoqué un changement paradigmatique majeur. Les thématiques des œuvres et leur construction seraient depuis influencées par la victoire du « non », provoquant une « rupture » ou du moins un « tournant » faisant passer le théâtre du social et du politique à l’intime et évacuant du même coup la « question nationale » (Lefebvre, 1994; Riendeau et Andrès, 1997; Féral, 2001; Leroux, 2009). Or, Céline Philippe, dans sa toute récente thèse de doctorat, vient contester cette idée érigée en « doxa » et suggère plutôt que les auteurs et autrices québécois·es des quarante dernières années n’ont jamais cessé d’écrire la nation, notamment en inscrivant leurs pièces de théâtre résolument du côté de l’Histoire. En effet, même si certaines voix marginalisées se font entendre et abordent des sujets qui relèvent de l’intime et de leurs expériences personnelles dans des œuvres à la fois postmodernes et cosmopolites, plusieurs auteurs·trices situent la fable de leurs textes dramatiques dans un certain passé plus ou moins récent, réactivant ainsi certaines « traces » du Canada français. Céline Philippe s’appuie sur les travaux du sociologue Joseph Yvon Thériault qui suggèrent notamment que « [c]es questions, ces traces [du Canada français], n’ont aucun sens si on pense le Québec comme rupture, société neuve, société ouverte à tous les possibles. La question du Canada français reste la question du Québec. » (2006 : 265) Ainsi, Philippe, à la suite de Thériault, propose de lire la nation québécoise à travers les œuvres et s’affaire à démontrer que le théâtre et la littérature n’ont jamais cessé de contribuer à l’édification de la nation en investissant le champ de la mémoire. Mais de quelle nation s’agit-il exactement? Quel rapport les dramaturges actuel·les entretiennent-ils·elles avec le Québec d’hier et d’aujourd’hui? Quelles traces du Canada français ou encore du passé très récent sont sollicitées dans les textes dramatiques contemporains? Comment l’actualité politique et sociale du Québec et du Canada teinte-t-elle la création dramatique récente? Comment le politique se déploie-t-il sur les scènes québécoises? Et finalement, est-ce que le théâtre québécois et franco-canadien est véritablement le reflet de sa société ou doit tendre à l’être?

C’est autour de ces questions que nous souhaitons inviter les chercheurs·euses à soumettre une proposition de communication pour notre séance qui aura lieu au Colloque annuel conjoint de la Société québécoise d'études théâtrales (SQET) et du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes (CRCCF), à Ottawa, en juin 2023. Ce sera l’occasion de réfléchir à la création contemporaine, à son rapport à l’Histoire tant sociale, politique que théâtrale et à sa contribution ou non à l’idée de nation. Les contributions des chercheur·euses émergent·es et aguerri·es de toutes les disciplines sont les bienvenues.

Les personnes intéressées à soumettre une proposition de communication sont priées de la faire parvenir par courriel d’ici le 1er février 2023 au info.sqet@gmail.com et au agaut106@uottawa.ca

La proposition de communication doit comprendre les éléments suivants :

1) le titre de la communication;
2) les coordonnées du présentateur ou de la présentatrice (nom, prénom, statut, établissement, adresse électronique);
3) un résumé d’environ 300 mots de l’exposé (comprenant la problématique générale et les idées principales);
4) une courte biographie (5 lignes).

Merci de votre intérêt! Au plaisir de vous lire!

Alexandre Gauthier (Université d’Ottawa)
Enzo Giacomazzi (UQAM)
Nicole Nolette (Université de Waterloo)