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Appels à contributions

"Fargue et la Philosophie" (Ludions, n° 22)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Pierre Loubier)

Ludions – Bulletin de la Société des Lecteurs de Léon-Paul Fargue

n° 22, automne 2023

Dossier « Fargue et la Philosophie »

Appel à contributions

Des numéros de Ludions — le bulletin de la Société des Lecteurs de Léon-Paul Fargue — ont, dans le passé, traité des relations du poète à d’autres arts : Fargue en musique (n° 8), Fargue « piéton des Arts » (n° 11). Un autre rappelle ses relations à la presse et aux médias : Fargue et les médias (n° 17). Le prochain Ludions examinera le poète et son œuvre à la lumière de la science humaine par excellence, la Philosophie. Ce sera Ludions n° 22 qui, en effet, portera le titre : Fargue et la philosophie.

D’une part Fargue déclare : « Je ne suis ni philosophe, ni théologien, ni partisan » (Haute solitude). D’autre part les noms de philosophes abondent dans ses textes : Taine, [Herbert] Spencer, William James et Bergson (Haute solitude), Descartes, Hegel, Spinoza, Valéry et Nietzsche (Suite familière), Renan et Schopenhauer (Méandres). Suivent des penseurs de l’Antiquité : Plotin, Porphyre et Jamblique (Vulturne). Marc-Aurèle (Méandres) et Saint-Denys l’Aréopagite (Suite familière). Auxquels s’ajouteraient aussi des penseurs religieux ou d’éminents gens d’Église : Pascal (Méandres), Juan de los Angeles (Vulturne) et le cardinal Lavigerie (Suite familière). Cette liste n’est pas exhaustive.

Trois axes au moins pourraient guider notre réflexion.

Formation et création - Fargue a-t-il lu ces penseurs ? S’est-il penché sur des monographies les concernant ? Quelle est sa formation en Philosophie ? Est-elle uniquement liée aux études, ou bien Fargue est-il autodidacte ? L’énumération de ces noms de penseurs n’est pas du tout, chez lui, un exercice frivole ou gratuit. Il faudrait chercher à savoir s’il est possible de confronter la pensée de tel philosophe avec le contenu de certains textes du poète (influence de la philosophie sur la création, intertextualité, emprunts directs ou indirects, nature et rôle des citations). Ses rapports avec les autres Arts (Peinture et Musique) lui ont-ils permis de développer une Esthétique ?

Un penseur du Temps/de son temps ? Selon un deuxième axe, nous pourrions considérer les divers genres littéraires que préfère le poète : la chronique, la flânerie, les portraits... De tels textes relativement brefs aiguisent la perception de Fargue sur l’époque, ses contemporains, l’atmosphère de tel quartier. Cette écriture ne tarde pas à embrasser l’universel : « La terrasse de café remplace tous les théâtres en plein air […] Elle est la terrasse même de la vie » (Poisons). Ces genres ne limitent pas Fargue dont la pensée est souvent errante, vagabondant d’images en impressions, mais attentive à la formule, à la maxime, à l’aphorisme. De plus n’oublions pas que, bien que hanté par le Temps, Fargue semble rester un auteur ahistorique. Notre tâche est d’enregistrer les pétillantes causeries de Fargue, de constater la diversité des sujets abordés et de marquer les contours de ses assertions : Fargue et le temps, Fargue en son temps ? Fargue a-t-il une pensée politique ? Sociologique ? Une pensée se dégage-t-elle de l’art de la chronique ? Comment un poème peut-il penser ? le Rire est-il une philosophie ? 

Physique et métaphysique - Un autre fil conducteur possible sera la métaphysique. Les tensions sociopolitiques des années 1930 se lisent clairement dans les écrits de Fargue, par exemple, dans le recours aux médiums. Ensuite se fait sentir l’attirance d’autres religions. « L’ordre c’est Bouddha, c’est Mahomet » dit Fargue (Haute solitude), boutades adressées à René Daumal, à René Guénon (et à d’autres encore). Le diable se manifeste partout dans Haute solitude, créant les prémices d’un drame aux résonances baudelairiennes. Fargue poursuit une quête spirituelle comme l’indique l’emploi de termes comme « transsubstantiation », « ressuscités » et « réintégrés ». Si à ce lexique vient se mêler « métempsychose », qui dérive de croyances hétérodoxes, cela montre la grande liberté dont le poète fait preuve. Le lyrisme est-il une des voix/voies d’une interrogation spirituelle, d’une inquiétude métaphysique ? La Métaphysique, dans son rapport à la Physique, suggère également un « système de la Nature » farguien, une théorie de l’Espace, un rapport particulier aux Sciences et aux savoirs, une épistémologie…

 

Normes et calendrier

Les contributions pourront aller de 2000 à 35000 caractères espaces et notes comprises (des consignes de mise en forme seront fournies aux contributeurs).

Les images sont toujours les bienvenues pour illustrer les propos.

La forme et le ton des contributions sont libres. Les développements abscons ou pédants sont peu appréciés en général des lecteurs de Fargue, mais cela n’empêche pas le sérieux, l’esprit d’analyse, l’érudition, la maîtrise d’une argumentation. Le lecteur de Fargue savoure également l’humour et la fantaisie. Le comité de rédaction pourra dialoguer avec les auteurs, leur apporter des matériaux, suggérer des pistes si besoin.

Les propositions se limiteront à une page et seront accompagnées d’une brève présentation bio-bibliographique de l’auteur.

Elles devront nous parvenir avant le 10 février 2023.

Les propositions seront validées au plus tard fin février 2023.

Les textes seront à remettre pour le 15 juin 2023.

La publication est prévue début octobre 2023.

 

Courrier à envoyer conjointement aux quatre coordonnateurs du dossier :

Barbara Pascarel : ludionette@gmail.com

Richard Spiteri : richard.spiteri@um.edu.mt

Pierre Loubier : pierre.loubier@univ-poitiers.fr

Julien Gabet : guilhem.gabet@gmail.com