Questions de société
Claire Richard, Des mains heureuses. Une archéologie du toucher

Claire Richard, Des mains heureuses. Une archéologie du toucher

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

En pleine épidémie de Covid, dans une maternité déserte, je me suis demandé si mon fils allait naître dans un monde irrémédiablement appauvri, sans le droit de se toucher ni de se rencontrer. Le confinement a été levé, mon fils est né, mais les « gestes barrières » sont restés. J’ai découvert l’immense continent des gestes de la maternité, tour à tour libérateurs et aliénants. J’ai alors commencé à réfléchir aux architectures tactiles, celles qui nous entravent et celles qui nous portent, et à imaginer une archéologie du toucher. L’amour et la perte, la tendresse et la violence, la transmission et la rupture, la naissance et la mort : et si l’on racontait notre vie sous l’angle des gestes qui la composent ? Des mains heureuses qui nous font et nous défont ? — C.R.

Lire un extrait…

Écrivain et documentariste, Claire Richard a notamment publié Young Lords. Histoire orale des Black Panthers latinos (L’Échappée, 2017) et LesChemins de désir (Seuil, 2019). Son travail radiophonique (« Cent façons de disparaître », « Le télégraphe céleste ») lui a valu de nombreux prix nationaux et internationaux.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Éloge d’un sens ignoré", par Norbert Czarny (en ligne le 31 janvier 2023).

Les écrans ont envahi nos vies et quand nous ne sommes pas figés devant des images, nous nous bouchons les oreilles avec des écouteurs. La vue et l’ouïe ont été les sens les plus sollicités pendant la période du confinement, on se le rappelle sans doute. Comme on se rappelle ces images de personnes âgées que plus personne n’avait le droit d’approcher et surtout de toucher. Des mains heureuses, de Claire Richard, sous-titré « Une archéologie du toucher », célèbre ce sens, tel qu’on en use, diversement, de la naissance à la mort.