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L’Univers à l’écran au XXIe siècle : visible et invisible. Nouvelles images astronomiques dans la fiction au XXIe siècle : remploi, modélisation, création (Paris)

L’Univers à l’écran au XXIe siècle : visible et invisible. Nouvelles images astronomiques dans la fiction au XXIe siècle : remploi, modélisation, création (Paris)

Journée d’Étude interdisciplinaire « L’Univers à l’écran au XXIe siècle : visible et invisible – première partie : Nouvelles images astronomiques dans la fiction au XXIe siècle : Remploi, modélisation, création » organisée par les laboratoires LESA (Laboratoire d’Études en Sciences des Arts, Aix-Marseille Université), CERILAC (Centre d’Études et de Recherches Interdisciplinaires de l’UFR Lettres, Arts, Cinéma, Université Paris Cité) et APC (Laboratoire AstroParticule et Cosmologie, Université Paris Cité)

le 20 janvier 2023 à Paris. 

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Le projet « L’Univers à l’écran au XXIe siècle » se compose de deux JE, la première à Paris le 20 janvier et la seconde le 5 mai 2023 (date à confirmer) accompagné par une exposition à l’université d’Aix-Marseille. 

Présentation de la journée

Le XXIe siècle a vu se développer et se diffuser de nouvelles images astronomiques et planétologiques : nouvelles, tant par les techniques d’observation et de visualisation – et le développement du numérique –, que par les objets observés d’une manière inédite, donnant lieu à des formes visuelles singulières (nébuleuses chamarrées observées par le télescope Hubble, motifs graphiques de l’Observatoire en rayons X Chandra, couleurs psychédéliques prises en lumière infrarouge par le satellite Spitzer, trous noirs numériquement simulés ou photographiés , astres revus en haute définition, rovers, etc.) . La fabrication de ces nouvelles images scientifiques du cosmos, qui surmontent les limites de l’observation visuelle directe, a d’ailleurs fait l’objet d’un grand nombre d’études, qui soulignent aussi leur inscription dans la culture visuelle et l’histoire de l’art. Mais ces images façonnent également en retour un nouvel imaginaire de l’Univers dans d’autres contextes que ceux de l’observation et la médiation scientifique, et semblent informer et modeler à leur tour la représentation de celui-ci dans les films de fiction, et en particulier de science- fiction, au XXIe siècle. Comme en 1968, pour le 2001 de Kubrick, les contributions des astronomes et astrophysiciens et l’actualité de l’imagerie scientifique nourrissent les représentations contemporaines, que l’action des films se situe aux confins de l’Univers, dans notre système solaire, ou sur Terre. Via les collaborations plus ou moins étroites avec les scientifiques, mais aussi par le remploi, notamment dans les images composites, l’esthétique des représentations du cosmos dans les films et séries semble reconfigurée par la diffusion de ces nouvelles images.

Aux images lunaires ou martiennes, doubles exotiques de la Terre, toujours très présentes, s’ajoute un foisonnement de représentations non documentaires d’autres astres dont l’imagerie a été renouvelée, et présentant au contraire des particularités très éloignées de la Terre, par leur gigantisme, leur matière gazeuse, leurs anneaux et lunes multiples. Le cinéma semble ainsi rêver différemment aujourd’hui certaines parties du système solaire — de la ceinture d’astéroïdes à la ceinture de Kuiper — dont les objets renvoient à des expériences perceptives autres, redéfinies récemment par les observations. Les nouvelles images astronomiques, comme celles de Jupiter et son « œil », détaillées par la mission Juno, des satellites et des anneaux de Saturne observés par la mission la mission Cassini-Huygens, sont ainsi remployées, réinterprétées, composées, imitées, dans des usages plastiques et dramatiques variés, à Hollywood comme ailleurs. Plus encore que des motifs ou objets, ce sont enfin des modes de représentation et de visualisation que semblent partager images astronomiques et cosmos de fiction au cinéma. Ainsi, les modalités nouvelles d’observation par les rovers ou drones téléguidés à distance sur Mars, la Lune ou encore la comète Tchourioumov-Guérassimenko, dite « Tchouri », peuvent induire dans les fictions de nouvelles représentations des astres réels ou fictifs.

Il s’agira donc d’étudier, dans une perspective esthétique et technique, la manière dont les images astronomiques postérieures à 1995 infusent de façon variée dans le cinéma de fiction contemporain – entendu ici au sens large des images mouvantes –, les changements que le renouveau.