Appel pour un dossier de la revue Textyles sur Caroline Lamarche
Caroline Lamarche est assurément devenue une des références incontournables et essentielles quand il est question de littérature francophone de Belgique. Son œuvre, entamée en 1991 avec un recueil de poèmes assez confidentiel, prend son véritable envol dès 1996 avec Le Jour du chien qui lui a valu le Prix Rossel. Sa bibliographie est riche et variée : elle compte à ce jour une vingtaine de titres, des romans, des recueils de nouvelles et de poèmes, des récits autobiographiques et des livres illustrés, des contes pour enfants, sans oublier un nombre impressionnant de textes brefs parus dans divers magazines « papier » ou en ligne, des adaptations pour la radio ou pour le théâtre… En ce qui concerne les livres proprement dits, une partie de cette production est publiée à Paris chez de grands éditeurs (Minuit, Le Serpent à plumes, puis Gallimard) et une autre se répartit entre plusieurs éditeurs belges (Les Impressions nouvelles, La Pierre d’Alun, LeFram, Tétras Lyre, Le Cormier, Esperluète…).
Caroline Lamarche est désormais pleinement reconnue par les institutions littéraires belges (prix triennal du roman en 2019 pour Dans la maison un grand cerf et quinquennal de littérature en 2020) et française (prix Goncourt de la nouvelle en 2019 pour Nous sommes à la lisière). Et la presse, depuis longtemps en Belgique, en France plus récemment, ne manque jamais de signaler de façon élogieuse la parution de ses livres. Toutefois, sa production n’a pas encore été étudiée de près par la critique universitaire – manque que cette livraison de Textyles aimerait combler.
Comme il s’agit du premier dossier monographique qui lui est consacré, toutes les approches sont les bienvenues. Car, il faut le souligner, la diversité de l’œuvre se prête à de nombreux points de vue critiques, tant en raison des thématiques diverses qu’elle aborde (comme le rapport au monde animal, l’érotisme, le sadomasochisme, l’amour, le féminisme, les liens familiaux, le catholicisme, le voyage, le vieillissement, la mort, la maladie, les liens sociaux, le passé industriel wallon, etc.) que de ses options stylistiques, de ses choix éditoriaux ou que de la variété des genres qu’elle exploite (roman, autobiographie, autofiction, biographie familiale, nouvelle, conte, poème, intervention médiatique, etc.).
Pistes de recherche (liste non exhaustive) :
-Les genres littéraires (nouvelles, contes, romans, poème, carnets, lettres…), diversité et hybridité, innovation dans la manière de les réinvestir.
-Style, poétique et variations de l’écriture.
-Les genres médiatiques (chronique, critique, conférence, communications dans des colloques, prises de position notamment dans Le Soir, La Libre, Dérivations, Imagine…), les collaborations à la radio et au théâtre, les lectures enregistrées, son site Internet.
-Le rapport au féminisme et aux questions de genre, les femmes dans son œuvre littéraire et/ou critique : prises de positions, engagements, représentations.
-Lectures et bibliothèque imaginaire : place de la littérature dans son œuvre (intertextualité), positionnements critiques (presse, conférences).
-Parcours éditorial et institutionnel.
-Les différentes voies de professionnalisation de l’écriture.
-Rapports aux arts plastiques et musée imaginaire (dans ses récits, dans ses collaborations avec des artistes, des photographes et des illustrateurs, dans la critique d’art, etc.)
-Le bestiaire sous ses formes réaliste (Le Jour du chien, Nous sommes à la lisière) ou métaphorique (L’Ours, La Fin des abeilles).
-Le rapport intime à la Belgique : positionnement vis-à-vis de la littérature belge, le territoire (Liège, Bruxelles), la géographie littéraire.
-La réception, la reconnaissance et la consécration en France, en Belgique, dans le reste de la francophonie.
-Les traductions : Caroline Lamarche, traduite et traductrice. Les livres bilingues français-néerlandais (Entre-deux, Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour).
-Le rapport au religieux et à la religion (L’Ours).
-Les représentations sociales et l’histoire du passé familial et industriel, le rapport à l’archive (L’Asturienne).
-L’érotisme et la sexualité (La Nuit l’après-midi, Carnet d’une soumise de province, La Barbière, Mira, Papier-collants…)
-L’imaginaire de l’écrivaine.
-La filiation, la famille (Dans la maison un Grand Cerf, L’Asturienne, La Fin des abeilles).
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Calendrier : nous attendons les propositions d’articles (accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique) pour le 31 janvier 2023 et les articles définitifs pour le 31 mai 2023.
Propositions et articles seront à envoyer à Laurence Brogniez et à Laurent Demoulin aux adresses électroniques suivantes :