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Représenter l’artiste et son œuvre. Pratiques médiatiques et mise en scène de soi à l'ère du numérique

Représenter l’artiste et son œuvre. Pratiques médiatiques et mise en scène de soi à l'ère du numérique

Publié le par René Audet (Source : René Audet)

Journée d’étude pour étudiant·es de cycles supérieurs

Représenter l’artiste et son œuvre. Pratiques médiatiques et mise en scène de soi à l'ère du numérique

Québec, 31 mars 2023

De quelles façons les auteur.ices, artistes et autres acteur.ices culturel.les se représentent-iels en ligne ? Comment cette présence est-elle perçue ? Dans quelle mesure ces manifestations orientent-elles la réception de leur production artistique ? Les étudiant·es du pôle Québec du projet de recherche Littérature québécoise mobile (LQM), qui s’intéresse à l’impact du numérique sur les pratiques de lecture et d’écriture, vous invitent, à travers cette journée d’étude pour étudiant·es, à vous interroger sur l’usage du numérique comme espace partagé entre la pratique professionnelle ou amateur de l’artiste et sa mise en vitrine.

Nous envisageons la représentation des auteur.ices et autres artistes sur le web et les réseaux sociaux comme un processus continu croisant différents récits de soi, à travers la construction de son œuvre et celle de son profil, l’une et l’autre négociant l’image publique projetée. S’y opère la mise en scène de l’individu, de son œuvre et de son processus de création – où s’arrête l’œuvre ?, mais, aussi, quand commence-t-elle ? La création d’une identité numérique par l’artiste (à titre d’exemples : Mark Baumer, Gregory Chatonsky, FibreTigre, Isabelle Gagné, Karoline Georges, Rupi Kaur, Narcisse Pedneault, Anne Savelli, Maude Veilleux...) contribue à marquer l’imaginaire associé à l’autorité de cette figure. 

Infolettres, balados, blogues, performances, bandes dessinées sur le web, publications sur les réseaux sociaux (Twitch, YouTube, Instagram, Twitter, Wattpad, Goodreads, etc.), sites d’artistes et feuilletons numériques sont autant de façons d’affirmer sa présence en ligne. Ces traces numériques témoignent de la multiplicité des formes par lesquelles se manifeste la mise en récit de soi et soulignent la nécessité de s’intéresser à la posture des artistes et écrivain·es dans l’espace public. Le numérique est ainsi envisagé comme un espace de discussion, de création collective et de filiation, mais aussi comme un lieu d’élaboration d’une fiction métatextuelle, qui se construit dans le jeu de références entre l’œuvre même et les interventions numériques de l’artiste.

Nous cherchons, par cette journée d’étude, à examiner la mise en récit de la figure de l’artiste à l’ère des technologies numériques. Comment se met-iel en scène, se donne-t-iel à voir au monde ? Comment s’efface-t-iel parfois au profit d’un collectif ? Élabore-t-iel une fiction qui va jusqu’à se développer hors de son œuvre, fiction extime où « [l]es fragments du soi intime sont proposés au regard d’autrui afin d’être validés » (Tisseron, 2011) ? 

Puisque l’écriture en ligne appelle une pluralité de pratiques, nous souhaitons que cette journée d’étude soit un espace permettant de croiser les disciplines telles que la littérature, les arts visuels, les arts de la scène, la sociologie, la communication, l’histoire de l’art, la musique, etc. Les chercheur·euses étudiant·es provenant de ces domaines sont invité·es à soumettre une proposition. 

Les thèmes pouvant être explorés sont aussi divers que l’utilisation des médias sociaux par les acteur·rices du milieu culturel (artistes, maisons d’édition, critiques, journaux, présence et sollicitation auprès d’organismes et dans les événements, etc.), une production artistique entièrement ou partiellement publiée sur le web, le recours au pseudonyme, la cohabitation de la création artistique et du quotidien, etc. 

Informations pratiques

Les études de cas ainsi que les projets de recherche ou de recherche-création, portant sur des artistes et des collectifs du Québec ou d’ailleurs, sont les bienvenus. 

Les propositions de communication (300-500 mots), accompagnées d’une notice biobibliographique (200-300 mots, indiquant le sujet du mémoire ou de la thèse et le nom du/de la directeur·rice), doivent être envoyées à l’adresse suivante : alicia.chabot.1@ulaval.ca

L’événement aura lieu en présentiel à Québec, mais il est possible de participer à distance. Aucuns frais d’inscription ne sont à prévoir pour la participation à la journée d’étude, mais les éventuels frais de déplacement et d’hébergement ne seront pas couverts par le comité organisateur. Lors de la journée d’étude, la durée de chaque communication sera de 20 minutes ; les communications seront suivies d’une période de questions d’environ 10 minutes.

Dates importantes

  • 20 janvier 2023 : limite pour l’envoi des propositions
  • 31 janvier 2023 : annonce des communications sélectionnées
  • 31 mars 2023 : journée d’étude

Comité d’organisation

Benjamin Arteau-Leclerc, Irma Bouchard, Alicia Chabot, (étudiant·es au 2e cycle en études littéraires)

René Audet (professeur titulaire, Département de littérature, théâtre et cinéma, Université Laval)

Autres pistes de recherche possibles (suggestions)

  • Le collectif Ajar
  • Le collectif Anthropie.art
  • Nelly Arcan (à titre posthume)
  • Anne Archet
  • Daphné B.
  • Théo Casciani
  • Philippe De Jonckherre
  • Collectif Et cetera
  • Perinne Estienne
  • Fabrice Masson-Goulet
  • Plateforme Pavillons 
  • Alexandra Saemmer
  • Audrée Wilhelmy

Bibliographie de travail (à titre indicatif)

  • CARDON, Dominique, et Hélène DELAUNAY-TÉTEREL, « La production de soi comme technique relationnelle : un essai de typologie des blogs par leurs publics », Réseaux, n°138 (2006/4), p. 15-71.
  • DESEILLIGNY, Oriane, et Sylvie DUCAS (dir.), L’auteur en réseau, les réseaux de l’auteur, Paris, Presses Universitaires de Paris Ouest, 2013, 326 p.
  • LAHOUSTE, Corentin, « Brume autofictionnelle à l’heure du numérique. Variations autour du travail de Philippe De Jonckheere », SELF XX-XXI, dossier : Ombres et transparences (Montier Solenne [dir.]), novembre 2020, [en ligne].
  • MONJOUR, Servanne, « L’écrivain de profil(s)... Facebook. Réflexion autour d’une photographie de profil de Victoria Welby », dans David Martens, Jean-Pierre Montier et Anne Reverseau (dir.), L’écrivain vu par la photographie. Formes, usages, enjeux, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2017, [en ligne].
  • PERROT-CORPET, Danielle, « Fictions en quête d’auteur : immersion, performance et auctorialité à l’ère du storytelling transmédial », COnTEXTES, n° 22 (février 2019), [en ligne]
  • RUIZ, Ugo, « Le blog d’écrivain : la littérature à l’épreuve d’Internet », thèse de doctorat en analyse du discours, Université Paris-Sorbonne et Université de Göteborg, 2014, 380 p.
  • TISSERON, Serge, « Intimité et extimité », Communications, n° 88 (2011/1), p. 83-91.
  • WIART, Louis, « Le personal branding des écrivains sur les réseaux sociaux : gestion de l’identité et de la notoriété en ligne », Communiquer, n° 26 (2019), p. 67-87.