
C. Duret et C. Lahaie (dir.), Ici et maintenant. Les représentations de l’habiter urbain dans la fiction contemporaine
L’ouvrage regroupe une quinzaine de chercheuses et chercheurs contemporains, tant du Québec et du Canada que de l’étranger, autour de la question de l’habiter.
Le terme « habiter », en philosophie et en géographie, exprime une caractéristique fondamentale de l’être, soit une « « poétique » du monde qui questionne l’être de l’habitation humaine ». L’habiter est donc le produit de la relation de l’humain à la terre, une relation comprenant à la fois un ensemble de pratiques et une conscience singulière de la nature et de l’espace. À côté des pratiques habitantes et de l’être sur Terre, l’habiter peut également être considéré comme un co-habiter. Il est alors question de la dimension spatiale de la socialité ou encore de la dimension collective de l’habiter. L’habiter, d’abord pensé par les philosophes au cours du XXe siècle a essaimé depuis dans les sciences humaines et sociales, en particulier en anthropologie, en géographie, en sociologie et en urbanisme, au point d’être devenu ces deux dernières décennies un concept essentiel dans les disciplines concernées par les questions de spatialité. Plus récemment, plusieurs perspectives d’analyse se sont penchées sur la représentation de l’habiter dans les œuvres de fiction, telles que la géocritique, l’écocritique et, plus récemment, la mésocritique, dont elle constitue l’objet d’étude privilégié.
Ainsi, ce collectif a pour objectif de montrer comment la fiction contemporaine envisage l’expérience du milieu urbain – et plus précisément l’expérience de la ville considérée à l’échelle de la métropole ou de la mégapole – par ses habitants et habitantes ou, en d’autres termes, comment la fiction contemporaine représente l’habiter et les pratiques habitantes au sein de la ville. Figurent ici, toujours dans une perspective transmédiatique, des analyses d’œuvres littéraires, mais également cinématographiques, vidéoludiques et télévisuelles.
Sommaire
Introduction : L’habiter urbain dans la fiction contemporaine (Christophe Duret et Christiane Lahaie)
Section 1 – Cartographier la ville et ses représentations
Chapitre 1 : Habiter la ville intelligente. Le cas de la franchise vidéoludique WATCH_DOGS (Christophe Duret)
Chapitre 2 : Comment et pourquoi interroger l’urbain au prisme de la fiction. L’exemple des séries télévisées (Julie Ambal et Florent Favard)
Section 2 – Habiter, mémoire, identité
Chapitre 3 : Montréal, espace d’affect et espace de pensée dans l’écriture au féminin, de la « demeure » à la spatialisation d’une identité collective (Carmen Mata Barreiro)
Chapitre 4 : La passion de l’habiter. Guillaume et Nathalie de Yanick Lahens (Morgan Faulkner)
Section 3 – Habiter/réhabiter la ruine
Chapitre 5 : Penser l’habiter à l’aune de la ruine urbaine dans le cinéma de fiction contemporain (1952-2003) (Sylvain Louet)
Chapitre 6 : (Ré)habiter une ville détruite. La série Treme (Benjamin Flores)
Section 4 – Habiter en marge des grands centres
Chapitre 7 : Une décennie de production à Contagem par les Filmes de Plástico (2009-2019). Variations collectives sur l’expérience cinématographique de l’habiter (Claire Allouche)
Chapitre 8 : Habiter le centre ou les marges. Éclatement des espaces urbains dans les fictions filmiques contemporaines (Alice Letoulat)
Section 5 – Des lieux et des non-lieux de rencontre
Chapitre 9 : Promenades et flâneries d’artistes ? La marche urbaine comme activité alternative et dissidente chez Stanley Brouwn et Benjamin Patterson (Claude Lacroix)
Chapitre 10 : Les lieux inhabités de Bret Easton Ellis (Clémentin Rachet)
Chapitre 11 : De la zone de contact à la cité magique. Mademoiselle samedi soir de Heather O’Neill (Claudine Gélinas-Faucher)
Section 6 – L’urbanité hors la ville
Chapitre 12 : L’habiter pavillonnaire à la française. Explorations fictionnelles et reconfigurations critiques (Arthur Pétin)
Chapitre 13 : Quand les néo-ruraux contemplent les campagnes, quelles représentations de l’habiter urbain dans les films français contemporains ? (Maylis Asté, Floriane Chouraqui et Mathilde Rue)