Questions de société
Günthers Anders, Dix thèses sur Tchernobyl

Günthers Anders, Dix thèses sur Tchernobyl

Publié le par Faculté des lettres Université de Lausanne

Frappé de stupeur par les explosions atomiques de 1945, le philosophe Günther Anders a élaboré une politique de l’agir en mesure de réduire le « décalage prométhéen » entre nos représentations de la catastrophe et ses prochaines répétitions. En 1986, à la suite de l’explosion du réacteur civil, dans une conférence intitulée « Dix thèses pour Tchernobyl. Adresse amicale au vie Congrès international des médecins pour l’empêchement d’une guerre nucléaire », il revient sur les raisons de notre déni face à l’apocalypse et les conditions pour tenter de différer le « temps de la fin » : une contribution essentielle pour réagir face aux périls atomiques, civils et militaires, toujours d’actualité, dont la menace se double du globocide à l’heure de l’Anthropocène.

Édition établie, introduite et commentée par Bruno Villalba, professeur de science politique, AgroParisTech, laboratoire Printemps.

Texte traduit de l’allemand par Christophe David.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Günther Anders, un pessimiste prophétique ?", par Sonia Combe (en ligne le 20 mai 2023)

Ce n’est qu’en 1956 que sera publiée l’œuvre fondatrice de la pensée de Günther Anders, né Stern (1902-1992), connu jusque-là, inhabituel retour des choses, comme le premier mari de Hannah Arendt. Selon L’obsolescence de l’homme. Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle, réédité en 2002 par l’Encyclopédie des nuisances, c’est la technique qui déciderait désormais de nos existences. Nous ne maîtriserions plus rien. Autant dire que nous expérimentons désormais au quotidien cette autonomisation de la technique dont Anders nous avait avertis. Mais le lire aujourd’hui, alors que la menace d’une guerre nucléaire est peut-être plus proche que celle du « globocide », nous conduit à nous demander si nous devons continuer à faire l’autruche. Tous ces textes sont, à l’exception d’un seul, des rééditions, le plus souvent consultables en ligne. Leur lecture dans d’élégants imprimés est, ô combien, préférable.