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Hériter ? (colloque du mouvement Transitions, Sorbonne nouvelle)

Hériter ? (colloque du mouvement Transitions, Sorbonne nouvelle)

Publié le par Marc Escola (Source : Tiphaine Pocquet)

Colloque international

Mouvement Transitions

(Sorbonne Nouvelle EA 174)

 Hériter ?

7-9 mars 2024

Conception et organisation :

Eva Avian

Augustin Leroy

Hélène Merlin-Kajman

Tiphaine Pocquet

En plaçant ce colloque sous le signe d’un verbe plutôt que d’un nom, nous ne souhaitons pas seulement interroger la question, aujourd’hui brûlante, de l’héritage, ni seulement celle de la transmission, consciente et inconsciente, mais aussi, et même surtout, celle de l’acquiescement au passé : puisqu’un héritage peut se refuser, c’est qu’il peut aussi s’accepter. Ainsi, proposer ce verbe à la réflexion, « hériter », plutôt que le nom « héritage », voudrait attirer l’attention sur notre liberté face aux héritages culturels : liberté d’y choisir ce qui nous importe, liberté de les modifier pour les relancer, liberté de nous retourner contre certains d’entre eux.

Certes, nous n’ignorons pas ce qu’une telle perspective, qui associe à l’héritage une idée de liberté et même de décision, a d’inattendu. Les sciences humaines et sociales se sont développées comme « sciences » en postulant que l’être humain était le produit largement passif d’un héritage qui l’avait forgé. La sociologie bourdieusienne nous a tout particulièrement habitués à penser l’héritage en termes de capital (culturel, symbolique) et d’habitus ; et ses transformations, en termes de luttes d’intérêts largement incorporés. Cependant, aussi fidèles que nous puissions être à ces postulats épistémologiques, aussi méfiants que nous restions à l’égard de l’humanisme occidental (manière de dire que nous ne cherchons pas à opérer un « retour » à des valeurs perdues), nous pensons nécessaire de remettre toutes ces questions en chantier. Trop d’enjeux mal éclaircis, et qui déclenchent des passions, leur sont liés ; des décisions sont prises sans avoir pour autant fait l’objet de diagnostics prudents ni de débats approfondis.

A sa création en 2010, notre mouvement Transitions avait déjà inscrit cette préoccupation dans son manifeste : « Du passé viennent de diverses choses, infâmes mais aussi de belles et joyeuses, selon une proportion inégale, jamais tranchée. Nous les revendiquons toutes. Les examinerons, les réinventerons, digérerons, recracherons, ferons le fiel, ferons le miel. Surtout le miel. » Et des infinitifs accompagnaient déjà notre démarche : « Nous […] appelons à transiter, transhumer, traditionner, transporter ! » Douze ans plus tard, si nous nous sommes éloignés du lyrisme du premier élan, nos convictions n’ont pas changé. Elles ont même été renforcées par notre travail de réflexion et d’écriture.

Dans le sillage des livres d’Hélène Merlin-Kajman, notre approfondissement du concept de transitionnalité nous persuade qu’hériter est consubstantiel au petit humain, lequel ne peut ni se dresser sur ses jambes, ni jouer, ni parler sans un lien actif aux adultes ; et réciproquement : il faut, du côté des adultes, un désir de transmettre pour qu’opère un héritage libre. En un sens, il s’agit là de souligner ce que de nombreux théoriciens du don font valoir : nombreuses sont les langues où le même verbe signifie à la fois « donner » et « prendre ». Le petit humain hérite du monde commun dans lequel il est accueilli ; et il ne le fait pas que passivement.

Cependant, les cultures n’organisent pas toutes de la même manière les conditions de cet héritage, ni la liberté d’en disposer ou de le refuser. Certains dispositifs culturels entretiennent des héritages de désastres qui acculent à la haine du passé, quand ce n’est pas à la haine de l’autre, au présent. Notre hypothèse est qu’une culture fondée sur la transitionnalité ménage au contraire au petit humain un large espace d’inventivité destiné à le doter des ressources subjectives nécessaires pour choisir, ajuster, transformer, tout ceci en entretenant des liens intersubjectifs souples et fluides. La liberté, en somme, n'est pas, selon nous, un acquis transhistorique. Simple possible anthropologique, elle est, en ce sens, la plus paradoxale des constructions culturelles héritées.

Or, ainsi défini, cet espace transitionnel qui permet de conjuguer souplement le passé et l’avenir, l’imitation et la création, le « donner » et le « recevoir » (ainsi que le « rendre »), les déterminations subies et l’auto-détermination, nous semble aujourd’hui s’éroder sous l’effet de facteurs multiples.

D’abord, et cela n’aura peut-être pas été sans conséquence, la transitionnalité avait été largement déniée par les pensées de la modernité qui, fondant la connaissance de l’histoire sur les concepts de rupture et de discontinuité, misaient sur la révolution et le geste de la table rase, ou à tout le moins, la dispersion et la résistance. D’où une première question : peut-on, aujourd’hui, hériter de la modernité alors qu’elle a de facto organisé une sorte de « déshéritage » ? Peut-on s’inscrire dans son sillage comme si de rien n’était ? Même si, comme nous-mêmes, on refuse de la caricaturer et de l’ensevelir sous des mots-slogans comme « déconstructionnisme » ou « islamo-gauchisme », ne convient-il pas d’affronter lucidement la profonde contradiction qu’un tel héritage comporte, quasiment un double bind ?

D’autre part, l’espace transitionnel nous semble fragilisé par ce que François Hartog a appelé le « présentisme » ; et peut-être plus encore par le déficit de projets d’avenir dans un monde marqué par plus d’une crise, notamment la crise climatique et la crise de la démocratie représentative, sans oublier les crises migratoires qui fracturent les continuités culturelles. Comment se projeter dans l’avenir en prenant acte de ce que Walter Benjamin appelait le retour de la « barbarie » ? A ce mot, il ne donnait aucun sens moral négatif, mais un sens culturel presque naïf (et en tout cas, accueillant) : la barbarie était pour lui quelque chose comme l’effet d’une table rase traumatique, l’état involontaire de tous ceux qui se retrouvent culturellement « nus » : coupés des racines culturelles propres à leur groupe, à leur société, à leur peuple – privés d’expérience. Comment éviter, dans cette configuration, les fausses solutions : cette question, qui était celle de Benjamin, ne serait-elle pas à nouveau la nôtre ?

Enfin, l’espace transitionnel ne serait-il pas fragilisé, aujourd’hui, par les revendications identitaires qui reprennent souvent le geste militant de la table rase (connu aujourd’hui, à tort ou à raison, sous le nom de cancel culture), tout en recherchant parfois des héritages oubliés ou détruits ? Il faudrait, disent-elles, revenir à ces héritages occultés pour en retrouver la pureté, en rétablir le sens dénaturé par les dominations occidentales. Hériter y devient certes un geste volontaire, et même volontariste ; mais ne court-il pas le risque de sa propre mythification, comme une auto-création, un auto-engendrement ?

            Sans préjuger de leurs réponses à ces questions, nous voudrions inviter les participants à ce colloque à les partager avec nous en les replaçant dans le cadre plus particulier de la littérature et des études littéraires.

Notre colloque se situe, à cet égard, dans le prolongement du colloque organisé par Claire Badiou-Monferran, Adrienne Petit et Sandrine Vaudrey-Luigi les 22-24 septembre 2022. Intitulé « Rémanence de “l’écrire classique” en régime littéraire contemporain (Années 1980-2020) », il s’appuyait sur une citation de Roland Barthes où ce dernier proposait de prendre une « décision » : « [N]ous n’avons plus à concevoir l'écrire-classique comme une forme qu’il faut défendre en tant que forme passée, légale, conforme, répressive; etc., mais au contraire comme une forme que le roulement et l’inversion de l’Histoire sont en train de rendre nouvelle [...] il faut la travailler, cette Écriture classique, afin de manifester le devenir qui est en elle. (Roland Barthes, La Préparation du roman, « Séance du 23 février 1980 »). Les organisatrices de ce colloque suggéraient de se pencher sur la littérature postérieure à cette proposition en faisant l’hypothèse que l’appel avait été entendu : il s’agissait de repérer (ou pas) l’émergence d’un corpus témoignant de la rémanence de traits de l’écriture classique. Ces deux concepts, « rémanence » et « émergence », font valoir un régime d’historicité qui n’est ni de conservation inerte ni de simples irruptions et événements, mais de production inédite, intelligible sur le plan historique, articulant de la survivance à de l’innovation : ils  constituent en somme la traduction théorique du geste de Barthes, geste où l’acquiescement à l’héritage en modifie aussitôt les conditions – où le simple « roulement de l’Histoire » est aussitôt interprété comme son « inversion ».

Mais quarante ans plus tard, la métaphore de l’inversion risque de nous égarer dans les sables du déficit d’intelligibilité historique caractéristique de notre présent, comme noté plus haut. Face à ce risque, nous faisons le pari que nous disposons aujourd’hui de concepts prometteurs, l’un, transhistorique (la transitionnalité), les deux autres, historiographiques (émergence et rémanence) nous permettant de commencer à élaborer une pensée cohérente sur laquelle fonder le nouveau geste d’hériter.

            Nous proposons de relever ce défi selon deux axes :

- Un axe éthique et pratique, voire politique : la « modernité », horizon d’attente de plusieurs générations (avec son corollaire adverse, le conservatisme voire la « réaction »), se détachait sur le fond d’une philosophie de l’histoire appuyée sur le concept de Progrès (avec son corollaire adverse, la Décadence ou le Déclin) : à l’autorité de la tradition avait succédé celle du Progrès, qui la congédiait avec fracas (Arendt). Or, qu’il fût pensé comme dynamique continue, ou discontinue (révolutionnaire), le progrès postulait dans les deux cas l’éducabilité de l’être humain, sa capacité à avancer (avancer étant même aussi incontournable qu’impératif). Même si toute une frange de la modernité cherchait à inventer un rapport au temps moins orienté ou moins dialectique et contestait le postulat de l’éducation émancipatrice, la place de la littérature comme puissance de rupture n’en était affirmée qu’avec plus de force. La littérature, quoi qu’on ait entendu par ce mot, comprenait toujours des œuvres du passé auxquelles se rapporter en commun : autant dire qu’un certain héritage allait de soi, même pour être contesté (renouvelé, dépassé, subverti etc.).

Mais, aujourd’hui que plus rien ne va de soi, comment penser notre rapport actif au passé de « la » littérature ? Comment distinguer la décision d’hériter des prescriptions patrimoniales ? Quelle définition de la littérature vaut qu’on se passionne pour elle au point de vouloir, dans la pleine positivité d’un choix réfléchi, hériter de certains textes pour les transmettre, d’en constituer le corpus avec soin, en tant que signes, traces, gages même peut-être, des relations contradictoires que nous entretenons au passé – et aux présents ?

- Un axe épistémologique : de quels concepts disposons-nous aujourd’hui pour penser la temporalité de nos objets de recherche, leur mode d’inscription dans une histoire (et quelle histoire) ? Pour éclairer le rapport entre « hériter » et « projeter » ? Pour connaître ce qui est en train d’advenir, pas tout à fait encore de l’ordre du fait positif, mais présentant pourtant une objectivité soumise au principe de réalité ?

Ce versant de la question n’est évidemment pas moins important que le précédent, et devrait même en esquisser les conditions de possibilité théorique. Le motif de la crise et les déplorations qu’il entraîne est devenu assourdissant. Après la grande vague des « inventions de », livres d’historiens démontant, dans le passé, les pseudos-traditions qui cachaient de vraies ruptures et de faux héritages, on évoque aujourd’hui fréquemment, pour le présent, de récents « tournants » : au tournant « discursif » après le structuralisme auraient succédé les tournants « éthique », « pragmatique », et, plus récemment, « relationnel ». Certes, le mot « tournant » permet de contourner l’écueil du « post- » (« post-moderne », mais aussi « post-structuralisme » ou « post-humanisme »), encore pris dans une sorte d’adhérence à la théorie du Progrès. Mais en se soumettant paresseusement à la chronologie, qui fait toujours succéder des événements à d’autres événements sans se prononcer sur leur intelligibilité profonde, la mise en avant des « tournants » empêche de se confronter à la nécessité d’une nouvelle élaboration conceptuelle. Nous voudrions que le colloque soit l’occasion de faire le bilan des concepts qui, dans le passé, ont permis de nommer un rapport actif à l’héritage, amenant à décider d’hériter : l’imitation, émulation, etc. ; ou, au contraire, des concepts qui analysent comment l’hériter peut se trouver figé dans les répétitions mortifères, souvent méconnues : archaïsmes, survivances, pulsion de mort (et trauma), hantologie (Derrida)…

Nous venons de nommer les concepts (transitionnalité d’une part, émergence et rémanence de l’autre) qui selon nous laissent espérer qu’une nouvelle philosophie de l’histoire – rien moins ! –, où la pensée de l’hériter ne serait plus prise ni dans le conservatisme, ni dans la modernité et ses avatars mais réouvrirait le champ du possible et des projets de façon fondée, est envisageable. Nous voudrions que ce colloque marque une étape sur le chemin de cette élaboration, qu’il amorce même sa réalisation en acte par la discussion et le partage.

Nous travaillerons, pour ce faire, selon des dispositifs destinés à concentrer les débats sur les enjeux de l’argument.

Nous songeons à procéder de trois manières alternées :

1. Nous accueillerons des propositions de communications portant sur un point ou l’autre de l’argument ; les propositions retenues feront l’objet de communications, chaque matin du colloque, en sessions parallèles suivies d’un long temps de discussion. Un membre de Transitions sera chargé de diriger la discussion et d’en faire la synthèse lors de la séance plénière qui donnera lieu, avant le déjeuner, à une discussion générale. 

1. Nous proposerons à d’autres participants de travailler sur un ou deux textes théoriques particuliers, sur le modèle de nos « conversations critiques » : ces communications auront lieu l’après-midi selon le même principe et la même organisation que les matinées.

3. Nous réserverons en fin de journée un temps pour des ateliers, organisés selon les mêmes principes que précédemment, où des textes littéraires seront soumis à la question de la décision d’en hériter (ou d’en « déshériter ») – et comment.

Les propositions, de communications pour 1., ou d’intérêt pour 2. et 3., peuvent être envoyées à l’adresse mail suivante : <merlinhelk@gmail>, jusqu’à la date du 1er février 2023.

Bibliographie

Il serait souhaitable que les participants au colloque se fassent une idée du travail du mouvement Transitions :

https://www.mouvement-transitions.fr (jusqu’au 1er août 2022) ; et https://mtransitions.hypotheses.org

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Ajari, Normann, La dignité ou la mort, Paris, La Découverte, 2018.

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Badiou-Monferran, Claire & & Verjans, Thomas (dir.), Disparitions. Contributions à l’étude du changement linguistique. Paris, Champion, 2015.

Barthes Roland, La Préparation du roman. Cours au Collège de France 1978-79 et 1979-1980, Paris, Seuil, 2015.

Bauman, Zygmunt, La Décadence des intellectuels. Des législateurs aux interprètes [1985], Paris, Jacqueline Chambon, 2007.

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Benjamin, Walter, « Le Conteur », in Œuvres, (1972), tome III, trad. Maurice de Gandillac, Rainer Rochlitz et Pierre Rusch, Paris, Gallimard, coll. Folio essais, 2000.

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