Actualité
Appels à contributions
Rencontrer l’art : genres littéraires et expériences esthétiques (APFUCC 2023, Toronto)

Rencontrer l’art : genres littéraires et expériences esthétiques (APFUCC 2023, Toronto)

Publié le par Faculté des lettres Université de Lausanne (Source : Mathilde Savard-Corbeil)

Colloque 2023 de l'APFUCC

Du 27 au 30 mai

Université York, Toronto, Ontario, Canada

Campus Keele et Glendon


Appel à propositions de communications

Atelier 1 : Rencontrer l’art : genres littéraires et expériences esthétiques

Responsables d’atelier :

Nicholas Hauck, Brock University, nhauck@brocku.ca

Mathilde Savard-Corbeil, University of New Brunswick, savard.corbeil@unb.ca


Cet atelier s’intéresse à la manière dont la littérature témoigne des moments particuliers que sont ceux de la découverte de l’œuvre d’art. Nous examinerons les relations textes images d’un point de vue intime, subjectif, voire subversif, où l’auteur-spectateur a recours à des formes hybrides pour exprimer ce qu’il voit et ce qu’il vit. À travers l’étude de la production littéraire des vingtième et vingt-et-unième siècles, nous tenterons de questionner les approches qui renouvellent à la fois les discours critiques et les écrits sur l’art. Que ce soit dans la poésie, dans les correspondances, dans la fiction ou dans la médiation, la présence de l’œuvre d’art nécessite de repenser le genre littéraire. Ce n’est pas seulement la littérature qui pense l’art, mais l’art dans la littérature qui la force à se repositionner. Ainsi, nous nous intéressons aux rencontres créatrices et déformatrices qui engendrent de l’hybridité et de nouvelles approches de l’expérience esthétique.

Ces rencontres situeront l’art visuel comme un vecteur important de la réflexion sur la nature et l’ambition de la littérature contemporaine. Le texte repense ainsi la légitimité des savoirs à travers la multiplicité des expériences esthétiques. Ces témoignages sont au cœur d’une logique
herméneutique qui questionne ce qu’on écrit quand on est face à l’œuvre d’art. Au-delà de la description ou de l’interprétation, le texte a la possibilité d’invoquer un univers d’associations, de distorsions, de souvenirs et de constructions de subjectivité qui font de la rencontre de l’art une rencontre de soi et des autres. Ces écrits développent des relations qui dépassent à la fois le texte et l’œuvre tout en brisant les normes et les attentes des formes traditionnelles. Les objectifs poursuivis seront d’analyser, de recenser et de définir les différentes pratiques littéraires utilisées pour repenser ce que la littérature peut offrir au public en matière de médiation culturelle. De cette manière, nous souhaitons saisir l’apport essentiel de l’hybridité des pratiques littéraires comme expérience esthétique et culturelle à part entière.

Nous cherchons à explorer plus particulièrement le moment de contact avec l’art, que ce soit la découverte ou les retrouvailles, comme dans la nouvelle collection de Stock « Ma nuit au musée » où les auteurs, comme Lydie Salvayre (2019) et Jaluka Alikavazovic (Prix Médicis de l’essai 2021), entre autres, sont invités à écrire le récit de leur séjour au sein de l’institution de leur choix. On pense également à des récits où l’auteur développe une relation particulière à un artiste qui l’accompagnera tout au long de sa vie, comme Yannick Haenel et le Caravage (2019), Marie Darrieussecq et Paula Moderson-Becker (2016), Larry Tremblay et Francis Bacon (2021), Martine Delvaux et Nan Goldin (2014). D’autres s’inscrivent dans la tradition de l’exofiction où de nombreuses archives sont utilisées, directement ou indirectement, comme le David Hockney de Catherine Cusset (2018) ou la Nikki de Saint-Phalle de Gwanaëlle Aubry (2021) ou la Louise Bourgeois de Jean Frémon (2016). Certains de ces textes ont d’importantes dimensions autobiographiques, critiques, voire théorique. On questionnera alors comment l’œuvre d’art a un impact sur les spécificités du texte littéraire, notamment la temporalité narrative [Marin : 1977], la lenteur de la description [Arasse : 1992] et la capacité de montage, collage et juxtaposition des informations [Didi-Huberman : 1992]. Ces textes hybrides, parfois savants [Deleuze : 1981, Leiris : 1996] explorent la construction de l’oeuvre d’art visuelle et des voix qui la racontent. Le réinvestissement de l’histoire de l’art d’un point de vue littéraire développe ainsi une expérience commune de l’art qui est non seulement diversifiée, mais partie prenante de la vie quotidienne [Rancière : 2000, Badiou : 1998, Cixous : 2016].

Nous invitons les chercheurs à proposer des communications inspirées par les axes suivants (liste
non-exhaustive) :

• Ekphrasis
• Esthétique et herméneutique
• Médiation culturelle
• Hybridité
• Discours officiels et alternatifs
• Légitimation des savoirs
• Littérature et musée
• Construction et transmission de l’histoire de l’art
• Correspondances
• Commissariat, catalogues et textes de commandes
• Collections et expositions
• Fiction et récit d’expériences visuelles

Bibliographie sommaire

ALIKAVAZOVIC, Jaluka. Comme un ciel en nous, Paris, Stock, 2021
ARASSE, Daniel. Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture. Paris, Flammarion, 1992
AUBRY, Gwanaëlle. Monter en enfance, Paris, Stock, 2021
BADIOU, Alain. Petit manuel d’inesthétique, Paris, Seuil, 1998
CIXOUS, Hélène. Peinetures, Paris, Hermann, 2016
CUSSET, Catherine. Vie de David Hockey, Paris, Gallimard, 2018
DARRIEUSSECQ, Marie. Être ici est une splendeur : Vie de Paula M. Becker, Paris, P.O.L., 2016
DIDI-HUBERMAN, Georges. Ce que nous voyons, ce qui nous regarde, Paris, Minuit, 1992
DELEUZE, Gilles. Francis Bacon : Logique de la sensation, Paris, La différence, 1981
DELVAUX, Martine. Nan Goldin. Guerrière et Gorgone, Montréal, Héliotrope, 2014.
FRÉMON, Jean. Calme-toi Lison, Paris, P.O.L., 2016 
 HAENEL, Yannick. La Solitude Caravage, Paris, Fayard, 2019
LEIRIS, Michel. Francis Bacon ou La brutalité du fait, Paris, Seuil, 1996
MARIN, Louis. Détruire la peinture, Paris, Galilée, 1977.
RANCIÈRE, Jacques. Le partage du sensible, Paris, La fabrique, 2000
SALVAYRE, Lydie. Marcher jusqu’au soir, Paris, Stock, 2019
TREMBLAY, Larry. Tableau final de l’amour, Chicoutimi, La Peuplade, 2021.

Date limite pour l’envoi des propositions (titre, résumé de 250-300 mots, adresse, affiliation et notice bio-bibliographique de 150 mots) à

Nicholas Hauck nhauck@brocku.ca et Mathilde Savard-Corbeil savard.corbeil@unb.ca : le 5 janvier 2023.


Le colloque annuel 2023 de l’APFUCC sera en personne (à moins que la situation sanitaire ne le permette pas) avec, possiblement, quelques activités ou interventions en ligne (nous communiquerons à ce sujet plus tard).

Il se tiendra dans le cadre du Congrès annuel de la Fédération des sciences humaines du Canada.


Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des personnes responsables de l’atelier avant le 15 janvier 2023 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer au colloque. Il faut également régler les frais
de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. De plus amples informations vous seront envoyées à ce sujet. Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication, présentée en français (la langue officielle de l’APFUCC), pour le colloque 2023