
En 1938, Blaise Cendrars a cinquante et un ans. Il est "le bourlingueur", et l’un des écrivains les plus connus du temps. Pourtant il est triste, et n’arrive plus à écrire. Un soir, un ami lui présente Élisabeth Prévost. Elle a vingt-sept ans, a déjà traversé l’Afrique plusieurs fois ; elle est belle, riche, c’est une aventurière. Pendant un an, Cendrars part vivre avec elle dans la forêt des Ardennes, où elle élève des chevaux. Auprès d’elle, il puise l’enthousiasme et se remet à l’œuvre. Ils forment le projet d’un tour du monde à la voile, s’organisent. Mais c’est la guerre : Cendrars la quitte presque sans un mot, pour s’engager à nouveau. Ils ne se reverront pas. Nul ne sait ce qu’il y a eu entre eux pendant cette année hors du temps, mais cette rencontre fugace, magique, fut importante pour tous deux. François Sureau fait le récit d'une enquête sur cette année passée dans les Ardennes : Un an dans la forêt (Gallimard). Fabula vous invite à feuilleter le livre…
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Les éditions Denoël entreprennent la réédition des Œuvres complètes de Blaise Cendrars en quinze volumes ; les trois premiers viennent de paraître : un tome de Poésies complètes ; un second pour L'Or - Rhum - L'Argent ; un troisième pour les textes relatifs au cinéma : Hollywood, la Mecque du cinéma.
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Gallimard n'est pas en reste, qui s'est assuré les services de Claude Leroy pour proposer dans la collection Folio Essais l'art poétique de Cendrars ; car Aujourd’hui est à Blaise Cendrars ce que le Manifeste du surréalisme est à André Breton, une profession de foi en même temps qu'une proclamation à la face du monde entier : "Notre époque", écrivait-il, "avec ses besoins de précision, de vitesse, d’énergie, de fragmentation de temps, de diffusion dans l’espace, bouleverse non seulement l’aspect du paysage contemporain, mais encore, en exigeant de l’individu de la volonté, de la virtuosité, de la technique, elle bouleverse aussi sa sensibilité, son émotion, sa façon d’être, de penser, d’agir, tout son langage, bref, la vie. Cette transformation profonde de l’homme d’aujourd’hui ne peut pas s’accomplir sans un ébranlement général de la conscience et un détraquement intime des sens et du cœur : autant de causes, de réactions, de réflexes qui sont le drame, la joie, l’orgueil, le désespoir, la passion de notre génération écorchée et comme à vif." Fabula vous invite à feuilleter l'ouvrage…
Mais aussi, dans la collection Folio, un recueil de nouvelles malicieusement qualifié de volume "presse-papiers" par Cendrars lui-même : Trop c'est trop regroupe dix-sept histoires plus ou moins vraies, revêtant des formes diverses : contes, articles de presse, souvenirs, nouvelles, portraits d’artistes…, qui nous transportent de Brasília à Paris, mêlant fiction et autobiographie, petite et grande Histoire. Fabula vous propose ici encore de parcourir le volume…
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Rappelons au passage que l'homme à la main coupée a désormais sa revue : Constellation Cendrars dont la sixième livraison vient de paraître, sous la direction de Christine Le Quellec Cottier et Claude Leroy.