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Eigensinn, revue rusée
Publié le par Esther Demoulin

Eigensinn tient son titre d'un mot allemand, qui veut dire à la fois l'obstination (patiente ou rebelle), le sens et le maintien de soi, autrement dit : diverses formes d’entêtement, tant individuelles que collectives. On l’utilise à la fois pour nommer l’indocilité de l’enfant dans le conte des frères Grimm, pour qualifier la ténacité d’Antigone face à l’arbitraire des lois, mais aussi pour décrire les formes de résistances obliques inventées par les ouvriers du XIXe siècle. Chaque numéro d’Eigensinn, revue tout récemment créée par Caroline Glorie et Justine Huppe, chercheuses à l'université de Liège, se présente comme une collection d’études rusées sur lieux communs, dans laquelle différents savoirs et disciplines entrent en dialogue autour d’un sujet peu interrogé ou d’une idée ressassée.

Le premier numéro porte sur la question du mariage. Les contributions - sociologiques, historiques, politiques, philosophiques et littéraires - y suivent deux lignes directrices. La première révèle le contrôle étatique des relations conjugales ; la seconde porte moins sur la dimension biopolitique du mariage que sur l'expérience des femmes. Fabula vous invite à découvrir ce riche premier sommaire…

L'imaginaire social du mariage était également au coeur du colloque organisé par Hélène Dubail et Amandine Lebarbier, qui s'est tenu l'université Paris Nanterre, le 15 avril dernier. Pourquoi la fiction de mariage en tant que telle - et ce même quand elle assume les attributs les plus rose bonbon kitsch - continue-elle de fasciner un large public, alors même que, dans nos sociétés occidentales, cette dernière est remise en question, peut être jugée caduque et est désormais confrontée à d’autres modèles ? C'est à cette question qu'ont souhaité répondre les communications de ce colloque, dont le programme est disponible sur Fabula.