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Trajectoires du désir. Colloque interuniversitaire Femmes de lettres 2023 (Québec, Canada)

Trajectoires du désir. Colloque interuniversitaire Femmes de lettres 2023 (Québec, Canada)

Publié le par Marc Escola (Source : Mylène Bédard)

Trajectoires du désir

Femmes de lettres – 5e édition

Maison de la littérature (Québec), le 24 mars 2023
 
Le colloque interuniversitaire Femmes de lettres se veut une vitrine de la recherche actuelle sur des corpus théoriques, artistiques et médiatiques réalisés par des femmes et personnes issues de la diversité de genre. En mettant en valeur des démarches de créatrices et d’intellectuelles célébrées ou méconnues, l’événement s’inscrit dans une volonté de participer à l’élaboration d’une mémoire commune renouvelée. Soutenu par le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) et affilié au Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval, il s’ouvre tant aux recherches en études littéraires, en arts de la scène et de l’écran, qu’aux autres domaines culturels. L’événement vise donc à souligner le caractère composite des pratiques aux féminins.

Pour sa cinquième édition, Femmes de lettres souhaite explorer les impacts des transformations sociales sur le désir et ses représentations. Au fondement des pensées féministes se trouve la nécessité de réfléchir aux modalités d’expression du désir. La sexualité est posée comme l’un des grands lieux de l’assujettissement en même temps que de l’émancipation des femmes et personnes issues de la diversité de genre. Comment s’affirmer sujet désirant quand on a été socialisé·e comme objet désiré ? Comment trouver plaisir et agentivité dans l’exercice de la sexualité ? Si le désir est ce qui nous rapproche des autres, il faut réfléchir à la diversité de ses objets, à la « matrice ouverte de possibilités » (Sedgwick 1998, p. 115) qu’il fait intervenir et au rapport qui est posé à la norme, qui tend à le contraindre dans des modèles et des objets exclusifs.

On voit actuellement la parution de textes qui invitent à désinvestir la sexualité – ou plutôt à résister à l’obligation d’une hétérosexualité performante et soumise aux règles capitalistes (Madesta 2022). Audre Lorde rappelait déjà dans Sister Outsider qu’il existe toutes sortes d’érotismes et que la « joie partagée » peut être « physique, émotionnelle, psychique ou intellectuelle » (Lorde 2003 [1984], p. 59). Que désire-t-on quand on ne désire pas sexuellement ? Comment exprime-t-on ces autres désirs ? Doit-on forcément passer par un champ lexical, des connotations ou métaphores renvoyant au désir sexuel pour les nommer et en décrire l’intensité ? De quelles manières créer et représenter de l’intimité et du plaisir dans toutes les sphères de la vie (l’amitié, la carrière, le sport, le voyage, la parentalité, etc.) ?

À l’aune des multiples crises (climatiques, sociales, immobilières) qui façonnent le présent, le rapport à l’avenir et l’horizon des possibles doivent être repensés. Dans ce contexte, comment se redéfinissent les désirs, quelles trajectoires prennent-ils ? Quels autres modèles de relation à soi, aux autres et au territoire font-ils naître ? Le désir, affirme Lauren Berlant dans Cruel Optimism, c’est la force qui nous empêche à certains moments de nous épanouir ; réfléchir à ses multiples configurations équivaut parfois à réfléchir au deuil ou au renoncement. Pourtant, l’état actuel du monde constitue aussi l’occasion privilégiée de penser le désir comme un moteur d’actions plus justes, plus bienveillantes et plus inclusives. Quel que soit le type de relation qu’il fait intervenir, le désir peut engendrer de nouveaux foyers d’affirmation et de résistance féministes.

La cinquième édition du colloque Femmes de lettres souhaite réfléchir à la manière dont la littérature et les arts, qu’ils soient plus anciens ou plus contemporains, considèrent les choix de vie et l’ensemble des actions comme autant de lieux de désir – et autant de manières de résister aux normes.

Pistes potentielles :
·      Représentation de la jouissance et de l’épanouissement
·      Représentation de la propriété et des questions décoloniales
·      Représentation de l’acte de création
·      Représentation des contraintes et violences sexuelles
·      Représentation des relations aux autres et à la communauté
·      Représentation de la parentalité
·      Représentation de l’ambition et de la carrière
·      Représentation du sport et de la performance
·      Représentation du voyage
 
Étant donné l’esprit d’ouverture de cet événement et la volonté de créer des rencontres entre chercheur·euses, étudiant·es et créateur·ices, les performances artistiques (lecture, extrait théâtral, projection de court-métrage, etc.) sont acceptées au même titre que les communications scientifiques.

Les propositions doivent comprendre au plus 300 mots, et être accompagnées d’une notice biobibliographique d’environ 100 mots. Elles doivent être acheminées par courrier électronique au plus tard le 2 décembre 2022 à l’adresse suivante : femmesdelettres@gmail.com.

Comité organisateur :

Ariane Gibeau (Chaire Claire-Bonenfant/CRILCQ, U. Laval)
Mylène Bédard (CRILCQ/U. Laval)
Gabrielle Cloutier Bonneau (U. Laval)