
10e Conférence Internationale Women in French
« Voix et voies des marges »
Iowa State University
14-16 mai 2020
Conférences plénières confirmées :
- Anne Donadey (San Diego State University)
- Claire Legendre (Université de Montréal)
Le vingtième siècle, et en particulier sa seconde moitié, témoigne d’une présence accrue des femmes de lettres sur les scènes littéraires françaises et francophones. Chaque année voit désormais la publication de nombreux premiers romans par de jeunes auteures ou des ouvrages par des écrivaines confirmées. L’on pourrait donc aisément croire que les femmes de lettres sont enfin parvenues à la reconnaissance tant culturelle que populaire. Et pourtant… En 2014, la lycéenne Ariane Baillon lançait une pétition sur Change.org pour contester la présence d’une seule femme philosophe, Hannah Arendt, au programme du Baccalauréat. Deux ans plus tard, l’enseignante Françoise Cahen soumettait une requête similaire au Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour inclure plus d’auteures au Bac L. Si, en 2018, celle-ci voit son vœu exaucé avec une épreuve exclusivement féminine (au programme : Madame de La Fayette, Madame de Staël et Colette), « sur les 51 textes présentés de 2003 à 2017, on compte… 3 signatures de femmes » (Brigaudeau). Il en va de même pour les prix littéraires : « Depuis la création du Goncourt . . . en 1903, les autrices françaises n’ont reçu que 159 prix sur les 740 récompenses décernées » (Orain et Dagorn). Enfin, Christine Planté et Audrey Lasserre nous rappellent que, en dépit de leurs contributions majeures à la littérature française, les écrivaines conservent une place presque insignifiante dans les manuels ou livres consacrés à l’histoire littéraire. Et que dire des auteures appartenant à ou représentant des perspectives minoritaires telles sexuelles ou ethnico-raciales ? Ces dernières subissent une double, voire triple invisibilisation. En dépit de leur grand nombre, les femmes de lettres, quel que soit leur contexte historique, demeurent ainsi encore marginales dans le paysage littéraire et la transmission de l’héritage culturel. Toutefois, comme l’exprime la féministe et philosophe afro-américaine bell hooks, les marges peuvent également incarner un puissant outil de conscientisation et de contestation. En effet, les auteures françaises et francophones ont contribué à la littérature d’expression française, et ce à n’importe quelle époque historique, des œuvres qui sont parmi les plus rebelles, originales ou politiques.
L'inscription à la 10e Conférence Internationale Women in French « Voix et voies des marges » est ouverte.
Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur le lien suivant : https://registration.extension.iastate.edu/emc00/PublicSignIn.aspx?&SessionID=ejpffofhkfe0ejnfelfbp&Lang=*
Pour de plus amples inforamtions, veuillez consulter le site Internet de la conférence : http://www.wif2020conf.org/
Nous nous réjouissons de vous accueillir à Ames !
Le comité organisateur
Michèle Schaal, Iowa State University
Arline Cravens, Saint Louis University
Susan Ireland, Grinnell College