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Des filles d'Ève. Balzac et la

Des filles d'Ève. Balzac et la "question-femme". Journée d'études du Groupe International de Recherches Balzaciennes (Paris)

Publié le par Jean-Christophe Corrado (Source : Lucie Nizard)

Journée d'études du Groupe International de Recherches Balzaciennes

Année 2022-2023

Sous la direction de José-Luis Diaz, Céline Duverne, Jacques-David Ebguy et Lucie Nizard

Avec le soutien du CERILAC (Université Paris Cité)

La journée aura lieu le vendredi 16 juin 2023 à la Maison de Balzac (47 rue Raynouard 75016 Paris).


Des filles d’Ève. Balzac et la « question femme »


En 2020, l’adaptation très libre que propose Marc Dugain d’Eugénie Grandet nous montre une héroïne vent debout contre la domination du sexe fort. Si le cinéaste se dit « frappé par [l]a résonance [de ce roman] avec notre époque1 », sa réécriture des scènes finales en infléchit profondément le sens, et porte à s’interroger sur la perception de la pensée balzacienne à l’ère de MeToo. La visibilité médiatique conférée récemment aux problématiques du sexisme et des violences faites aux femmes, les affinages conceptuels qui en découlent, projettent une lumière nouvelle sur un héritage littéraire dont la réception évolue au gré des mutations sociales. La tentation de rechercher dans l’œuvre de Balzac des réponses aux apories contemporaines s’explique par l’importance qu’il accorde à ce que nous nommerons la « question femme2 », eu égard à la diversité des enjeux qu’elle recouvre.

Dans son article « Balzac, penseur du genre », Christine Planté rappelle qu’il fut l’un des premiers écrivains à proposer « une exploration romanesque systématique » de « la place sociale des hommes et des femmes dans le monde post-révolutionnaire3 ». En 1839, la célèbre lithographie de la « Grande Course au clocher académique » de Grandville consacre la réputation d’un romancier du féminin, « soutenu et couronné par les femmes qui avaient trente ans il y a dix ans4 », juché sur les tresses de celles dont il a su, mieux que quiconque, relater les souffrances. Les milliers de lettres adressées à celui qui se voit surnommé le « chantre des femmes5 » par ses admiratrices témoignent de cette première réception. Aussi dans son « Avant-propos », l’historien des mœurs vante-t-il la complexité inédite de ses personnages féminins, en comparaison de l’uniformité de ceux de Scott, se targuant d’avoir su dépeindre « une femme nouvelle, dans chaque nouvelle situation6 ».

Si ses habituels questionnements politico-juridiques sur l’éducation de la jeune fille et la marchandisation de l’épouse font de lui, à son échelle, un précurseur, son empathie ne vaut pas engagement : à la « liberté sociale » prônée par Sand et le saint-simonisme, Arlette Michel oppose la « liberté intérieure7 » du sujet féminin balzacien. Ces prises de position ont naturellement suscité des lectures critiques contradictoires, présentant « des variations remarquables, qui vont de la reconnaissance d’un féminisme modéré (Arlette Michel) à la dénonciation d’une misogynie niant la sexualité féminine (Brinda J. Mehta8) », ainsi que l’explique Christine Planté. Tantôt il apparaît comme un fervent défenseur de la cause du sexe faible – ainsi lorsqu’il s’insurge contre les violences sexuelles conjugales, dans sa Physiologie du mariage, déclarant qu’« un mari qui débute avec sa femme par un viol est un homme perdu9 » –, tantôt ses écrits semblent refléter la pensée conservatrice de son temps – on lit quatre pages plus loin dans cette même Physiologie la maxime suivante : « La femme mariée est un esclave qu’il faut savoir mettre sur un trône10. » Il semble donc que cette ambivalence doive être mise au compte de la foncière « réversibilité11 » qui marque de son sceau l’expérience de La Comédie humaine.

Aborder la « question femme », c’est interroger la conception balzacienne de la place des femmes dans la cité. C’est aussi analyser la poétique romanesque du personnage féminin, les ressorts d’une pensée de l’altérité doublement modalisée par le prisme d’un regard artistique et masculin. Dans une ère où la déshérence de l’idéal redéfinit la place du héros masculin face à la communauté, il importe de comprendre à quelles déclinaisons spécifiques, à quel héritage renouvelé obéit la figure de l’héroïne. Si Véronique Bui constate une « absence de mythification12 » des protagonistes féminines, en comparaison de leurs homologues masculins, quelle part faut-il accorder ici aux fantasmagories d’un Éternel féminin, revivifiées par la mystique romantique ? Entre quête isiaque, culte marial et Sylphide, les « filles de rêve13 » marquant les premières décennies du siècle tendaient toutes à hypostasier une essence du féminin, dont le reflux alimentera l’imaginaire non moins fantasmatique de la femme fatale, au cours du second dix-neuvième siècle. Dès lors, dans quelle mesure la visée taxinomique qui sous-tend l’inventaire des types féminins chez Balzac reconduit-elle ou non ces formes d’essentialisation, en dépit de l’ancrage réaliste conféré par une peinture ordinairement très concrète de la vie domestique ? L’idéalisation, longtemps mise au compte d’un féminisme « tragique14 » exaltant la grandeur du sacrifice, n’a-t-elle pas tout lieu de résonner, chez le lecteur contemporain, comme l’indice d’une reconduction de modèles stéréotypés, où valorisation et esthétisation valent monumentalisation ?

Indirectement, toutes ces pistes aboutissent à se demander si la question femme peut devenir, chez Balzac, la cause des femmes. Cet objet d’étude a déjà fait couler beaucoup d’encre, et ce dès 1851 avec l’anthologie Les Femmes de Honoré de Balzac. Types, caractères et portraits, attribuée à Laure Surville. Richard Bolster est le premier à poser frontalement la question du « féminisme romantique15 » de Balzac en 1970. En cette période d’émancipation morale, les problématiques de l’amour et du mariage suscitent un intérêt notable, dont témoignent les études d’Arlette Michel et Kristina Wingard16. Dans les décennies suivantes, tandis que la question du « pouvoir féminin17 » (Nicole Mozet) est explorée, s’installe une longue tradition d’analyses mettant l’accent sur le corps et son inscription dans le récit : se rattachent à cette tradition les travaux de Catherine Nesci18, de Mireille Labouret19, et de Brinda J. Mehta dans une perspective psychanalytique, ainsi que ceux de Véronique Bui, qui interroge la construction de la figure héroïque de la femme à travers sa mise à mort. L’engouement pour d’autres thèmes connexes, comme la question de l’éros et de l’androgynie, interroge le féminin sous l’angle du trouble : on signalera les ouvrages de Pierre Laforgue20, Pierre Danger21 et Lucienne Frappier-Mazur22. Les premières études sur le genre sont initiées par Naomi Schor23 et Dorothy Kelly24, puis prolongées par Christine Planté25 et Michael Lucey26. Enfin, l’approche sociologique de la lecture inspire les travaux de David Bellos27, Christiane Mounoud Anglés28, Danielle Dupuis29 et, plus récemment, de José-Luis Diaz30.

Ce faisceau d’interrogations mérite d’être repensé à l’aune des outils critiques et du contexte contemporains. Une telle entreprise nous semble requérir prudence terminologique et souci d’historicisation : en tenant compte de la mouvante relativité des signes convenus de progressisme, il importe de restituer dans leur contexte idéologique des propos qui, devenus aujourd’hui de plus en plus inaudibles, étaient alors investis d’une toute autre portée. Tout en se gardant d’une lecture téléologique ou anachronique, on pourra se demander comment les conceptualisations proposées par les courants de pensée féministes contemporains interrogent à nouveaux frais les représentations genrées. On pourra se livrer à des « lectures actualisantes » de l’œuvre balzacienne visant, selon la formule d’Yves Citton, à « chercher dans [l]e texte ce qu’un auteur ne voulait pas forcément dire, mais qui peut néanmoins s’avérer éclairant pour la situation qui est celle de l’interprète31 ». On ne s’interdira donc pas, à condition d’opérer un recul réflexif, de « se montrer lecteur indocile », afin de « travailler à rendre [l’œuvre] lisible pour des lecteurs contemporains, plus curieux d’un texte disparate, pluriel32 », ainsi que le préconisait Joëlle Gleize. Or l'œuvre balzacienne nous fournit elle-même des clefs d’une étonnante modernité pour penser les rapports de genre aujourd’hui. Dès l’« Avant-propos » de La Comédie humaine, Balzac opère lui-même l’un des tout premiers une distinction entre sexe et genre, lorsqu’il affirme que « dans la société la femme ne se trouve pas toujours être la femelle du mâle33 ». Christine Planté voit de ce fait en lui « un des premiers théoriciens du genre (gender), si on désigne par-là la différence des sexes en tant qu’elle est dans les sociétés humaines irréductible à une donnée physiologique34 ». Poussant plus loin encore une telle perspective, le roman balzacien tend à mettre en question la bipartition homme/femme, faisant affleurer dans ses intrigues et ses portraits la possibilité d’un « troisième sexe35 », emblématisé par la figure de l’androgyne.

Si les études sur le genre et les sexualités, encore relativement peu exploitées malgré tout par la critique balzacienne, apportent un éclairage fructueux sur toutes ces questions, les communications pourront également les analyser à l’aune des méthodes de la sociologie de la littérature, de la sociocritique, de la poétique des textes ou encore de la stylistique et de la psychanalyse. Dans l’ensemble de l’œuvre de Balzac, mais aussi dans sa correspondance et dans les éléments connus de sa biographie, on explorera notamment les axes de réflexion suivants qui, loin de constituer une liste exhaustive ou, pire, close, se veulent des pistes accueillantes.

 

 

1.     Penser l’identité féminine : de l’altérité à la typicité
 

Le modèle taxinomique mis en place dans La Comédie humaine fige la différence du beau sexe à travers une essence identitaire du « typiquement féminin », convenue et reproductible, quoique subdivisée en de multiples sous-catégories.

Quelles typologies Balzac dresse-t-il à travers ses créatures de papier, jusqu’à proposer des portraits de femmes normés dans le cadre de ses contributions à la littérature panoramique, entre femme de province et femme comme il faut, et multiplier les types de femmes assorties d’un article défini incontestable : la portière, la duchesse, la femme supérieure, la lorette, etc. ? Comme des croisements entre littérature et histoire du genre sont les bienvenus, il pourrait être fécond de s’interroger sur les outils spécifiquement littéraires (multiplication des voix et des points de vue, mobilisation de l’ironie, etc.) employés par Balzac pour introduire du trouble dans les discours figés sur la femme, telle Dinah de La Baudraye jouant elle-même à se démarquer du portrait convenu de la provinciale. Il serait aussi intéressant de prendre en compte tout ce que Balzac dit de la manière qu’ont les femmes de parler, de se tenir, d’avoir des « airs de tête » qui leur sont propres.

 

 

2.     Fictionnaliser le personnage féminin : un héroïsme renouvelé
 

Dans le paradigme ancestral du conte, la femme est l’objet de la quête héroïque du sujet masculin, autour duquel se noue l’intrigue. Balzac renouvelle ces modes de représentation dans la diégèse de ses romans et ses dialogues parfois polémiques, en donnant voix à la souffrance et à l’énergie féminines, dans la lignée des romans de Mme de Staël et Sand.

 Dans quelle mesure la liberté sociale que s’octroient certaines héroïnes leur confère-t-elle le statut, non plus seulement d’objets de la quête mais de sujets à part entière, ordonnatrices contestataires de l'ordre sexué du monde ? On se réfèrera aux personnages illustrant le type pluriel de la « femme supérieure », sous-titre des Employés dont l’ironie montre l’ambiguïté du traitement réservé aux héroïnes les plus actives socialement. Plus globalement, l’héroïsme féminin parfois représenté vaut-il en soi ou, au contraire, sert-il seulement à contourner par un idéal hors d’atteinte la question sociale de la sujétion féminine ?

Mettre en fiction le personnage, c’est le circonscrire à travers l’autorité de la parole narratoriale. Mais c’est aussi le livrer aux mains du lecteur qui, en se l’appropriant, peut le faire dévier du projet auctorial déclaré ; ainsi les filles d’Ève balzaciennes sont-elles taxées d’immoralité, malgré les récriminations de l’intéressé. En dépit de son caractère figé, peut-on dire que la réalité véhiculée par le protagoniste féminin et l’univers de valeurs qu’il propose échappent partiellement à son créateur ?

 

 

3.     Inégalités de genre et lutte des sexes dans l’œuvre balzacienne
 

Balzac livre de nombreux portraits d’amazones, de femmes fatales et castratrices, qui agitent le spectre d’une dévirilisation masculine. Comment s’empare-t-il du topos de la lutte des sexes et problématise-t-il les mésalliances qu’elle entraîne ? Peut-on accréditer l’hypothèse d’un accroissement des représentations de la désunion genrée dans les derniers romans de Balzac, symptomatique d’un pessimisme générationnel ?

On pourra se demander comment Balzac représente et met en scène les inégalités de genre de son temps, et quels rapports il entretient avec les clichés misogynes, entre reproduction plus ou moins fidèle de la tradition gauloise avec son machisme convenu et contestation ou mise à distance. Comment les différences sociales, géographiques, ou encore générationnelles modulent-elles la question du genre ?

Le genre littéraire des textes, narratifs ou non, pourra aussi être questionné : le traitement de la question femme varie-t-il selon la forme choisie ? N’est-il pas exposé à de grandes différences selon qu’on gravite dans l’orbite du roman de mœurs réaliste, dans celle de la littérature panoramique où prévaut le ludisme, dans la verve drolatique ou fantastique, ou bien dans d’autres modulations plus intimes de la partition romanesque : roman sentimental, roman personnel, roman par lettres, roman mystique, etc. ?

 

 

4.     Un enjeu de société : la place des femmes dans la cité
 

La pratique-pensée balzacienne s’inscrit dans une époque qui s’interroge avec une attention toute particulière sur la question de la place sociale des femmes, aussi bien dans le roman que dans le monde intellectuel. Entre pensée de la différence et universalisme, comment situer Balzac dans un imaginaire romantique partagé entre la croyance dans la singularité du féminin face au masculin, et la quête de droits communs dans la lignée d’une Olympe de Gouge ?

Comment Balzac retranscrit-il les débats virulents que suscite en son temps l’éducation des filles ? Quelle place ménage-t-il à la passion romantique dans le mariage, et dans quelle mesure la maternité devient-elle parfois une voie de consolation fragile pour l’épouse mal mariée ?

Enfin, les représentations diverses et souvent ambivalentes des autrices et des femmes artistes pourront être interrogées, afin de comprendre quels statuts et quelle légitimité l’œuvre de Balzac accorde à ces femmes partagées chez lui entre promotion enthousiaste à l’excellence et recoins d’ironie.


 

5.     Balzac et les femmes de son temps : un rapport privilégié ?
 

Au moyen d’approches d’ordre biographique, on pourra également se pencher sur les relations de Balzac avec les écrivaines contemporaines (George Sand, mais aussi Delphine de Girardin, Marceline Desbordes-Valmore, etc.).

Dans quelle mesure le regard de Balzac sur la question féminine s’est-il formé dans ses échanges avec sa propre mère, ses sœurs et ses maîtresses ? Comment la question de l’émancipation féminine y apparaît-elle ? Peut-on corréler le point de vue de Balzac sur l’altérité féminine à ses propres succès et déboires sentimentaux ?

Pourront aussi être ré-examinées dans cette perspective les nombreuses lettres de ses admiratrices, qui ont fait de lui un « héros de la conscience féminine36 » mais ne sont pas toujours avares de critiques, et tendent à regretter qu’il n’ait pas encore assez fait pour les femmes, ou qu’il ait renoncé à concorder avec leur désir d’idéal.

 

 

6.     Femmes, désir et sexualité
 

Comment Balzac représente-t-il la sexualité et l’érotisme de ses personnages féminins ? En ce siècle qu’il nomme siècle du « can’t37 », la pudeur et la bienséance obligent en principe à les aborder de manière gazée38. Mais lui est souvent accusé par la critique pudibonde de son temps de ne rien cacher des désirs sexuels d’Honorine et d’Henriette de Mortsauf. À quels moyens stylistiques a-t-il recours pour concilier sa tentation réaliste en cette scabreuse matière et le souci malgré tout des convenances, souvent au moyen d’une certaine poétisation ?

Quelle place l’œuvre balzacienne ménage-t-elle à la représentation et à la verbalisation du désir des femmes ? Comment sont représentées les violences sexuelles ? Peut-on considérer que Balzac porte sur les corps féminins un « male gaze », utilisant « la femme comme matière première (passive) pour le regard (actif) de l’homme39 », ou faut-il relativiser cette lecture ?

Qu’en est-il des représentations du désir lesbien, entre fantasme masculin, opérateur d’émancipation et repoussoir ?

 

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Les propositions (d'une vingtaine de lignes environ) et titres de communication sont à envoyer avant le 30 janvier 2023 aux adresses suivantes : c30duverne@gmail.com, jdebguy@club-internet.fr et lucienizard@gmail.com.

 

 

 

 
1 Propos extraits du dossier de presse du film, en ligne sur www.les400coups.org 

2 Nous empruntons cette formule à L’Homme qui rit de Victor Hugo : « Marie Stuart, moins occupée de la question église et plus occupée de la question femme, était peu respectueuse pour sa sœur Élisabeth et lui écrivait de reine à reine et de coquette à prude ».

3 Christine Planté, « Balzac penseur du “genre”? », dans José-Luis Diaz et Isabelle Tournier [dir.], Penser avec Balzac, Saint-Cyr-sur-Loire, Christian Pirot, 2003, p. 245-255, p. 246.

4 Extrait de la légende de la lithographie reprise en 1844. Voir l’ouvrage de Christian Galantaris, Balzac qui êtes- vous ? Le physique et les portraits du romancier, éditions Ipagine, 2018.

5 Lov., A 318, f° 111. Cité par Maren Lackner, « Donner une voix aux femmes : Balzac et ses lectrices » dans L’Année balzacienne 2008/1 (n° 9), pp. 217-237.

6 « Avant-propos » de La Comédie humaine, t. I, p. 16.

7 Arlette Michel, Le Mariage chez Honoré de Balzac. Amour et féminisme, Paris, Les Belles Lettres, 1978, p. 409.

8 Christine Planté, « Balzac penseur du “genre” ? », art. cit., p. 250.

9 La Physiologie du mariage, t. XI, p. 955.

10 Ibid., p. 66.

11 Voir l’étude fondatrice de Christèle Couleau, Balzac. Le Roman de l’autorité. Un discours auctorial entre sérieux et ironie, Paris, Honoré Champion, 2007, p. 780.

12 Véronique Bui, La Femme, la faute et l’écrivain. La mort féminine dans l'œuvre de Balzac, Paris, Honoré Champion, 2003, p. 12.

13 Sur ce thème, voir l’étude d’Alain Corbin, Les Filles de rêve, Paris, Flammarion, « Champs histoire », 2016.

14 Arlette Michel, Le Mariage chez Honoré de Balzac. Amour et féminisme, op. cit., p. 102.

15 Voir sa thèse Stendhal, Balzac et le féminisme romantique, Paris, Lettres modernes Minard, 1970.

16 Kristina Wingard, Les Problèmes des couples mariés dans La Comédie humaine d’Honoré de Balzac, Acta Universitatis Upsaliensis, « Studia Romanica Upsaliensia », Uppsala, 1978.

17 Voir notamment ses articles « Féminité et pouvoir après 1830 : le cas étrange de Félicité des Touches », Revue des sciences humaines, 168, octobre-décembre 1977, Société de 1848, pp. 553-560 et « La Cousine Bette, roman du pouvoir féminin ? » dans Françoise van Rossum-Guyon et Michiel van Brederode (dir.), Balzac et Les Parents pauvres, CDU/SEDE, 1981.

18 Catherine Nesci, Le Régime du sens : socialité et féminité dans La Physiologie du mariage d’Honoré de Balzac, Lille, Atelier national de reproduction des thèses, 1988 et La Femme, mode d’emploi. Balzac, de la Physiologie du mariage à La Comédie humaine, French Forum, Publishers, Lexington, Kentucky, 1992.

19 Mireille Labouret, Balzac, la Duchesse et l’idole. Poétique du corps aristocratique, Paris, Honoré Champion, 2002.

20 Pierre Laforgue, L’Éros romantique. Représentations de l’amour en 1830, Paris, Presses Universitaires de France, « Littérature modernes », 1998.

21 Pierre Danger, L’Éros balzacien, Paris, José Corti, 1989.

22 Lucienne Frappier-Mazur, « Balzac and the sex of Genius », Renascence, vol. XXVII, n° 1, autumn 1974, pp. 23-30 et « Balzac et l’androgyne. Personnages, symboles et métaphores androgynes dans La Comédie humaine », L’Année balzacienne, 1973, Paris, Garnier, pp. 236-253.

23 Son étude Breaking the Chain. Women, Theory, and French Realist Fiction, New York, Columbia University Press, 1985 consacre un chapitre à Eugénie Grandet ; Reading in detail : aesthetics and the feminine, New York, Methuen, 1987 se clôt sur l’évocation du Curé de Tours.

24 Dorothy Kelly, Fictional Genders Role and Representation in nineteenth-century french narrative, University of Nebradska Press, 1989.

25 On signalera notamment l’article « Balzac penseur du “genre” ? », art. cit., auquel cette recension du paysage critique doit beaucoup.

26 Michael Lucey, Les Ratés de la famille. Balzac et les formes sociales de la sexualité, trad. Didier Éribon, Paris, Fayard, 2008.

27 David Bellos, « Reconnaissance : Balzac et son public féminin » dans H. de Balzac. Textes réunis par Richard Beilharz, Œuvres et critiques, XI, 3, Tübingen ; Paris, G. Narr ; J.-M. Place, 1986.

28 Christiane Mounoud Anglés, Balzac et ses lectrices : l’affaire du courrier des lectrices de Balzac. Auteur- lecteur : l’invention réciproque, Indigo, Du côté des femmes, 1994.

29 Danielle Dupuis publie l’intégralité des lettres de « Fleur d’automne » dans L’Année balzacienne 1989.

30 José-Luis Diaz consacre notamment d’importants développements aux relations de Balzac avec ses lectrices dans Devenir Balzac. L'invention de l'écrivain par lui-même, Paris, Christian Pirot, 2007.

31 Yves Citton, Lire, interpréter, actualiser : pourquoi les études littéraires ?, Paris, Éditions Amsterdam, 2017, p. 31.

32 Joëlle Gleize, Honoré de Balzac. Bilan critique, Paris, Armand Colin, 1994, p. 101.

33 « Avant-propos » de La Comédie humaine, t. I, p. 8.

34 Christine Planté, « Balzac penseur du “genre”? », art. cit., p. 246.

35 Voir notamment à ce sujet Catherine Nesci, « Speculum de l’autre siècle. Réflexions sur le “genre” chez Balzac », dans José-Luis Diaz et Isabelle Tournier [dir.], Penser avec Balzac, op. cit., pp. 257-265, et Christine Planté, « Le genre en littérature : difficultés, fondements et usages d’un concept », dans Épistémologies du genre : Croisements des disciplines, intersections des rapports de domination, Lyon, ENS Éditions, 2018.

36 David Bellos, « Reconnaissances : Balzac et son public féminin » dans Œuvres et critiques, XI, 3, Paris, Jean-Michel Place, 1986, p. 258.

37 « Il existe en France un grand nombre de personnes attaquées de ce can’t anglais dont lord Byron s'est si souvent plaint » (Cent contes drolatiques, Œuvres diverses, t. I, p. 6).

38 Voir par exemple l’article de Nicole Mozet, « Réception et génétique littéraire : quand une lecture devient censure », dans H. de Balzac. Textes réunis par Richard Beilharz, Œuvres et critiques, op. cit., pp. 241-251.

39 Nous empruntons l’expression à Laura Mulvey, Au-delà du plaisir visuel. Féminisme, énigmes, cinéphilie, Éditions Mimésis, Paris, 2017, p. 49.