Cahiers André Breton n°1
« Tant va la croyance à la vie… »
Historiques, esthétiques, politiques, sémiotiques, psychanalytiques, philosophiques… Le surréalisme a suscité une telle somme d’analyses et d’approches de toutes sortes qu’il se pourrait bien qu’au bout du compte, les arbres en cachent parfois la forêt, et que pareille prolifération aboutisse à occulter les œuvres, spécialement celle d’André Breton.
Adulé, désiré, révéré comme le pôle magnétique de toute une époque, il fut aussi statufié, moqué, « pontifié », calomnié, assassiné, jusqu’à devenir la cible des griefs les plus diamétralement opposés, en particulier de la part de ceux de tous bords qui ne l’avaient pas lu. Assurément moins digeste que bien d’autres, sur les compromissions desquels on fermait volontiers les yeux, André Breton aura sans doute fini par incarner l’exact inverse de ce à quoi notre temps nous expose au quotidien en guise de poésie, de littérature, de subversion, voire de folklore pseudo-surréaliste, fût-ce en se parant de certains de ses atours esthétiques.
Après des cahiers d’auteurs notamment consacrés à Louis Aragon, Antonin Artaud, Georges Bataille, et Michel Leiris, les Éditions les Cahiers publieront en 2024 le numéro premier des Cahiers Breton. Ce numéro entend célébrer le centenaire du Manifeste du surréalisme, qui marqua la fin de la phase intuitive du mouvement, débutée en 1919 avec la découverte de l’écriture automatique. Un texte fondateur et iridescent, qui ouvre d’innombrables pistes.
Le numéro premier des Cahiers Breton sera constitué de trois volets :
1) un questionnement de l’œuvre, avec témoignages, entretiens et études critiques qui pourraient notamment interroger les aspects suivants : actualité/inactualité du Manifeste…, lire le Manifeste… aujourd’hui, en France ou ailleurs ; automatisme et « mécanique » du langage ; l’éloge du rêve, de l’imagination, de l’enfance, du merveilleux ; la question de l’acte surréaliste, du surréalisme en acte ; la question du collectif, de la « communauté » surréaliste ; surréalisme et sérendipité scientifique ; le dialogue surréaliste ; traductions et réceptions du Manifeste… à l’étranger (Espagne, Tchéquie, Mexique, pays anglo-saxons, Asie…), etc. ;
2) une partie de création littéraire (récits, poèmes, ou l’un de ces « contes à écrire pour les grandes personnes, des contes encore presque bleus »…), qui pourrait par exemple prendre pour impulsion l’une des suggestions des « Secrets de l’art magique surréaliste » : Composition surréaliste écrite, ou premier et dernier jet ; Pour ne plus s’ennuyer en compagnie ; Pour faire des discours ; Pour écrire de faux romans, de fausses critiques ; Pour se faire bien voir d’une femme, d’un homme qui passe dans la rue (points de suspension à remplir…) ; Contre la mort… ;
3) un volet iconographique, fait de reproduction de photographies, de peintures, de dessins, de collages, de planches de bandes dessinées (le Manifeste…, roman graphique ?), etc.
Tous les textes et documents inédits sur André Breton ou ressortissant à son œuvre (études contemporaines, hommages, témoignages, textes de création littéraire, iconographies et autres matériaux créatifs) seront soumis au comité de lecture, composé de Frédéric Aribit, Claude Bommertz, Laurent Doucet, Déborah Duvignaud, Émilie Frémond, Christian Viguié, et Richard Walter.
Les contributions (30 000 signes maximum) devront être envoyées avant le 1er mai 2023 à cette adresse électronique : cahiersbreton@editionslescahiers.fr
Chaque contribution sera précédée d’un texte de 1500 signes environ, intitulé « Breton & moi », qui présentera la rencontre de son auteur avec l’œuvre et la personnalité d’André Breton.