Questions de société
Taina Tervonen, Les otages. Contre-histoire d'un butin colonial

Taina Tervonen, Les otages. Contre-histoire d'un butin colonial

Publié le par Faculté des lettres Université de Lausanne

Derrière les objets issus des guerres coloniales que nous admirons dans les musées se trouve une histoire violente, il est temps de l’écouter.

1890 : un colonel français entre dans Ségou, ville d’Afrique de l’Ouest, et s’empare d’un trésor. Parmi les objets du butin, des bijoux et un sabre. Alors que le Sénégal réclame la restitution du sabre depuis des décennies, symbole de sa mémoire collective, la France peine à répondre, prise dans un carcan idéologique et juridique. Ironie du sort, les bijoux ont, eux, été perdus, oubliés ou volés.

Partie sur les traces de ce trésor, T. Tervonen découvre une histoire coloniale violente dont les objets sont les témoins silencieux, une histoire dont nous resterons prisonniers tant qu’elle ne sera pas racontée.

Lire l'entretien avec l'auteure…

Taina Tervonen, franco-finlandaise, a grandi au Sénégal jusqu’à l’âge de ses 15 ans et parle le wolof. Ayant appris enfant l’histoire sénégalaise, elle est surprise à son arrivée en France par le récit colonial français. Elle écrit pour des revues prestigieuses telles que Les Jours ou XXI. Les Otages est son deuxième ouvrage publié chez Marchialy après Les Fossoyeuses (2021).

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Un journalisme de l’attention", par Paul Bernard-Nouraud (en ligne le 21 septembre 2022

En entrecroisant les données matérielles et les éléments symboliques, en tissant entre le passé et le présent d’indémêlables nœuds, Les otages. Contre-histoire d’un butin colonial s’affirme comme l’un des livres les plus éclairants sur les ressorts multiples formant aujourd’hui l’inconscient colonial français.
de l’attention. Attentive aussi bien à la texture des archives qu’à l’inflexion des voix et à leurs résonances, l’autrice des Otages ne néglige rien, ni les objets ni les hommes.