Héraut de la décroissance, Giorgos Kallis nous propose ici un manifeste en faveur des limites — notion centrale de l’écologie — en les libérant de leur association avec le malthusianisme. La thèse défendue dans cet ouvrage peut sembler paradoxale : le monde est abondant ; ce sont nos désirs illimités qui font surgir les limites. C’est une certaine conception de nous-mêmes et de la nature qui nous a entraînés dans la quête infinie de productivité propre au système capitaliste. Il est donc urgent de sortir de ce cadre de pensée et d’interroger nos besoins et leur prétendue illimitation.
Relisant l’œuvre de Malthus en séparant limites et rareté, deux notions souvent confondues, Giorgos Kallis montre que les limites ne nous sont pas extérieures, une propriété de la nature à dépasser par nos techniques, mais un choix auquel nous sommes confrontés, inséparable de notre liberté. De la Grèce antique à Malthus, des chasseurs-cueilleurs aux romantiques, des féministes anarchistes aux écologistes radicaux des années 1970, cet ouvrage nous montre comment une culture du partage peut rendre possible l’autolimitation collective dont nous avons tant besoin.
SOMMAIRE
Introduction – Pourquoi des limites ?
Chapitre 1 – Pourquoi Malthus avait tort
Chapitre 2 – Économie : la rareté sans limites
Chapitre 3 – Les limites de l’écologisme
Chapitre 4 – Une culture des limites
Chapitre 5 – Les limites des limites
Épilogue – En défense des limites