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De la littérature dans toutes ses dimensions ou presque : expérience lectorale, expérience scripturale, savoir (sur) et enseignement/apprentissage (Médéa, Algérie)

De la littérature dans toutes ses dimensions ou presque : expérience lectorale, expérience scripturale, savoir (sur) et enseignement/apprentissage (Médéa, Algérie)

Publié le par Marc Escola (Source : Djamel Kadik)

De la littérature dans toutes ses dimensions ou presque : Expérience lectorale, expérience scripturale, savoir (sur) et enseignement/apprentissage… À la recherche d’une alliance acceptée

 

E-Colloque International sur la littérature et ses relations avec l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère en particulier Laboratoire de Didactique de la Langue et des Textes Université de Médéa (Algérie)

La littérature est un objet potentiellement esthétique, culturel, interculturel, transculturel, mais elle est d’abord manifestations linguistiques et langagières, lesquelles, si on est compétent, nous permettent de la concrétiser. Depuis Aristote, et peut-être avant lui, même si le mot  littérature  n’existait pas à son époque, ou avait un autre sens, la littérature était aussi en relation avec des savoirs qui l’interrogent : poétiquement, historiquement, sémiotiquement, linguistiquement…et la liste est très longue.

A partir de l’ère moderne, la littérature a accompagné et accompagne l’apprentissage et l’enseignement des langues étrangères ou maternelles, nuançons, cela peut-être n’était pas tout-à-fait faux pour les époques qui précèdent cette ère. La Littérature,

summum dit-on de la langue et manifestation parfaite de la culture, est à glorifier que ce soit en langue maternelle ou étrangère, et il fallait attendre le 3ème niveau pour que les enseignés en langue étrangère accèdent à ce temple composé de mots, d’expressions, de textes. Mais cela relève-t-il seulement de l’Histoire de l’enseignement de la littérature à une certaine époque ? On peut répondre par un oui mitigé, en dépit de l’ignorance actuelle par les enseignants des manuels MAUGER, il y a toujours à notre époque des enseignants (et ils ne sont pas les seuls) qui considèrent que le texte littéraire ne peut être mis à la portée des enseignés qu’à partir de la maitrise incontestée de la langue, ce qui n’est pas toujours une opinion partagée.

Mais tout de même, l’apprenant doit rencontrer le texte littéraire avant même d’être autorisé à le faire au 3ème niveau. La littérature est considérée comme un texte glorifié sans fautes, du moins dans la plupart des cas, il peut être, comme disait Peytard en critiquant ce point de vue, un texte « réservoir » pour enseigner le système linguistique dans sa grammaire, sa syntaxe, et même ses types de textes…Tant pis pour sa littérarité et son intégralité, tant mieux pour sa grammaticalité irréprochable selon cette vision…

Cela n’est pas l’unique sort réservé à la littérature dans l’enseignement/apprentissage des langues. Dans une autre perspective, le texte littéraire peut être récréation après le labeur du cours ou le chapitre didactique. Sans consignes qui l’entourent, le texte littéraire est offert à l’enseigné pour une éventuelle lecture à la fin du chapitre d’un manuel de langue.

Ajoutons aussi que ce qui a été dit n’est pas toute l’Histoire de la littérature en classe de langues, et surtout en classe de langues étrangères, cet écrit n’était pas toujours vu de bon œil, certaines méthodes l’avaient même mis à l’écart ou négligé au profit des textes dits authentiques et mêmes des textes fabriqués. Pour d’autres à la même époque, culpabilisés par le sort non enviable de la littérature dans les méthodes orales,  le texte littéraire était soumis à la reformulation dans une langue accessible pour l’enseigné ou l’apprenant, en dehors de la convivialité proxémique de l’apprenant avec le texte littéraire authentique.

Cela dit, le texte littéraire garde ses atouts, il resurgit jusqu’à même dans l’enseignement de l’oral, la « littérature » n’était-elle pas au début orale? La pause, le souffle, la diction…caractérisent le poème.

Dans une démarche, non seulement de l’enseignement/apprentissage de la langue, mais aussi de l’enseignement de la littérature, et par une approche traditionnelle, on commentait la littérature en se soumettant à un gabarit bien structuré pour construire le texte sur la littérature par l’apprenant (ou l’enseigné) : explication de texte de jadis, mais toujours de la dissertation et du commentaire composé.

Le texte littéraire comme objet esthétique est un cheminement scriptural et lectoral souvent questionné en apprentissage : lire un extrait ou un texte en entier, écrire le texte littéraire en classe,  mais texte littéraire à écrire en classe de langue parait parfois une initiative osée pour certains, vu l’aura qui entoure le texte littéraire, on préfère les dénominations écriture créative, écriture d’invention… souvent, on se contente de la lecture d’un texte littéraire en élaborant une fiche de lecture, une dissertation, un commentaire, un mémoire, une thèse…Objet fluctuant sans frontières fixes, la littérature demeure toujours un objet à s’approprier sans ou avec médiation…

Fille de l’écrit, la littérature à l’ère numérique pourrait être une lecture solitaire, mais aussi une lecture et une écriture dans un projet d’écriture ou de réécriture à distance. La littérature se lit aussi par le biais du numérique…œuvres classiques en PDF ou œuvres contemporaines ou atelier d’écriture en numérique…

C’est dans ces perspectives positives ou négatives que nous souhaitons initier ce colloque. En nous autorisant à revenir théoriquement en amont et en aval, historiquement et pratiquement sur l’enseignement/apprentissage de littérature jusqu’à l’ère de la mondialisation certes, mais aussi jusqu’à l’ère du confinement.

Nous sollicitons des propositions de communication portant sur le thème de l’enseignement/ apprentissage du français, de la littérature au niveau collégial, secondaire et universitaire.

Les discussions auront pour objectif de servir de pistes, de levier pour des approches renouvelées. Plusieurs axes  pourraient être développés, notamment :

D’un enjeu pédagogique, la littérature offre la possibilité de développer des compétences de communication et d’interprétation. Elle prend vie par le texte, par les pratiques enseignantes et apprenantes. Lire un texte littéraire pose la question des objectifs, des compétences et des stratégies. Quel usage pédagogique en faire ? Par quels moyens ? Quoi sélectionner et comment le présenter ? Comment peut-on mettre en place une perspective actionnelle ou autres ?  D’un enjeu interculturel sans oubli et sans surpassement d’une image complète de ce qui est soi ou l’autre, la littérature permet une compréhension d’autrui voire une intercompréhension où chacun peut rendre compte de ses particularités. D’aucuns s’accordent à dire que les dispositifs méthodologiques portent une attention insuffisante à la compétence interculturelle. D’autant plus que développer une compétence culturelle n’est plus seulement l’apanage des cours de civilisation.

Mais la littérature n’est pas toujours une littérature à objectif interculturel, elle peut aussi donner à l’apprenant une image de l’autre dévalorisante, un stéréotype…lequel est considéré comme faux ou mythifié, dévalorisant ou trop valorisant. Comment l’interculturel pourrait-il atténuer  la négativité de ces images culturelles, l’image de l’autre ou de soi est-elle la même dans un texte de  Maupassant ou d’un autre de Le Clezio?

D’un enjeu global, elle fait partie des recherches récentes qui réfléchissent sur l’identité culturelle dans le contexte de la mondialisation. Peut-on concevoir encore la littérature nationale en dehors de ses rapports avec la « littérature mondiale » ? La littérature comparée, les études culturelles, la théorie et l’histoire littéraire et la didactique du FLE sont les disciplines appelées à répondre à ces questions.

D’un point de vue didactique Doit-on lire la littérature, l’enseigner ou l’écrire ? Peut-on (ou veut-on) écrire la littérature en classe de littérature en dépit des résistances contre une « banalisation » de l’écriture littéraire en classe ? L’extrait littéraire peut-il être un accès à la littérature ou un handicap pour son appropriation ? Peut-on installer des masters de création littéraire ? Quelles perspectives professionnelles ? Entre professeur et auteur, y-a-t-il un dénominateur commun : par exemple s’intéresser à la langue. Peut-on les jumeler ? Littérature, enseignement et apprentissage quel rôle du numérique dans ces champs de recherche ?

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Propositions de communication à envoyer au courriel suivant :

semiomed05@yahoo.fr

didactiques.ldlt@gmail.com

Les propositions de communication devront comprendre les éléments suivants : le titre de la communication, un résumé de 250 à 300 mots et une notice bibliobiographique.

Calendrier :

20/10/2022 : Date limite de réception des propositions de communication
30/10/2022 : Réponse du comité scientifique aux propositions de communication.
08-09/01/ 2023 : Colloque à distance (Université de Médéa-Algérie).
01/06/ 2023 : Remise des textes de communication pour évaluations en double aveugle pour une éventuelle publication dans la revue « Didactiques ».

La communication doit être transposée en article en respectant les exigences du gabarit de la revue (voir le lien : https://www.asjp.cerist.dz/en/PresentationRevue/300)

Président d'honneur

Professeur Bouarouri Djaafar(Recteur de l'Université de Médéa-Algérie)

Responsables du Colloque :

Aboubakre BOUASLA
Nabila KERMEZLI


Coordinateurs du Colloque :

Aboubakre BOUASLA
Nabila KERMEZLI
Ludmia YAAGOUB


Comité scientifique du colloque

  • Djamel KADIK (Université de Médéa-Algérie)
  • Abdelhakim MENGUELLAT (Université de Blida 2- Algérie)
  • Bertrand DAUNAY (Université de Lille 3- France)
  • Ecaterina BULEA-BRONCKART (Université de Genève- Suisse)
  • Claude CORTIER (Université de Lyon-France)
  • Nedret Oztokat KILIÇHERI (Université d'Istanbul Turquie)
  • Sylvie PLANE (Paris Sorbonne Université - France)
  • Marina KRYLYSCHIN (Paris Sorbonne Nouvelle- France)
  • Yannick LEFRANC (Université de Strasbourg-France)
  • Yves REUTER (Université de Lille 3- France)
  • Cristina Ilinca (Université Pitesti, Roumanie)
  • Latifa KADI (Université d’Annaba-Algérie)
  • M’hand AMMOUDEN (université de Béjaïa – Algérie)
  • Nabila BENHOUHOU (Ecole normale supérieure de Bouzaréah- Algérie)
  • Nabila KERMEZLI (Université de Médéa-Algérie)
  • Aboubakre BOUASLA (Université de Médéa-Algérie)
  • Ludmia YAAGOUB (Université de Médéa-Algérie)
  • Djaouida CHADLI (Université de Médéa-Algérie)
  • Fouzia AMROUCHE (Université de M’sila-Algérie)
  • Fatheya ALFARGUY (Université de Tanta- Egypte)
  • Foudil DAHOU (Université de Ouargla- Algérie)
  • François MIGEOT (Université de Franche-Comté-France)
  • Bounoir SEDDARI (Université de Médéa-Algérie)
  • Houda AKMOUN (Université de Blida 2- Algérie)
  • Imane OUAHIB (Université de Blida 2- Algérie)
  • Arsène BLÉ KAIN (Université Alassane Ouattara -Côte d'Ivoire)
  • Kamel GUETTAS (Université de Médéa-Algérie)
  • Abdelkader RASSOUL (Université de Médéa-Algérie)

Président du comité d’organisation
• Bounoir SEDDARI
Comité d’organisation

  • Kamel GUETTAS
  • Sahraoui LAFRID
  • Aziz ABBES
  • Nabila KERMEZLI
  • Ludmia YAAGOUB