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Colloque : le style des romans « feel good » d’expression française

Colloque : le style des romans « feel good » d’expression française

Publié le par Justine Brisson (Source : Cécile Narjoux)

Appel à contribution 

Colloque : le style des romans « feel good » d’expression française

Sorbonne - Faculté des Lettres  

27-28 juin 2023


L’expression « feel good », d’abord utilisée pour les films, est aujourd’hui et depuis quelques années appliquée au roman. Elle s’impose massivement depuis les années 2010 en France pour qualifier les romans d’autrices telles que Laetitia Colombani, Virginie Grimaldi, Agnès Ledig, Agnès Martin-Lugand, Valérie Perrin, Carène Ponte, Marie Vareille, Aurélie Valognes, Alice Quinn..., voire ceux d’auteurs tels que Baptiste Beaulieu, Laurent Gounelle, Gilles Legardinier ou Julien Sandrel... Si des travaux se sont déjà intéressés à cette question du roman « feel good » d’expression française - notamment dans le cadre de la problématique du « care » -, leur approche, littéraire, n’a pas permis jusqu’à présent d’étudier de manière approfondie et systématique la langue elle-même. Il reste en effet à dégager les spécificités stylistiques et les lignes de force poétiques de ce sous-genre du « best-seller ». 

Une définition sommaire, thématique et provisoire de ce roman « feel good » en appellerait à la mise en scène d’un personnage marqué par des épreuves, souvent féminin, mais pas toujours, qui parvient à un épanouissement personnel en s’ouvrant aux autres et à la vie, et dont la valeur exemplaire au plan pragmatique suscite un sentiment de bien-être chez le lecteur, voire de réconfort par identification. Mais qu’en est-il sur le plan formel, narratologique, générique et stylistique ? Comment caractériser, de ce point de vue, le roman « feel good » d’expression française ?

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Voici quelques-unes des questions auquel le colloque propose d’apporter des éléments de réponse :

  • Pourrait-on parler d’un apologue moderne de la résilience ? d’un roman de ré-apprentissage ? d’une résurgence de la littérature morale, didactique ?
  • Le plaisir du texte serait-il lié à celui de la reconnaissance de schémas narratifs et stylistiques, à l’application de modèles conventionnels qu’on pourrait dire sériels ?
  • Peut-on parler d’une esthétique conservatrice (vs des formes littéraires plus exploratoires) ? d’une esthétique de la facilité, qui serait travaillée comme telle par les auteurs (lexique, style simple, usage tempéré de la figure) ?
  • Dans quelles formes grammaticales et lexicales s’inscrit, au plan microtextuel, l’injonction au bonheur ? 
  • Comment les auteurs mobilisent-ils les anglicismes (sélection ? rôle ? place ?), les tours figés, les collocations, la phraséologie ?
  • Comment les discours y sont-ils mis en œuvre (examen de l’hétérogénéité discursive, de la place et des types de DR sollicités, de la place des références, des citations)?
  • Sur le plan de la structuration macro et microtextuelle, comment le titre général, les titres de chapitre et l’organisation de ces chapitres s’inscrivent-ils dans un dispositif global visant l’efficacité ? La ponctuation fait-elle l’objet d’un traitement particulier au service de cette structuration ? Tous les ponctuants sont-ils représentés ?
  • Sur le plan des registres, lesquels sont davantage sollicités (pathos, comique, humour - lequel ?) et de quelle manière ? 
  • Peut-on dire que les romans « feel good » sont stylistiquement genrés ? c’est-à-dire, qu’en est-il du style dans la représentation du féminin ? du masculin ? 
  • Du côté de la réception, dans la presse, comment le point de vue stylistique est-il pris en compte ? dans quelles circonstances et pour quels objets romanesques,  l’expression « feel good » apparaît-elle ? Les « sélections “feel good” » abondent sur la toile ; comment interpréter l’instabilité d’un étiquetage qui enrôle (ou pas) un auteur ou une autrice sous la bannière « feel good »?
  • Et, du côté éditorial, le style fait-il l’objet d’une politique concertée ? comment est-il pris en considération ? sur quoi le travail des correcteurs porte-t-il de manière privilégiée ?

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Le colloque se déroulera en Sorbonne les mardi 27 et mercredi 28 juin 2023

Date-limite de proposition : vendredi 30 septembre 2022.

Les propositions de communication (15-20 lignes) sont à adresser aux quatre co-organisatrices : 

Roselyne de VILLENEUVE : roselyne.de_villeneuve@sorbonne-universite.fr
Laetitia GONON : laetitia.gonon@univ-rouen.fr
Bérengère MORICHEAU-AIRAUD : berengere.moricheau-airaud@univ-pau.fr
Cécile NARJOUX : cecile.narjoux@sorbonne-universite.fr