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Contrat doctoral en littérature générale et comparée (UC Louvain, Belgique)

Contrat doctoral en littérature générale et comparée (UC Louvain, Belgique)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Marta Sábado Novau)

Contrat doctoral en littérature générale et comparée (Belgique)
 

Description du poste :

Contrat doctoral (FSR) à l’Université catholique de Louvain en Belgique autour du thème : « Le “vivre-et-penser” des critiques et théoriciens de la littérature (1970-2020) »

-       Date de début du contrat : entre le 1er octobre 2022 et le 1er septembre 2023 (à convenir)
-       Durée du contrat : 2 ans, temps plein ; renouvelable 2 ans
-       Promotrice de la thèse : Prof. Marta Sábado Novau


Profil recherché :

Le/a candidat(e) doit posséder :
-       Une Licence et un Master en Lettres Modernes et/ou Littérature générale et comparée 
-       Une spécialisation en littérature comparée ou philosophie, une aptitude au questionnement théorique et à l’interdisciplinarité
-       La connaissance d'au moins deux langues


Le candidat ou la candidate retenu(e) devra s’installer en Belgique pendant la durée du contrat (ou être disposé(e) à se rendre à Louvain-la-Neuve régulièrement pour participer à la vie du centre de rattachement). Le/a candidate sera rattaché(e) au Centre de recherche de l’imaginaire, un laboratoire composé par des académiques, chercheurs, doctorants et postdoctorants (https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/incal/cri)


Modalités de candidature :

Les candidatures doivent être envoyées au plus tard le 15 août 2022, à marta.sabado@uclouvain.be  
Les personnes présélectionnées en seront informées par courriel et seront invitées à prendre part à un entretien en ligne début septembre 2022.

Le dossier doit comprendre dans un seul document PDF et dans cet ordre :
-      Un CV détaillé
-      Une brève lettre de motivation pour le projet de recherche (avec des propositions éventuelles)
-      Le relevé de notes du Master 1 et 2
-      Le mémoire de Master et/ou un article publié/communication dans un colloque/journée d’études

 
Description succincte du projet FSR auquel peut opter le/la candidat(e) :

Titre : Le « vivre-et-penser » des critiques et théoriciens de la littérature (1970-2020) 

Depuis une cinquantaine d’années voient le jour un certain type de textes qui explorent ce que nous proposons d’appeler provisoirement, le "vivre-et-penser" de leurs auteurs. C’est Barbara Cassin qui dans son autobiographie philosophique emploie ce terme pour désigner un « savoir d’un autre ordre » qui surgit « de manière imprévue et précise […] de la vie à la pensée ». Pour certains auteurs, ce type d’écrit s’effectue dans les à-côtés de leur travail intellectuel « principal » ou qui respecte les codes de ce qui est considéré comme « scientifique » voire légitime dans la créations des savoirs (ex. Cassin, Genette). Certain(e)s théoriciens et critiques, au contraire, construisent l’ensemble de leur pensée intellectuelle à partir de ce lien à la vie, à leur propre corps et personne, c’est par exemple le cas du philosophe Paul B. Preciado en France ou de Maggie Nelson aux États-Unis. Dans les deux cas, l’avènement de cette tendance peut se situer dans les années 1970, avec Barthes notamment. 

Ce projet de thèse vise à étudier ces récits avec la volonté de circonscrire et définir ce genre d’écrits (entre essai, récit de soi, autobiographie intellectuelle ou encore savoir situé). Ce type de textes sont à la fois théoriques, (auto)réflexifs et personnels. Par-là, ils ont un caractère métalittéraire et posent en leur sein des questions de recherche pertinentes pour leur propre élucidation. Plusieurs axes pourront être développés en fonction du corpus et de la problématique choisie : la question du genre de ces textes et de leurs caractéristiques ; le lien entre l’abstraction des idées et la concrétude de la vie vécue ; la tension entre le très singulier et le très général ; la question de l’intime et du politique ; des questions d’ordre épistémologique ; la question du canonique et du mineur, entre autres. Le/a doctorant(e) sera invité à avoir un regard comparatiste sur la question, notamment autour du lien entre les productions de France et celles des États-Unis, en étudiant leurs liens et leurs redevances mutuelles. 

La thèse aura ainsi plusieurs objectifs généraux : 1/ Faire la généalogie de ce que nous appelons, provisoirement, et en suivant B. Cassin, le « vivre-et-penser ». Identifier, circonscrire et définir cette catégorie de textes ; proposer une histoire du geste d’écriture qui le soutient et le distinguer d’autres entreprises semblables comme l’essai, le récit de soi, l’autobiographie intellectuelle ou encore le savoir situé. 2/ Explorer et articuler l’hypothèse selon laquelle la présence croissante de ces écrits dans le paysage littéraire actuel peut s’expliquer par la réhabilitation de la place du sujet dans les sciences humaines à partir des années 1970 qui a encouragé le franchissement des frontières jusqu’alors étanches entre pensée et vie, professionnel et personnel, abstrait et concret. Ce changement de modèle quant à la place de la subjectivité dans le savoir peut se situer dans les années 1970 en France, et Barthes peut être considéré le précurseur tant d’un point de vue théorique que pratique. Il faudra étudier, étayer et articuler cette hypothèse à l’aide du corpus ; en montrer l’évolution, en France et aux États-Unis. 3/ Forger les outils théoriques qui permettent de conceptualiser la notion imagée et intuitive du « vivre-et-penser » pour pouvoir proposer une notion opératoire pour réfléchir à cette catégorie de textes et au type de production intellectuelle qu’ils performent 4/ Étudier le discours présent dans ces textes ; le(s) lieu(x) et le(s) posture(s) d’énonciation. 

Le corpus n’est pas fixé et sera décidé avec la promotrice de la thèse. Les candidat(e)s peuvent faire des propositions (de corpus ou autre) en lien avec la question de recherche initiale. Une dimension comparatiste dans le choix du corpus est requise.