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Discours, espace(s) et médiation(s): regards croisés (Agadir, Maroc)

Discours, espace(s) et médiation(s): regards croisés (Agadir, Maroc)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Nacer Idrissi)

Discours, espace(s) et médiation(s) : Regards croisés

Nous vivons actuellement, dans un monde en pleine mutation (sociale, linguistique, culturelle, technologique, etc.). Revendiquant l’ouverture et la pluralité, la société de ce troisième millénaire témoigne de l’avènement et de la croissance d’une nouvelle réalité fondée non seulement sur la diversité des interactions sociales mais aussi, et surtout, sur l’usage des langues et des discours. Une croissance accentuée de par les technologies de l’information et de la communication (TIC) et des progrès scientifiques. Nous nous retrouvons, en effet, face à une société amplement marquée par des divergences de pratiques et des transformations résultat d’une intersection des langues, des technologies, des cultures, des genres, etc. permettant l’émergence d’une nouvelle architecture sociale (i.e., une sorte de mosaïque sociale diverse, ouverte et interactive).

Nombreuses sont les formes de production et de diffusion des discours, des informations, des savoirs, des connaissances eu égard aux sociétés et aux espaces publics et sociaux. Ces différentes formes suscitent des interrogations et nécessitent, par ailleurs, une étude approfondie des pratiques discursives, culturelles des usagers et partant des espaces. 

Sous toutes ses formes (récits, dialogues, textes de presse, récit de vie, texte publicitaire, discours politique, religieux, syndical, etc.), le discours occupe une place assez importante dans les recherches et débats scientifiques toute discipline confondue. Etant un concept assez flou, puisqu’on ne peut le définir exhaustivement, il s’est vu analyser dans plusieurs domaines relevant des sciences humaines, sociales, de gestion, ou encore des sciences du langage et des sciences de l’éducation (à travers la didactique des langues où les besoins de l'enseignement impliquent des choix de discours adaptés aux objectifs de l'apprentissage et au type du public).

Achard (1993, p. 10) appelle « "discours" l'usage du langage en situation pratique, envisagé comme acte effectif, et en relation avec l'ensemble des actes (langagiers ou non) dont il fait partie ». Le mot "discours " peut aussi désigner, selon Maingueneau (1998, p. 37), des énoncés solennels ("le président a fait un discours"), ou référer à des paroles sans effet ("tout ça, c’est des discours"), ou encore désigner n’importe quel usage restreint de la langue : "le discours politique", "le discours polémique", "le discours des jeunes", etc. Ce dernier emploi de « discours » demeure assez ambigu pour Maingueneau « car il peut désigner aussi bien le système qui permet de produire un ensemble de textes que cet ensemble lui-même ».

Dans Eléments de Linguistique Textuelle, Adam (1990, p. 23) définit le discours comme :

Un énoncé caractérisable certes par des propriétés textuelles, mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants, institution, lieu, temps) ; ce dont rend bien compte le concept de « conduite langagière » comme mise en œuvre d’un type de discours dans une situation donnée.

Dans les sciences du langage, cette notion de "discours" est largement utilisée suite à l’influence du courant pragmatique. Maingueneau (1998) renvoie au mode d’appréhension du discours dans la communication verbale, qui pourrait faire allusion à la médiation.

Dans le nouveau contexte engendré par la crise sanitaire du covid19, la réalité sociale semble se complexifier davantage avec le « minuscule virus » ayant frappé le monde confirmant que « tout ce qui semblait séparé est inséparable. » (Morin et al., 2020, p. 7) d’un côté ; et de l’autre, imposant paradoxalement les frontières entre les communautés et la distanciation entre les individus. La médiation en tant que « physique du lien social » s’impose alors comme question fondamentale. Comment reconstruire les relations familiales et sociales eu égard aux impacts psychologiques ? Comment bâtir le lien entre les individus et les groupes ? Quelle communication serait-elle possible en l’absence de ce lien ?

Selon Caune (2017) la médiation est un concept essentiel qui permet de décrire et comprendre les relations entre les hommes et les relations des hommes aux groupes qu’ils constituent. La médiation pose la question des rapports entre les membres d’une collectivité et le monde qu’ils construisent.

Partant du fait que les discours, les textes littéraires, les récits, les langues, les médias ou toute autre forme d’expression pourraient être considérés comme moyens de médiation reliant le sujet et le monde, nous nous intéresserons alors à la manière dont ces pratiques se développent et évoluent dans les sphères publiques, les réseaux sociaux numériques ou encore à la manière dont les usagers se positionnent eu égard à ces espaces, représentent leur environnement social et s’identifient, en tant qu’acteurs et médiateurs, mettant en œuvre une identité psychosociale, linguistique et culturelle.

Ce colloque, qui s’inscrit dans une perspective pluridisciplinaire, ancrant ses préoccupations dans le contexte post-coronavirus, vise à la fois à interroger les trois notions (discours, espaces et médiations) et la relation qui pourrait s’y instaurer. Il sera l’occasion de mener une réflexion sur la particularité de ces espaces, sur l’identification des genres de discours qui en relèvent, sur la description des pratiques discursives associées à l’observation des formes que peuvent prendre la représentation et la configuration du discours ou encore sur les mécanismes de médiation, issus de la diversité, mise en œuvre dans le processus de transmission des usages.

Les différents axes proposés sont susceptibles d’expliquer et d’examiner les concepts clés de ce colloque, à savoir le discours, l’espace, la médiation :

1-Approches pluridisciplinaires du discours, de l’espace et de la médiation ;
2-Approches plurielles, didactiques du plurilinguisme, traduction ;
3-Pratiques éducatives et espace scolaire (didactique intégrée, compétences plurilingue et pluriculturelle) ;
4-Médiations, territoires et interculturalité ;
5-Frontières et Médiations (culturelle, symbolique, numérique, esthétique, artistique, pédagogiques, etc.) ;
6-Discours, communication et représentations sociales ;
7-Espaces, communication et transformations ;
8-Art, littérature et humanités numériques : vers de nouvelles re-configurations ? ;
9-Lien social et réseaux sociaux numériques ;
10-Mobilité effective ou virtuelle : contextes, langues et compétences interculturelles ;
11-Culture médiationnelle et société liquide : pour une critique sociologique de la modernité marchande.

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Références Bibliographiques

Adam, J-M. (2018) Souvent textes varient. Génétique, intertextualité, édition et traduction, Paris, Classiques Garnier.
Anscombre, J-C. & Gomez-Jordana Ferary, S. (2012), Voix et marqueurs du discours : des connecteurs à l’argument d’autorité.  ENS Editions, Coll. Langages.
Burger, M. (2008), L’analyse linguistique des discours des médias. Entre sciences du langage et sciences de la communication, Québec : Nota Bene.
Charaudeau, P. (2019) De l’état victimaire au discours de victimisation : Cartographie d’un territoire discursif, revue en ligne Argumentation et Analyse du Discours (AAD), n°23, URL : http://www.patrick-charaudeau.com/De-l-etat-victimaire-au-discours.html
Caune, J. (2017), La Médiation culturelle. Expérience esthétique et construction du Vivre-ensemble, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, Coll. Communication médias et sociétés. 
Kerbrat-Orecchioni, C. (2016) L’analyse des conversations in La Communication, Éditions Sciences Humaines, 2016
Porcher L. (1978). L'interculturalisme en Europe. Strasbourg : Conseil de l'Europe.
Semprini, A. (1996). Analyser la communication. Comment analyser les images, les médias, la publicité. Paris : L’Harmattan.
Tétu, J.F (2020) Sur Apologie de la polémique de Ruth Amossy in Questions de communication 2020/2 (n° 38), pages 549 à 568

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Coordination du colloque

ABOUSSI Laila (EST- Université Ibn Zohr- Agadir)
ABOUTARIK Abdelmajid (FLSH-Université Ibn Zohr- Agadir)
ATMANI Mohamed (ESEF- Université Mohammed Premier – Oujda)
HIDANE Abdelkhalil (EST- Université Ibn Zohr- Agadir)
MAKACH Fatiha (FLASH- Université Ibn Zohr – Ait Melloul)

Membres du comité d’organisation

AAZMI Kenza (FPolydisciplinaire – Université Ibn Zohr- Taroudant)
AFRYAD Fatiha (FLASH – Université Ibn Zohr- Ait Melloul)
AIT OMAR Brahim (FLASH – Université Ibn Zohr- Ait Melloul)
ASSENDAL Mohamed (ESEF- Université Ibn Zohr- Agadir)
ATMANI Mohamed (ESEF- Université Mohammed Premier – Oujda)
BARA Aicha (FLASH – Université Ibn Zohr- Ait Melloul)
BENATTOU Amal (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
BEZZARI Samira (EST –Université Ibn Zohr – Agadir)
EL BOUTOULY Semeya ((FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
El HASNAOUI Mohammed Zaki (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
El MAOUHAL Mokhtar (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
EL OUAFA Moulay Driss (ENSA- Université Ibn Zohr- Agadir)
ENNASSIRI Hassan (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
ERRADI Amina (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
MOUNTASSIR Tilila (ESEF- Université Ibn Zohr- Agadir)
NACER IDRISSI Abdelfettah (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
OUBELOUHY Hassan (FPolydisciplinaire -Université Ibn Zohr- Taroudant)
OUZZID Aouatef (ENSA- Université Ibn Zohr- Agadir)
TAIFOUR Zahra (FLASH –Université Ibn Zohr-  Ait Melloul)
TERNAOUI Mohamed (FPolydisciplinaire – Université Ibn Zohr- Essmara) 

Doctorants, membres du LARLANCO - Agadir et du LCCOM - Oujda

Comité scientifique

AAZMI Kenza (FPolydisciplinaire – Université Ibn Zohr- Taroudant)
ABENTAK Malika (FSJES – Université Ibn Zohr- Agadir)
ABOUSSI Laila (EST – Université Ibn Zohr- Agadir)
ABOUTARIK Abdelmajid (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
AFRYAD Fatiha (FLASH – Université Ibn Zohr- Ait Melloul)
AIT OMAR Brahim (FLASH – Université Ibn Zohr- Ait Melloul)
AMSIDDER Abderrahmane (ESEF - Université Ibn Zohr- Agadir)
ASSENDAL Mohamed (ESEF- Université Ibn Zohr- Agadir)
ATMANI Mohamed (ESEF- Université Mohammed Premier – Oujda)
BARA Aicha (FLASH – Université Ibn Zohr- Ait Melloul)
BENATTOU Amal (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
BENJELLOUN Lamiae ((FPolydisciplinaire -Université Ibn Zohr- Taroudant)
BEZZARI Samira (EST – Université Ibn Zohr- Agadir)
EL ACHMIT Jamal (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
EL BOUTOULY Semeya ((FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
El HASNAOUI Mohammed Zaki (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
El MAOUHAL Mokhtar (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
EL OUAFA Moulay Driss (ENSA- Université Ibn Zohr- Agadir)
ENNASSIRI Hassan (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
ERRADI Amina (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
FACKIR Hanan (FPolydisciplinaire -Université Ibn Zohr- Taroudant)
HIDANE AbdelKhalil (EST – Université Ibn Zohr- Agadir)
KAHERAOUI Malika (Université de Poitiers, France)
KEMBOUCHE Kheira (FLSH- Université Hassan 2 – Mohammedia)
KEMBOUCHE Mohammed (FLSH-Université Mohammed Premier- Oujda)
KOTOB Hayssam (Faculté de Pédagogie - Université Libanaise- Liban)
LABARI Brahim ((FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
MAKACH Fatiha (FLASH – Université Ibn Zohr- Ait Melloul) 
MOUNTASSIR Tilila (ESEF- Université Ibn Zohr- Agadir)
NABOULSI Randa (Faculté de Pédagogie- Université Libanaise – Liban)
NACER IDRISSI Abdelfettah (FLSH- Université Ibn Zohr- Agadir)
OUBELOUHY Hassan (FPolydisciplinaire -Université Ibn Zohr- Taroudant)
OUZZID Aouatef (ENSA- Université Ibn Zohr- Agadir)
TAIFOUR Zahra (FLASH –Université Ibn Zohr-  Ait Melloul)
TAZI Chakib (FLSH- Dhar ElMahraz, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah – Fès)
TERNAOUI Mohamed (FPolydisciplinaire – Université Ibn Zohr- Essmara)
TIJJINI Mustapha (FLSH-Université Mohammed Premier- Oujda)
TOUIEQ Mounia (ESEF – Université Ibn Zohr- Agadir)
VALETOPOULOS Freiderikos (Université de Poitiers, France)
WALTER Jacques (Crem, Université de Lorraine, France)

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Modalités de soumission 

Les propositions de communication (en français et en anglais), accompagnées d’un résumé de 300 mots environ (titre, axe choisi, mots clés, bibliographie) et d’une brève notice biobibliographique devraient être envoyées à l’adresse suivante avant le 30 mai 2022 : disem2022@uiz.ac.ma

Les propositions seront examinées par le comité scientifique du colloque. Les participants préciseront l’axe dans lequel ils inscrivent leur projet de communication. La durée de communication est de 15 minutes. Le programme définitif sera arrêté le 10 octobre 2022. À l’issue du colloque, le comité scientifique sélectionnera les communications qui feront l’objet d’une publication.

Calendrier                                                       

Date limite d’envoi des propositions : 30 mai 2022 ;
Résultats de l’évaluation scientifique des propositions : 20 juin 2022 ;
Envoi de la communication : 30 aout 2022
Programme définitif du colloque : 10 octobre 2022
Date du colloque : Jeudi 27- Vendredi 28 Octobre 2022

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Formulaire de participation

(A envoyer, en pièce jointe, à l’adresse suivante : disem2022@uiz.ac.ma)

Nom et Prénom :
Université/Institution :
Adresse postale :
Téléphone :
E-mail :
Directeur de thèse (si vous êtes doctorant) :
Titre de la contribution :
Résumé (Français /Anglais 300 mots) :
Mots clés (05)/axe :
Références bibliographiques :
Notice biobibliographique :