Symposium international
« La pensée active de Gilles Deleuze »
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ESAD talm site d’Angers
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08 / 09 / 10 novembre 2022
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Organisation : Séminaire « Bloc De Devenir (BDD) »
Argumentaire
« Tant de corps qui poussent en nous » (Gilles Deleuze et Claire Parnet, Dialogues, Flammarion Coll. « Champs », 1977 / 1996, page 77.), tant de personnages, tant de concepts… Les personnages conceptuels sont comme des corps qui se ploient et se déploient infiniment en nous, tracent des cartes, forment des lignes de fuite et fabriquent des blocs de devenir. Les personnages qui poussent en nous s’activent et activent la pensée, une pensée vivante, c’est-à-dire une pensée en mouvement, une pensée comme flot désirant qui construit les agencements des machines philosophiques. Les concepts, nous philosophes-artistes, ou l’inverse, les fabriquons comme résultats de flux qui poussent en nous. Fabriquer et cartographier un concept sur le plan d’immanence (philosophie), le situer dans un réseau et lui redonner du mouvement (histoire de la philosophie) sont les tenants et les aboutissants d’une pensée active. Cette pensée fabrique du concept et met en lien ce dernier avec son environnement et sa contemporanéité.
Le symposium « La pensée active de Gilles Deleuze » se veut être une actualisation des concepts deleuziens et par la même, la construction dans leurs sillages de nouveaux concepts en mouvement, quitte à faire des enfants dans le dos au fameux philosophe du désir (Gilles Deleuze, Pourparlers 1972 - 1990, Les éditions de Minuit, 1990, page 15. « Je m’imaginais arriver dans le dos d’un auteur, et lui faire un enfant, qui serait le sien et qui serait pourtant monstrueux. »).
La « pensée active » ou comment comprendre et redonner du mouvement aux concepts deleuziens.
Réfléchir sur l’activité d’une pensée signifie questionner l’actualité de ses concepts. Quels approfondissements théoriques est-il possible de construire ? Quelles bifurcations philosophiques est-il envisageable d’apporter à l’épaisseur d’un concept.
Actualiser, approfondir, faire bifurquer un concept : ces actions engendrent des mouvements qui rendent active une pensée. Un plan d’immanence ne se renouvelle pas de lui-même ou par lui-même, il doit sans cesse être recoupé par de nouveaux concepts, de nouvelles idées, de nouveaux plans pour former un réseau plus large dans lequel il s’étendra, se diluera, s’épaissira, s’accélérera. Le plan d’immanence s’active ou se réactive dès lors qu’il est traversé par de nouvelles vitesses, rythmes, mouvements, ou de nouvelles perspectives, apportés par d’autres plans. Alors, nous fabriquons des agencements, de nouveaux paradigmes, de nouveaux territoires ; nous dessinons des personnages qui tracent des lignes et des concepts sur le plan ; nous déterritorialisons un concept pour le reterritorialiser sur un nouveau plan d’immanence.
Penser l’activité du plan d’immanence deleuzien signifie réfléchir autour de ces quelques questions :
- Quels sont les nouveaux concepts, les nouveaux mouvements de pensée qui découlent du plan d’immanence deleuzien ?
- Quelle est la continuité conceptuelle du travail de Gilles Deleuze ?
- Qu’en est-il de l’actualité des concepts deleuziens dans différentes disciplines - Architecture, Cinéma, Art, Littérature - dont l’acte de création en constitue « un bloc de sensations, c’est-à-dire un composé de percepts et d’affects » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Les éditions de Minuit Coll. « Critique », 1991, page 154.) ?
- Finalement le siècle est-il deleuzien comme l’avait imaginé Foucault ?
- A partir et par-delà les concepts deleuziens, comment les problèmes posés par le philosophe des devenirs peuvent-il être questionnés aujourd’hui ?
Mots clés :
Gilles Deleuze, Concepts, Personnages conceptuels, Architecture, Cinéma, Arts plastiques, Littérature, Devenir-animal, le siècle deleuzien.
Axes de recherche
Durant ces trois jours de symposium, il s’agira de donner/redonner du mouvement à la pensée deleuzienne au travers de huit axes. Ces « blocs de devenir » tenteront de tracer des lignes de fuite dans les disciplines suivantes : Philosophie, Architecture, Cinéma, Art, Littérature, etc.
– Bloc de devenir / Concepts
Depuis Deleuze, nous savons que la création de concepts constitue une des possibilités, si ce n’est LA possibilité de faire de la philosophie. Alors comment se fabrique un concept ? A quoi sert un concept ? Quelle est la logique sous-jacente au concept ? Comme le dit Deleuze, dans sa fameuse conférence « Qu’est-ce que l’acte de création ? » (donnée à la Fémis en 1987) : « Il faut qu’il y ait une nécessité » ; celle-ci serait vitale pour la création de concepts. Oublions la méthode, préparons un « voyage » vers la création d’une nouvelle image de la pensée. Les réflexions porteront sur les concepts conçus par Deleuze et sur de nouveaux à l’oeuvre aujourd’hui (Les mouvements aberrants de David Lapoujade, notamment).
– Bloc de devenir / Personnages conceptuels
« Le concept raconte lui aussi des histoires » disait Deleuze ; c’est pourquoi le philosophe a besoin de personnages qui ne fabriquent pas des histoires sur un plan diégétique mais du concept sur le plan d’immanence, des personnages conceptuels. Les personnages de « l’Idiot », du « Pervers » ou du « Schizophrène », ces trois-là forment comme un ensemble essentiel à la machine conceptuelle qu’est le philosophe. N’oublions pas de (re)plonger dans les portraits de philosophes « amis » - Spinoza, Bergson, Nietzsche, Leibniz, Hume - ou a priori « adversaires » - Kant, Hegel, Platon (cf. L’art du portrait conceptuel, de Chantal Jaquet et Axel Cherniavsky).
– Bloc de devenir / Architecture
Gilles Deleuze a eu une profonde influence sur l’architecture contemporaine. Depuis Mille plateaux (avec Guattari, 1980), puis avec Le pli (1988), certain.ne.s architectes ont tenté de traduire par le dessin architectural les concepts de « Rhizome » et de « Pli ». Par exemple, Greg Lynn et Marcos Novak ont tenté d’inventer une architecture « liquide » via les outils informatiques et les réseaux. Qu’en est-il aujourd’hui ? Pouvons-nous vivre dans une architecture rhizomique ? Sans fondations ?
– Bloc de devenir / Cinéma
L’Image-Mouvement (1983) et L’Image-temps (1985), les deux ouvrages, consacrés à la création d’une théorie du monde des signes cinématographiques, ont permis à de nombreuses et nombreux penseur.e.s de se décomplexer vis-à-vis d’une approche philosophique « pop ». Deleuze peut être défini comme un des premiers, si ce n’est le premier pop’philosophe. Grâce à cette « pensée du dehors », ici le cinéma, quelle cartographie pouvons-nous en dessiner à l’heure de sa digitalisation globale ? Après « Voir-Penser » et « Parler-Penser » (Dork Zabunyan), par exemple, quels en seraient les nouveaux concepts ?
– Bloc de devenir / Arts plastiques
Avec Félix Guattari, Michel Foucault, Jacques Derrida, et quelques autres, Gilles Deleuze fait partie de cette French Theory des années 1970, si influente aux Etats-Unis, dans les universités et dans le monde de l’art tout au long des années 1980, et par un effet boomerang, sur l’Europe - notamment en France -, dans les années 2000. Le monde des artistes et des commissaires d’exposition est fasciné par les concepts de « Plan d’immanence », d’« Agencement », de « Différence et répétition », de « Ligne de fuite », « Ligne de crête », etc. et, bien sûr, par l’ouvrage autour de la peinture Francis Bacon : Logique de la sensation (1981 / 2002). Comment les mouvements de la figure, les vibrations de corps sans organes s’entrecroisent et permettent un dépassement de la figuration (Anne Sauvagnargues) ? Comment ces « blocs de lignes-couleurs » permettent-ils de rentrer en résistance comme le pense Deleuze ? Quant aux allers-retours entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Europe, il serait intéressant d’interroger les anticipations conceptuelles deleuziennes à l’heure des études culturelles, de genre, post-coloniales, etc.
– Bloc de devenir / Littérature
La figure de « l’Idiot » chez Fiodor Dostoïevski, celle de « Bartleby le scribe » chez Melville et du « capitaine Achab » chez Melville, constitue une constellation de personnages de fiction qui trouve chez Deleuze matière à créer des concepts. Entre l’événement et l’agencement de ces personnages, il y a de la vie au service d’un vitalisme de l’expression et la construction d’une formule du devenir (Catarina Pombo Nabais). Le personnage de « l’Idiot » ne serait-il pas à voir comme une singularité philosophique ? Peut-être faut-il revenir sur les cours et les écrits de Deleuze dédiés à Spinoza, et son recours à l’idiot comme personnage
conceptuel interprète de la vérité naturelle qui s’oppose à celle de vérité révélée et celle de vérité du savoir ? La logique de l’irrationnel serait-elle l’essence même de toute la philosophie de Deleuze (David Lapoujade) ?
Très présente dans les oeuvres littéraires convoquées par Deleuze, la place du corps est à aborder dans ce bloc de devenir. Le « corps sans organes » d’Artaud vient à l’esprit. Que peut le corps ? dirait Spinoza. Artaud répondrait par des vers qui délirent le corps commun et en appellerait à un corps vital - le corps sans organes - qui sortirait de son corps comme ses vers le font sortir de sa langue. « C’est le corps dont nous ignorons encore la puissance de vie et qui dépasse la connaissance que nous en avons » (Anne Bouillon). A l’heure des corps multiples et mouvants - notamment les LGBTQIA+ ou les trans et posthumains, le cyborg féministe de Donna Haraway, en lieu et place de la figure de déesse, etc. -, essayons de lancer de nouvelles lignes de fuite à partir de ces nouveaux agencements corporels.
Ne pourraient-ils pas être vus comme de nouveaux personnages conceptuels deleuziens ? Une piste est lancée ! Il y en a d’autres à trouver…
– Bloc de devenir / Animal
Dans Mille Plateaux, véritable cristallisation du concept de « plan d’immanence », plusieurs chapitres parlent du « devenir-animal ». Il est impossible d’oublier « Souvenirs d’un spectateur » où est relatée l’histoire de Willard et d’un rat nommé Ben. Quelques lignes plus loin, dans « Souvenir d’un sorcier, I », il est question de meutes et de loups. Le loup et la meute reviennent souvent dans le « devenir-animal ». Dans ses ouvrages, le philosophe Baptiste Morizot questionne nos relations au monde des animaux, notamment dans Les diplomates. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (2016). Dans Manières d’être vivant (2020) et Un front commun (2020), il crée des concepts qui fonctionnent comme des cartes et cherche de nouvelles alliances, de nouvelles manières d’être. Spinoza n’est pas loin. Mais existe-t-il d’autres manières d’approcher le « devenir-animal » de Deleuze ? Peut-être faut-il (re)découvrir le chapitre VII « L’homme et l’animal », dans l’ouvrage de 1953 : Instincts et Institutions ?
– Bloc de devenir / Le siècle deleuzien
Michel Foucault n’avait-il pas raison ? Le XXIe serait donc deleuzien ? Dans son ouvrage Le siècle deleuzien, Jean-Clet Martin en dresse une carte avec pour contours les concepts de « Multiplicités », « Différences », « Variétés » et pour milieu des mondes pluriels.
Et vous, pensez-vous que le XXIe soit deleuzien ?
Modalités de soumission
Pour ce Symposium International, nous serons attentifs aux propositions des jeunes chercheuses et chercheurs (doctorant.e.s et jeunes post-doctorant.e.s), sans pour autant oublier qui que ce soit. Dans une perspective pluridisciplinaire, nous voulons croiser les regards de philosophes, d’historien.ne.s, de théoricien.ne.s, d’artistes, d’architectes, de cinéastes, de littéraires, d’anthropologues, etc. qui ouvriront de nouvelles lignes de fuite deleuziennes.
Les interventions seront limitées à 20 ’.
Les propositions de communication comporteront un titre provisoire, un résumé qui ne devra pas dépasser 1 500 signes espaces compris ; elles devront aussi préciser l’axe de recherche dans lequel s’inscrirait l’intervention, le tout accompagné d’un mini curriculum vitæ.
Ces propositions sont à soumettre par mail, au plus tard le 15 avril 2022, sous un format PDF aux organisateurs :
christophe.legac@talm.fr
brice.templereau@talm.fr
Chaque réponse individuelle devra être envoyée uniquement par mail.
Les communications de 20’, retenues par la double lecture des propositions par des membres du comité scientifique, feront l’objet d’une publication avec celles des conférencières et conférenciers invité.e.s pour des keynotes de 50’.
Pour toute information complémentaire sur le Symposium International « La pensée active de Gilles Deleuze », merci d’écrire à l’adresse suivante :
christophe.legac@talm.fr
Comité scientifique
Anne Sauvagnargues
Professeur de philosophie, HDR - Université Paris Nanterre, HAR EA 4414
Catarina Pombo Nabais
Chercheuse de philosophie, HDR - Universidade de Lisboa, GI3/SAP LAB-CFCUL
Laurent Lescop
Professeur d’architecture, HDR - ENSA Nnates, AAU crenau UMR|CNRS 1563
Jacques Athanase Gilbert
Professeur de littérature, HDR - Université de Nantes, l’AmO EA 4276
Véronique Bergen
Philosophe, chercheuse indépendante, membre de l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique
Christophe Le Gac
Professeur d’enseignement artistique (histoires-théories-critiques des arts), directeur de mémoires DNSEP Art & Design, équivalent grade Master, responsable du séminaire «Bloc De Devenir (BDD)», chercheur en littératures comparées l’AmO EA 4276 et chercheur associé AAU crenau UMR CNRS 156.
Comité d’organisation
Christophe Le Gac
Professeur d’enseignement artistique (histoires-théories-critiques des arts) et animateur du séminaire «Bloc De Devenir (BDD)».
Brice Templereau
Etudiant en 5ème année à l’ESAD talm Angers et participant au séminaire «Bloc de devenir (BDD)».
Léo Janvier
Etudiant en 5ème année à l’ESAD talm Angers et participant au séminaire «Bloc de devenir (BDD)».
Antoine Réguillon
Directeur de l’ESAD talm site d’Angers
Principales références bibliographiques
- ALLIEZ, Eric, Deleuze. Philosophie virtuelle, Les Empêcheurs de penser en rond, 1996.
- ANTONIOLI, Manola, Géophilosophie de Deleuze et Guattari, coll. « Ouverture philosophique », L’Harmattan, 2004.
- BEAULIEU, Alain, Gilles Deleuze et ses contemporains, coll. « Ouverture philosophique », L’Harmattan, 2011.
- BERGEN, Véronique, L’ontologie de Gilles Deleuze, coll. « La philosophie en commun », L’Harmattan, 2001.
- BOUILLON, Anne, Gilles Deleuze et Antonin Artaud L’impossibilité de penser, coll. « Ouverture philosophique », L’Harmattan, 2016.
- BOUANICHE, Arnaud, Gilles Deleuze, une introduction, coll. « AGORA », Pocket, 2006.
- BUYDENS, Mireille, Sahara - L’esthétique de Gilles deleuze, coll. « Pour demain », Vrin, (1990) 2005.
- DAMASIO, Alain, Les furtifs, La volte, 2019.
- DOSSE, François, Gilles Deleuze, Félix Guattari : biographie croisée, coll. « Poche », La Découverte, 2007-09.
- ESQUENAZI, Jean-Pierre, L’analyse de film avec Gilles Deleuze, coll. « Cinéma & audiovisuel », CNRS, 2017.
- JAQUET, Chantal (sous la direction et avec Axel Cherniavsky), L’Art du portrait conceptuel - Deleuze et l’histoire de la philosophie, coll. « Rencontres, 51 », Classiques Garnier, 2013.
- KRTOLICA, Igor, Gilles Deleuze, coll. « Que sais-je ? », PUF, 2021.
- LAPORTE, Yann, Gilles Deleuze, l’épreuve du temps, coll. « Ouverture philosophique », L’Harmattan, 2005.
- LAPOUJADE, David, Deleuze, les mouvements aberrants, coll. « Paradoxe », Les éditions de Minuit, 2014.
- LE GAC Christophe, « L’Image-Lieu: L’espace d’un instant… derrière l’horizon », Chroniques d’architecture, 09 juin 2020. URL : https://chroniques-architecture.com/limage-lieu-lespace-dun-instant-derriere-lhorizon/
- LYNN, Greg, Folding in Architecture : Architectual Design Profile 102, Academy Editions, 1995.
- MARRATI, Paola, Gilles Deleuze : Cinéma et Philosophie, coll. « Philosophies », PUF, 2003.
- MARTIN, Jean-Clet, Le siècle deleuzien, coll. « Bifurcations », Kimé, 2016.
- MENGUE, Philippe, Gilles Deleuze ou le système du multiple, coll. « Philosophie-épistémologie », Kimé, 1994.
- MICHALET, Judith, Deleuze, penseur de l’image, coll. « La Philosophie hors de soi », PUV, 2020.
- MONTEBELLO, Pierre, Deleuze, esthétiques - La honte d’être un homme, coll. « Fama », les presses du réel, 2017.
- MORIZOT, Baptiste, Raviver les braises du vivant - un front commun, coll. « Dommaine du possible », Actes Sud / WildProject, 2020.
- PINHAS, Richard, Les larmes de Nietzsche. Deleuze et la musique, coll. « Littérature française », Flammarion, 2001.
- POMBO NABAIS, Catarina, Gilles Deleuze : philosophie et littérature, coll. « La philosophie commune », L’Harmattan, 2013.
- SCHÉRER, René, Regards sur Deleuze, coll. « Philosophie-épistémologie », Kimé, 1998.
- SAUVAGNARGUES, Anne, Deleuze et l’art, coll. « Lignes d’art », PUF, 2005.
- VILLANI, Arnaud, Gilles Deleuze - La guêpe et l’orchidée, Rue d’Ulm / Presses de l’Ecole normale supérieure, 2020.
- ZABUNYAN, Dork, Gilles Deleuze - Voir, parler, penser au risque du cinéma, Presses Sorbonne Nouvelle, 2006 (réimpression 2006, réédition 2008).
- ZOURABICHVILI, François, Gilles Deleuze - Une philosophie de l’événement, coll. « Philosophies », PUF, 1994 (2e édition 1997).
Deux vinyles à écouter
- PALO ALTO French Band, Différence et répétition, une évocation musicale de Gilles Deleuze, (Avec Richard Pinhas, Thierry Zaboitzeff (Art Zoyd), Alain Damasio, Rhys Chatham, vinyles 2LP et CD, Label Sub Rosa, 2020.
- PINHAS, Richard & Duncan, Sources, vinyle 1LP et CD, Bam Balam Records, 2021.
Les ouvrages de Gilles Deleuze
- Empirisme et subjectivité. Essai sur la nature humaine selon Hume, coll. « épiméthée », PUF, 1953 (8e édition 2010, 5e tirage 2019).
- Instincts et Institutions : Textes choisis et présentés par G. Deleuze, coll. « Textes et documents philosophiques », Classiques Hachette, 1953.
- Nietzsche et la Philosophie, coll. « Bibliothèque de Philosophie contemporaine », PUF, 1962 (7e édition 2014 « Quadrige », 3e tirage 2018).
- La Philosophie critique de Kant, coll. « Le Philosophe », PUF, 1963 (5e édition 2015 « Quadrige », 2e tirage 2018).
- Proust et les signes, PUF, 1964 (5e édition 2015 « Quadrige », 2e tirage 2016).
- Nietzsche, PUF, 1965 (14e édition 2015 « Philosophes », 1ère édition 2015 « Quadrige », 3e tirage 2019).
- Le Bergsonisme, coll. « Le Philosophe », PUF, 1966 (5e édition 2014 « Quadrige », 4e tirage 2020).
- Présentation de Sacher-Masoch. Le froid et le cruel, avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, coll. « Arguments », Les éditions de Minuit, 1967 (2015).
- Spinoza et le problème de l’expression, coll. « Arguments », Les éditions de Minuit, 1968 (2018).
- Différence et répétition, coll. « épiméthée », PUF, 1968 (12e édition 2015, 6e tirage 2019).
- Logique du sens, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1969 (2015).
- L’Anti-OEdipe - Capitalisme et schizophrénie, avec Félix Guattari, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1969 (2018).
- Kafka. Pour une littérature mineure, avec Félix Guattari, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1975 (2016).
- Rhizome, avec Félix Guattari, Les éditions de Minuit, 1976.
- Dialogues avec Claire Parnet, Paris, Flammarion, coll. « Champs essais », Flammarion, 1977 (2e édition 1996, contient L’actuel et le virtuel, tirage 2008).
- Superpositions, avec Carmelo Bene, contient Richard III, suivi de « Un manifeste de moins », Les éditions de Minuit, 1979 (2016).
- Mille plateaux - Capitalisme et schizophrénie 2, avec Félix Guattari, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1980 (1997).
- Spinoza - Philosophie pratique, coll. « Reprise », Les éditions de Minuit, 1981 / 2003 (2018) 1ère édition aux PUF, coll. « Philosophes », 1970.
- Francis Bacon : logique de la sensation, coll. « L’ordre philosophique », Seuil, 2002 1ère éd. aux éditions de la différence, 2 T., coll. « La Vue le Texte », 1981.
- Cinéma I. L’image-mouvement, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1983 (1996).
- Cinéma 2 L’image-temps, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1985 (1994).
- Foucault, coll. « Reprise », Les éditions de Minuit, 1986 / 2004 (2014).
- Le Pli - Leibniz et le baroque, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1969 (2015).
- Périclès et Verdi. La philosophie de François Châtelet, Les éditions de Minuit, 1988 (2018).
- Pourparlers 1972 - 1990, coll. « Reprise », Les éditions de Minuit, 1990 / 2003 (2007).
- Qu’est-ce que la philosophie ?, avec Félix Guattari, coll. « Critique », Les éditions de Minuit, 1991 (2000).
- « L’épuisé », dans Samuel Beckett, Quad et autres pièces pour la télévision, Les éditions de Minuit, 1992 (2019).
- Critique et clinique, coll. « Paradoxe », Les éditions de Minuit, 1993 (2013).
- L’Île déserte et autres textes. Textes et entretiens 1953-1974, édition préparée par David Lapoujade, coll. « Paradoxe », Les éditions de Minuit, 2002.
- Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-1995, édition préparée par David Lapoujade, coll. « Paradoxe », Les éditions de Minuit, 2003.
- Lettres et autres textes, édition préparée par David Lapoujade, coll. « Paradoxe », Les éditions de Minuit, 2015.
Repères biographiques
(proposés sur le site web des éditions de Minuit)
- 1925. Naissance à Paris, le 18 janvier. Études secondaires au Lycée Carnot.
- 1944-1948. Études de philosophie à la Sorbonne où il connaît François Châtelet, Michel Butor, Claude Lanzmann, Olivier Revault d’Allonnes, Michel Tournier. Professeurs principaux : Ferdinand Alquié, Georges Canguilhem, Maurice de Gandillac, Jean Hyppolite. Fréquente La Fortelle, un château où Marie-Madeleine Davy organisait des rencontres entre intellectuels et écrivains, à la Libération : Pierre Klossowski, Jacques Lacan, Lanza del Vasto, Jean Paulhan.
- 1948. Agrégation de philosophie.
- 1948-1957. Professeur de philosophie aux lycées d’Amiens, d’Orléans, Louis le Grand.
- 1957-1960. Assistant à la Sorbonne, en histoire de la philosophie.
- 1960-1964. Attaché de recherche au CNRS.
- 1962. Rencontre avec Michel Foucault à Clermont-Ferrand, chez Jules Vuillemin.
- 1964-1969. Chargé d’Enseignement à la Faculté de Lyon.
- 1969. Thèse principale, Différence et répétition (directeur : Maurice de Gandillac) ; thèse secondaire, Spinoza et le problème de l’expression (directeur : Ferdinand Alquié).
- 1969. Rencontre avec Félix Guattari. Projet de travail en commun.
- 1969. Professeur à Paris VIII-Vincennes dont Michel Foucault vient de partir pour le Collège de France et où il retrouve François Châtelet.
- Après 1969, activités gauchistes ordinaires.
- 1987. Prend sa retraite.
- 1992. Sérieuse aggravation de sa maladie pulmonaire.
- 1995. Se donne la mort le 4 novembre en sautant par la fenêtre de son appartement.
- Signes particuliers : a peu voyagé,
n’a jamais adhéré au Parti Communiste,
n’a jamais été phénoménologue ni heideggérien,
n’a pas renoncé à Marx, n’a pas répudié Mai 68.
Avec la participation et la collaboration de l'ESAD Talm Angers, du Laboratoire L’AmO - Littératures Antiques Modernes EA 4276 (Université de Nantes) et du Laboratoire crenau AAU-UMR-CNRS 1563 (l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes).