En parallèle de l’industrie de divertissement qui s’est rapidement développée aux débuts du cinéma, une conception du film comme outil éducatif s’est rapidement imposée au début du XXe siècle.
Différents organismes se développent dans le sillage des initiatives conduites par la Ligue de l’Enseignement, qui défend la projection de film comme mission sociale, d’apprentissage et d’enseignement. Le ministère de l’éducation se dote rapidement d’un fonds de films qui dès la fin des années 1920 circule abondamment dans les établissements éducatifs par le biais de la Cinémathèque Centrale de l'Enseignement Public. Parallèlement se développe un large réseau de ciné-clubs, géré par la Ligue de l’Enseignement, qui participe d’une autre façon à la formation des citoyens. Les films circulent principalement en bobines 16 et 35 mm jusqu’aux années 1980.
Dans le domaine de l’enseignement scolaire, la télévision s’impose peu à peu dans les classes pour diffuser les programmes dits de la télévision scolaire. La cinémathèque centrale de l’enseignement public, organe principal de diffusion des films dans les établissements, stoppe la mise en circulation de ses copies films à partir de 1996. Du côté de la Ligue de l’Enseignement, la généralisation du dispositif d’aides aux salles d’exploitation labellisée « Arts et Essais » freine aussi drastiquement le mouvement des cinés-clubs dès les années 1980, et le cinéma de patrimoine quitte peu à peu les salles de cinéma.
Les pratiques d’éducation à l’image se sont transformées et se sont adaptées aux publics et aux enjeux techniques et technologiques contemporains.
Cette journée d’étude propose de revenir sur l’histoire de l’éducation à et par l’image et des organismes et institutions ont accompagné ces pratiques, pour mieux faire le point et questionner l’évolution des techniques et des dispositifs mis en place aujourd’hui.
Cette journée d’étude appelle à rassembler des communications traitant d’un des trois axes suivants :
- L’histoire des façons dont le cinéma a pu être promu dès les premiers temps comme support éducatif, privilégiant un espace de débat dans un temps de divertissement ou prenant le film comme outil pédagogique dans le cadre scolaire ;
- Présenter et réfléchir les pratiques d’éducation à l’image aujourd’hui et discuter les moyens et les supports de diffusion des films pour comprendre et évaluer le rapport des différents publics à l’image aujourd’hui ;
- Conduire une réflexion sur le devenir du patrimoine filmique de ces fonds, dont la circulation a désormais été suspendue, et pour lequel se pose désormais la question des droits de diffusion. Cet axe peut soulever plusieurs questions :
* Comment préserver ces fonds ? (question historiographique des différentes collection, mais aussi question du stockage et des politiques de numérisation des fonds)
* Comment diffuser et montrer ces fonds ? (question de la publicité de ces collections auprès de publics cibles (chercheurs, programmateurs) ; question de la propriété intellectuelle et de la diffusion auprès du tous publics)
* Ces archives doivent-elles continuer à se constituer comme collection et maintenir une activité de diffusion et d’accessibilité des œuvres ? Ces collections doivent-elles être des « archives vivantes », appelant à être enrichies par la poursuite d’une politique d’acquisition des œuvres et si oui, sous quelles condition ?
Les propositions de participation, accompagnées d’un bref résumé de la communication et d’une bio-bibliographie, devront parvenir au plus tard le 7 mars 2022. Elles doivent être communiquées à l’adresse suivante : mathilde.rouxel@sorbonne-nouvelle.fr
Actualité
Appels à contributions
Publié le par Perrine Coudurier (Source : Mathilde Rouxel - BSN - Université Sorbonne Nouvelle)