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Le dessin sur la peau : tatouages & narrations graphiques

Le dessin sur la peau : tatouages & narrations graphiques

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Anne Chassagnol)

Le dessin sur la peau : tatouages et narrations graphiques


16 - 17 juin 2022, Paris
(Musée d’art et d’histoire Paul Eluard, Saint-Denis)

Le programme pluriannuel et interdisciplinaire La littérature dans la peau, coordonné par Anne Chassagnol (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, UR TransCrit) et Brigitte Friant-Kessler (Université Polytechnique Hauts-de-France, DeScripto-LARSH), a donné lieu à trois cycles de conférences, sur le tatouage et l’imaginaire fictionnel (juin 2019), les représentations des pratiques esthétiques et poétiques du tatouage dans les performances artistiques (novembre 2020) et sur les rapports entre tatouage, littérature et droit (juin 2021). 

Pour le 4e volet, nous invitons des chercheurs de tous horizons à contribuer à notre prochain colloque international consacré aux rapports qu’entretiennent le tatouage, les narrations graphiques et les arts dessinés. Il s’agira de comprendre d’un point de vue historique et esthétique comment le dessin sur la peau qui couvre une grande variété d’appellations (parures primitives, pourpoints, bousilles, flétrissures, stigmates, marques ou peintures corporelles) est collecté, recensé, décrypté, et lu au prisme de différentes disciplines scientifiques (ethnologie, anthropologie, médecine). Entre dessin, marquage et gravure, on pourra interroger la nature même de ce qui se donne à voir sur la peau (ou sur d’autres surfaces assimilées telles que la pierre, la céramique ou encore le textile).
Dans quelles mesures répondent-ils à des codes et en quoi reflètent-ils des pratiques sociologiques et esthétiques ? Dans certaines communautés ou parties du monde, le tatouage constitue un système sémiologique qui renvoie à des affiliations sociales ou claniques. Il représente la preuve d’un accomplissement, un rite de passage ou une épreuve. Mais quels discours ou contre-discours tient-il ? Comment appréhender la fonction de ce motif et en quoi est-il partie intégrante d’une mise en fiction et d’un récit ?

Parmi les nombreuses modalités d’approches entre tatouages et narrations graphiques, nous souhaitons notamment développer une réflexion sur la manière dont circulent la dimension littéraire, anthropologique, ethnographique, sociologique et politique du tatouage en lien avec le dessin. 

Les propositions pourront s’inscrire dans les trois axes suivants sans pour autant s’y limiter :

Axe 1 - Tatouages, ouvrages scientifiques et carnets d’archives
-    Atlas illustrés, carnets de voyage et scrapbooks, récits d’explorateurs
-    Mise en fiction du récit du voyageur
-    Description de tatouages dans les manuels de marine et de médecine navale
-    Traitement des stigmates dans la littérature médico-légale (A. Lacassagne) 
-    Signification et interprétation du dessin sur la peau (Pictes, momies, bagnards, gangs, corporations)
-    Récits de marquage religieux (pèlerinages, symboles de conversion)
-    Textes et documents réglementant la pratique du tatouage (Lévithique, code Pomare)
-    Récits de transmissions de pratiques (maître à élève, père en fils)

Axe 2 - Tatouages, écritures visuelles et narrations illustrées
-    Représentation du tatouage dans la littérature (Le Mariage de Figaro, Moby Dick)
-    Scène d’encrage en fiction
-    Mise en fiction et narration de la préservation du dessin tatoué (R. Dahl, ‘Skin’)
-    Récits de tatoueurs/tatoués (The Illustrated Man, The Electric Michelangelo)
-    Tatouage, typographie et écriture visuelle
-    Bibliophilie et tatouages (couvertures, Penguin Ink, bibliopégie anthropodermique)
-    Auto/biographies fictives de tatoués (Costentenus)
-    Mémoires de tatoueurs (George Burchett’s Memoirs of a Tattooist)
-    Tatouage et narration graphique (bande dessinée, comics, mangas, caricature)

Axe 3 - Tatouages, arts et autres médias
-    Tatouages et art graphiques (estampe, gravure)
-    Le tatouage en peinture (J. Bosch, CF. Goldie, G. Lindauer, O. Dix, B. West)
-    Le tatoueur comme peintre (Norman Rockwell)
-    Tatouages et collections (conservations, musées, catalogues de tatoueurs, bibliothèques)
-    Pratiques du tatouage sur d’autres surfaces que la peau (figurines, poupées, scrimshaw, graffiti)

Bibliographie indicative
François, Boucq, Charyn, Jerome, Little Tulip, Paris, Le Lombard, 2014.
Bradbury, Ray, The Illustrated Man, 1951, London, Harper Collins, 2005.
Chassagnol, Anne et Friant-Kessler, Brigitte, ‘La Littérature dans la peau : tatouages et imaginaires’, La Peaulogie n°4, Revue en sciences sociales et humaines sur les peaux, 4, mai 2020.
Christin, Anne-Marie, L’Image écrite ou la déraison graphique, Paris, Flammarion, 1995.
Gentil, Mélanie, Art et tatouage, Paris, Ricochet, 2020.
Hall, Sarah, The Electric Michelangelo, London, Faber and Faber, 2004.
Kalkair, Cookie, Lever l’encre. Carnet de voyages et de tatouages, Paris, Delcourt, 2021.
Lacassagne, Alexandre, Les Tatouages. Étude anthropologique et médico-légale, Paris, Baillière, 1881.
Le Breton, David, Signes d’identité. Tatouages, piercings et autres marques corporelles, Paris, Métailié, 2002.
Miller, Joseph, Tales of the Tattooed. An Anthology of Ink, London, British Library, 2019.
Morris, Heather, The Tattooist of Auschwitz, London, Hot Key Books, 2019.
Oates, Joyce Carol, The Tattooed Girl, London, Harper Perennial, 2004.
Pierrat, Jérôme, Guillon Éric, Les Hommes illustrés. Le tatouage des origines à nos jours, Tours, Larivière, 2000.
Pierrat, Jérôme, et Alfred, Le Tatouage, Bruxelles, Le Lombard, La petite bédéthèque des savoirs, 2016.
Sphères Magazine, 6, « Les tatoués », 2020.
Vehlmann, Fabien, et Éric Sagot, Paco les mains rouges – Intégrale, 2021, Paris, Dargaud.

Les propositions d’articles (400 mots) en français ou en anglais accompagnées d’un titre, d’une courte notice biobibliographique et de 5 mots-clés sont à envoyer aux adresses suivantes :
anne.chassagnol@univ-paris8.fr et bfriantk@uphf.fr

Date limite pour les envois des propositions : 1er mars 2022
Date de réponse : 7 mars 2022

Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, nous envisageons d’organiser le colloque en 2 journées : une journée sur site au musée à Paris (en présentiel) et une journée en ligne (en distanciel)