Illustrateur et satiriste de génie à l’influence considérable, Albert Robida (1848-1926) est resté fameux pour ses fresques d’anticipation, comme Le Vingtième siècle ou La Vie électrique, ou pour ses grands dessins de presse. On voit parfois en lui un précurseur de la science-fiction, un prophète visionnaire des sociétés du XXe siècle, ou même l’inventeur avant l’heure de la télévision, du téléphone et du voyage en avion… Dans Albert Robida. De la satire à l’anticipation (Les Impressions nouvelles), Claire Barel-Moisan et Mattihieu Letourneux proposent de replacer les grandes anticipations de Robida dans leur contexte, celui de la presse satirique et de ses cibles, mais aussi celui des logiques du rire au XIXe siècle : les transports, les médias, les femmes, la technophilie, les spectacles… C’est toute la culture de l’époque qui est passée au crible de sa verve satirique à travers une technique d’exagération qui le conduit à imaginer inlassablement ce que pourraient donner dans l’avenir les mutations qui transforment en profondeur le XIXe siècle finissant.
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Rappelons à l'occasion de cette parution un précédent ouvrage collectif consacré aux futurs d'Albert Rodiba, à l'initiative de Daniel Compère, Albert Robida. Du passé au futur (Encrage, 2006), ainsi que Bé)vues du futur : les imaginaires visuels de la dystopie (1840-1940), sous la direction de Clément Dessy et Valérie Stiénon (P.U. du Septentrion, 2015), mais aussi près de nous encore, et intégralement en ligne les actes du VIIe Congrès de la Société des Études romantiques et dix-neuviémistes (2018): Le XIXe siècle face au futur. Penser, représenter, rêver l'avenir au XIXe siècle.