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Construction mémorielle & imaginaires des sociétés contemporaines africaines

Construction mémorielle & imaginaires des sociétés contemporaines africaines

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Khadr Hamza)

Résumé :
Cette journée d’étude organisée par les universités de Metz (Écritures UR 3943), Paris 3 (THALIM UMR 7172) et Strasbourg (Configurations Littéraires UR 1337) envisage une réflexion sur le thème de la “Construction mémorielle et les imaginaires des sociétés contemporaines africaines”. Elle vise à favoriser la rencontre et le dialogue des doctorant.e.s en francophonie qui auront l’occasion de présenter leurs travaux et d'échanger avec leurs pairs à partir de cette thématique centrale.

Argumentaire :

Il est probable que, pour les écrivains francophones, la mémoire soit un lieu d’interrogation, de reconstruction et de distorsion des faits, des informations, où s’entrecroisent réalités et fictions à travers fantasmes et horreurs ; un lieu qui est fécondé par l’intermédiaire et la médiation de l’histoire et de l’imagination. Dans cette oscillation entre ce qui est raconté et la reconstitution pragmatique de la réalité et des figures qui la composent, la présence en laquelle semble consister la représentation discursive de la mémoire paraît bien être celle d’une société (réelle / imaginaire) et ses diversités.

Les imaginaires des sociétés africaines contemporaines semblent en conséquence souvent animés par la réécriture du passé et de soi. Ils dérivent tantôt vers la nostalgie d’ères révolues (précoloniale, indépendances…) et la réconciliation avec un passé parfois flou, sinon vers la perspective de futurs différents et incertains à partir de relectures, réinterprétations de leurs histoires (F. Sarr, Afrotopia, 2016). Cependant, il semble toujours difficile de séparer les écrivains africains et leurs œuvres des réalités du continent, des géographies ou des allégories nationales ou de la conscience d’un devenir influencé par l’histoire (P. Nganang, Manifeste d’une nouvelle littérature africaine, 2007). C’est qu’il y a chez les écrivains une filiation assumée entre l’histoire et la littérature (I. Jablonka, L’histoire est une littérature contemporaine, 2014), la mémoire et l’imagination (P. Ricœur, La mémoire, l’histoire et l’oubli, 2000), entre l’histoire personnelle et la mémoire collective (S. Bachir Diagne, Le fagot de ma mémoire, 2021).

C’est pourquoi, à travers le sujet « Construction mémorielle et imaginaires des sociétés contemporaines », cette journée d’étude sera envisagée dans un sens plus large qui concerne aussi bien l’individu que le collectif (famille, tribu, nation, structures supranationales, etc.), afin de réfléchir sur l’influence de l’expérience des réalités (historiques) des sociétés africaines dans la création des œuvres culturelles et la constitution des imaginaires persistants ou renouvelés dans un monde dorénavant interconnecté et faisant face à des défis globaux.

Les discussions que nous souhaitons réaliser visent à revenir sur les dimensions politique, éthique et esthétique de la construction mémorielle pour analyser son importance dans la construction des identités individuelles et collectives et les représentations des sociétés africaines contemporaines.  La fiabilité de la mémoire, sa cristallisation autour d’évènements traumatiques ou de figures fondatrices de l’histoire du continent, pourront être envisagées. Les rapports entre la tentation de la sacralisation et la volonté de déconstruction des mémoires, des figures et des identités africaines nous préoccuperont également.

Les différentes interventions de cette journée d’étude pourront se déployer dans l’un des axes suivants (dont la liste n’est pas exhaustive):

1/ Mémoire/Construction mémorielle et Histoire : relectures de récits historiques, de moments-clé où d’évènements traumatiques de l’histoire du continent à travers les œuvres littéraires. Reconstruction mémorielle à travers une (ré) exploration constante du passé du continent.

2/ Figures fondatrices et identités / imaginaires :  importance des figures fondatrices réelles ou fictives dans la construction de récits identitaires collectifs ou individuels. Relectures biographiques, déconstruction et réutilisation de figures africaines.

3/ Déconstruction mémorielle et nouveaux imaginaires / Transmission : friabilité de la mémoire et espaces de réécriture du passé et de soi. Retour sur l’oralité et la tradition, poétique de la nostalgie et de la transmission.

MOTS CLÉS  : Mémoire (collective) - Histoire - Identité - Fiction - Imaginaires - Société

Modalité de participation / soumission
La journée d’études est destinée à tous les doctorants en littérature. Les propositions de communication (300 mots environ) suivies d’une courte notice bio-bibliographique sont à envoyer avant le 21 mars aux adresses suivantes :

bbenicien@gmail.com
abdelkhadr@yahoo.fr
francesca.cassinadri@gmail.com.
 
Réponse aux propositions : 4 avril
Les interventions sont limitées à 20 minutes.

Journée d'études le 3 juin 2022.