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Vernon Lee et le Fantastique (Boulogne-sur-Mer)

Vernon Lee et le Fantastique (Boulogne-sur-Mer)

Publié le par Marc Escola (Source : Pr Marc Rolland)

L'Université du Littoral Côte-d'Opale, l'UR HLLI et la International Vernon Lee Society ont le plaisir d'annoncer un colloque consacré à Vernon Lee et le fantastique, le 12, 13 et 14 octobre 2022, soit à la date anniversaire de Vernon Lee (le 14 octobre) dans la ville où elle est née.

Femme de lettres aux talents multiples, romancière, nouvelliste, théoricienne, Vernon Lee a laissé sa marque très tôt dans le domaine de la littérature fantastique.

Plusieurs œuvres, notamment celles réunies dans le recueil Hauntings, d'autres encore comme Alberic and the Snake Lady, se servent d'un environnement teinté de surnaturel véritable ou suggéré pour poser les questions récurrentes de l'univers vernonien : l'oeuvre d'art (sculpture ou portrait), le genius loci (bien souvent l'Italie de la Renaissance ou du XVIIIe siècle, mais aussi de l'Antiquité gréco-romaine, l'Angleterre des grandes demeures jacobéennes), dans un entre-deux avec le présent, celui d'une époque plus récente, où la fascination venue du passé viendra bouleverser les repères.

Ces schémas narratifs, identifiés par les familiers des textes théoriques de Vernon Lee comme l'invasion de l'apollinien par le dionysiaque, abolissent les frontières entre le passé et le présent et entre les personnes.

Comment évaluer et comprendre le fantastique (conçu comme l'irruption du surnaturel dans le quotidien) lorsque Vernon Lee laisse entendre un processus plus complexe et foncièrement psychologique qu'un phénomène surnaturel comme dans l'histoire de fantômes classique ? Y-a-t-il une marge d'interprétation entre la position adoptée par Vernon Lee dans ses écrits théoriques : c'est la confrontation physique avec l'oeuvre d'art, le portrait, le lieu naturel ou bâti qui suscite une « empathie » et partant de là, une sensation de hantise, et le postulat de tant de récits fantastiques qui accordent à certaines personnalités puissantes une existence post-mortem et la capacité de répondre à l'appel qu'un vivant, insatisfait de sa vie présente, leur lance.

Plus largement, on pourra comparer Vernon Lee et d'autres auteurs qui partagent les mêmes prédilections tant géographiques qu'historiques et artistiques (notamment sa célébration de la Rénaissance, une Renaissance décadente certes, souvent cruelle), évaluer sa place au sein d'une littérature en plein essor à la fin du XIXe siècle, la « New Romance », illustrée notamment par une autre femme de lettres, Marie Corelli, les inévitables parallélismes avec Oscar Wilde, et finalement, dans les récits qui témoignent d'un drame ancien qui fait planer sa malédiction sur les descendants des premiers protagonistes, évoquer des ressemblances avec Edgar Poë et même H.P. Lovecraft.

Finalement, la résurgence de l'Antiquité, ses œuvres d'art, ses dieux, relierait Vernon Lee à une galaxie de littéraire qui rassemble des auteurs tels Prosper Mérimée, Arthur Machen, Gabriele D'Annunzio, Wilhelm Jensen, Robert W. Chambers, Théophile Gautier et bien d'autres, tandis que la fascination qu'exerce le portrait de la Renaissance, du portrait « hanté » n'est pas sans rappeler Robert Browning, les méditations de Walter Pater sur la Joconde, sans oublier, à des degrés divers, les romanciers comme Herman Melville, Nathaniel Hawthorne, Henry James et James Branch Cabell, qui ont tous accorde un pouvoir quasi surnaturel à des portraits anciens, lorsque ces derniers sont évocateurs d'une grande tragédie.

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Les communications seront acceptées en français ou en anglais.

Merci d’envoyer un résumé (300 mots) de votre proposition accompagné d’une courte présentation biographique au plus tard le 14 avril 2022 à :

Prof. Marc Rolland garryowen@wanadoo.fr