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Appels à contributions
Henri de Régnier en poésie (Tel qu’en Songe, n° 7, 2022)

Henri de Régnier en poésie (Tel qu’en Songe, n° 7, 2022)

Publié le par Marc Escola (Source : Julien Schuh)

Henri de Régnier en poésie

Appel à contribution pour Tel qu’en Songe, n° 7 (2022)


À la fin du XIXe siècle, Henri de Régnier est considéré tour à tour ou simultanément comme un rénovateur des formes ou « le seul à suivre la tradition purement française des grands auteurs classiques » (Paul Adam), mais avant tout comme un poète. Ses recueils ont pourtant fait l’objet de bien moins d’analyse et de rééditions que son théâtre ou ses romans. Le septième numéro de la revue Tel qu’en songe, publiée par la Société des Lecteurs d’Henri de Régnier, cherchera à interroger la relation de Régnier avec la poésie selon plusieurs axes possibles :

Maîtres et modèles
Si on l’associe volontiers à Mallarmé, dont l’héritage doit être interrogé frontalement dans sa conception de la poésie, la pratique du vers de Régnier semble également s’inspirer d’autres modèles, inavoués ou peu considérés par la critique. Qui sont les mentors de Régnier en poésie ? On s’appuiera autant sur des comparaisons textuelles que sur les chroniques et portraits de Régnier pour reconstruire son panthéon poétique.

On pourra aussi s’intéresser aux rivalités amicales et aux phénomènes d’émulations poétiques (avec Vielé-Griffin en particulier) : une poétique commune émerge-t-elle de la pratique du vers entre connaissances, dans les mêmes revues, les mêmes salons, les mêmes banquets ? Au contraire, certaines formes, certains sujets disparaissent-ils des poèmes de Régnier en réaction aux œuvres d’autrui ?

La communauté poétique
Comment Régnier se positionnait-il dans le champ poétique de son époque ? Au tournant du siècle, les poètes sont friands de palmarès, d’élections et d’enquêtes. Le nom de Régnier apparaît souvent, en tant que disciple ou jeune maître, seul ou dans un groupe, dans L’Enquête sur l’évolution de la littérature de Huret ; en 1894, Le Journal lance un « Congrès des poètes » pour en élire le Prince ; les enquêtes sur le vers libre se multiplient dans la presse. Peut-on reconstruire la place de Régnier dans le canon poétique symboliste, analyser son évolution, esquisser un portrait collectif de Régnier parmi les poètes de son temps à partir de ces sources ? Quels sont les noms et les écoles avec lesquels on l’associe, quelles hiérarchies, quelles polarisations apparaissent, et comment évoluent-elles au cours de sa carrière ? Au xxe siècle, que reste-t-il de la figure de mentor poétique de Régnier, éclipsée par d’autres poètes comme Valéry ?

Poétique éditoriale
Comment Régnier reconfigure-t-il ses poèmes lorsqu’il les réunit en recueils ? Quels effets produisent les rééditions comme les Premiers poèmes, qui proposent un parcours rétrospectif dans sa production passée ? On s’intéressera également à la circulation de ses poèmes dans la presse et les anthologies, aux vers les plus cités, et à la réception de ses recueils.

Formes
Peut-on qualifier le vers selon Régnier ? Oscillant entre vers libre et métrique traditionnelle, il semble construire une poétique singulière qui reste à analyser. Son usage des genres (odelettes, sonnets, chansons…), ses tics strophiques méritent un examen systématique. Comment évolue son écriture poétique ? Peut-on en proposer une périodisation ?

Les propositions d’articles (2000 à 3000 signes) doivent être envoyées avant le 1er mars 2022 à l’adresse julien.schuh@parisnanterre.fr ; les articles retenus (25 000 à 30 000 signes) sont attendus pour le 15 juin 2022. On pourra se reporter aux consignes de présentation de la revue sur le site de la SLHDR