Introduction de : Pierre Leyris, Traduit par : Pierre Leyris, Postface de : John Fanchette, Illustrations de : Pam Smy.
"Clare a su faire passer dans ses textes quelque chose de la lumière des campagnes anglaises." (La Croix Hebdo)
Je suis pourtant ce que je suis
nul ne le sait ni n’en a cure
John Clare
« Limpide, Clare (1793-1864) l’est comme eau de source et qui coulerait du Jardin perdu. […] Plus, peut-être, que bien des grands — mettant pour ainsi dire en question la grandeur. Et lorsque l’harassante difficulté de vivre en paysan pauvre ayant charge d’âmes en même temps qu’en poète applaudi de Londres, puis à demi oublié, eut égaré sa raison, le délire altéra parfois la cohérence, mais jamais la pureté de son chant.
Lequel, au contraire, n’atteindra vraiment sa plénitude que dans la folie. Celle-ci recouvre au moins vingt-huit ans, tous d’asile […], période cruellement longue mais incroyablement féconde. La poésie était devenue l’unique recours d’un homme arraché à ses racines, aux siens, à son identité. Toujours traversée de Nature car on laissait par bonheur à Clare, dans la journée, la clef des champs et des bois, plus quotidienne que jamais et n’obéissant qu’à sa logique propre, elle jaillit intarissablement, ayant trouvé, elle, sa liberté. »
Pierre Leyris, Extrait de la présente préface.
John Clare naît en 1793 dans une chaumière du Northamptonshire. Après quelques années à l’école du village, il se loue comme garçon de ferme, s’engage dans la milice puis entame une rude vie de paysan, ponctuée de poèmes de plus en plus abondants. Il finit par être remarqué par un éditeur londonien et connaît une certaine renommée. Au fil d’une existence épuisante, avec à sa charge une famille nombreuse à nourrir et en son cœur une passion amoureuse irrésolue pour la Mary de son enfance, John Clare sombre petit à petit dans la folie. Il est interné à deux reprises, s’échappe une fois en pleine campagne pour retrouver Mary et finit ses jours en 1864 dans l’asile d’aliénés de Northampton, où un intendant, M. Knight, conserve précieusement les écrits que voici.
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TABLE DES MATIERES
Et in dementia clarissimus
Les Années de John Clare
Chronologie des textes. Leur ponctuation
POÈMES ET PROSES DE LA FOLIE
PROSES
Voyage à partir de l’Essex
L’Identité propre
Bruits de la Campagne
Mouches communes ou des fenêtres
Gouttes de Rosée
POÈMES
Amour et Solitude
L’Amour et la Beauté
Londres face à la Forêt d’Epping
Chanson
Soleil pâle
Invite à l’Éternité
Je suis
Je sens que je suis
Vision
Hespérus
Solitude
Été
Automne
J’ai caché mon amour
Le Poète paysan
PIÈCES JOINTES
a. Lettres de Clare
b. Clare visité à Epping Forest
c. Clare selon le Dr Nesbitt
Notule bibliographique
LA PSYCHOSE DE JOHN CLARE
par Jean Fanchette