Édition
Nouvelle parution
Joseph Roth, Automne à Berlin

Joseph Roth, Automne à Berlin

Publié le par Nicolas Geneix

Préface de : Patrick Modiano.

Traduit par : Nicole Casanova.

« Un jour, je devins journaliste par désespoir, devant l’incapacité de toutes les professions à me satisfaire », déclare Joseph Roth (1894-1939). Connu pour son œuvre romanesque, il a pourtant dès 1919, une importante activité de chroniqueur dans les grands titres de la presse de langue allemande. Il parcourt l’Europe et brosse, dans de courts articles, des portraits saisissants de lieux (gare, frontière, trains, hôtels, cabarets, mines de charbon…), de personnages (voyageurs, bureaucrates, promeneurs, malfrats, nazis, juifs émigrés…) et de villes (Berlin, Leipzig, Vienne, Dortmund, Prague, Paris…). La forte personnalité de Roth écarte de ces chroniques lieux communs et banalités. Il a une vision singulière, vive, emprunte d’humour et d’un sens du détail exacerbé : « Tout pathos sonne faux, part en vaine fumée, en face des évènements microscopiques. […] Un voyage en tramway est plus instructif qu’une traversée des mers et des terres. » D’un lieu ou d’une situation prosaïque, il en fait un signe fort et révélateur d’un monde en perdition, pris dans l’étau de l’anonymat, de l’urbanisation carnassière et de la montée des extrêmes propres à l’entre-deux-guerres.

Joseph Roth est né en Galicie en 1894, sous le règne de l'empereur François-Joseph, dans une famille juive modeste de langue allemande. Au début de la première guerre mondiale, il travaille dans le service de Presse des armées impériales. Après guerre, il devient chroniqueur à Vienne et à Berlin. Ses articles,très demandés,traduisent un regard lucide sur son époque et un monde qui disparaît – ainsi celui du Yiddischland de la Mitteleuropa. Parallèlement, il entame une brillante carrière de romancier. Son œuvre la plus connue est La Marche de Radetzky, publié en 1932, histoire de quatre générations d’une famille sous la Monarchie austro-hongroise finissante où transparaît la nostalgie monarchiste de l’auteur. Exilé en France dès l’arrivée au pouvoir des nazis – qui détruisent ses livres –, il s’installe à Paris en 1934. Malade, alcoolique et sans ressources il y meurt le 27 mai 1939. Ont été publié de lui aux Belles Lettres, Gauche et droite (2017), À Berlin (2019) et Automne à Berlin (2021).

Table des matières :

Préface

1919
A travers le Heanzenland : la frontière
Histoire de celui qui partit pour apprendre à frissonner
Schönbrunn
Prolétarisation des maisons
Monde enneigé
Des enfants partent pour Milan

1920
« Affiches »
Animaux
Mosaïque de Prusse orientale
A trois quarts d’heure de Berlin
Automne à Berlin
Promenade du soir dans le vieux Berlin
Dans les bas- fonds de Berlin
Le club des pauvres Turcs
Salle d’attente de quatrième classe

1921
Nuits dans les bouges
La nuit au bain de vapeur
Promenade autour de la colonne de la Victoire
Promenade
Une heure comme libraire ambulant
Voyage
Vol vers Dortmund

1922
Pluie
Monde mort
En tramway le long des maisons
Métamorphose estivale
Cavaliers du dimanche
Comment j’ai vu Leipzig

1923
Voyageurs avec colis encombrants
Une visite chez Goethe
Soucis du Kurfürstendamm
Le café de la Onzième Muse
Berlin dans le vertige du désespoir

1924
La croix gammée à Rügen
Le bureau
Le voyageur très élégant
Nostalgie de Prague

1925
Les bains des Monts des Géants
Glashütte
Le rebelle de l’Erzgebirge

1926
La fumée relie les villes
Lettre de Paris
Le Paradis parisien
La frontière de Njegoreloje
Voyage avec une jolie femme

1927
La gare de Sarrebruck
Au fond de la mine

1929
Arrivée à l’hôtel
Le patron
Adieu à l’hôtel
L’enfant à Paris
Développement de l’aviation
Le Kurfürstendamm
Noël en Cochinchine

1931
Le motocycliste
Le port de Ruhrort
Lecture de voyage
Après- midi dans un hôtel étranger

1932
Chemin de fer

1937
Émigration

1939
Munkacs, la brave ville
Celui qui est las d’errer…

Annexes
Témoignage : Joseph Roth à Paris
Joseph Roth et le voyage