Édition
Nouvelle parution
John Dos Passos, Manhattan Transfer(nouvelle trad. Philippe Jaworski)

John Dos Passos, Manhattan Transfer(nouvelle trad. Philippe Jaworski)

Publié le par Marc Escola

Nouvelle traduction par Philippe Jaworski

Il y a ceux qui y débarquent, s’y précipitent, s’y abandonnent. Il y a ceux qui en reviennent, désillusionnés. New York, la ville où chacun a sa chance… Orphelin issu d’une famille fortunée, Jimmy Herf est contraint de devenir journaliste ; George Baldwin, avocat, enrichit son cabinet grâce à une juteuse affaire de dommages-intérêts ; Joe Harland, qu’on surnommait le « Sorcier de Wall Street », est fauché et alcoolique tandis que la petite Ellen grandit, se marie, devient une comédienne à succès et prend un amant. Au début du vingtième siècle, les destins de ces personnages s’entrecroisent ou s’entrechoquent. Tous sont emportés par le tumulte et le tintamarre incessants de Manhattan, tous y inscriront à leur manière leur histoire.

Cette nouvelle traduction de Manhattan Transfer, paru en France en 1928, restitue pleinement au plus célèbre roman de John Dos Passos son audacieuse expérimentation formelle et son rythme effréné, confinant au vertige, qui parviennent à capturer la ville elle-même.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr :

"Manhattan à tombeau ouvert", par Marc Porée (en ligne le 10 mars 2022)

Aujourd’hui, c’est « dès l’aérogare », comme le chante Claude Nougaro, que se sent « le choc » de New York. Dans les années 1920, c’était sur les débarcadères, là où tournoient les mouettes et grincent les treuils, que Manhattan venait à votre rencontre. Des hommes et des femmes y débarquaient en masse, se bousculant entre les parois en bois du tunnel de la gare maritime, « poussés et heurtés comme des pommes que l’on envoie rouler dans la cuve d’un pressoir ». Le roman moderniste de John Dos Passos, Manhattan Transfer, vient de reparaître aux éditions Gallimard, dans une nouvelle traduction de Philippe Jaworski, près de cent ans après celle du grand Maurice-Edgar Coindreau. « Gare, gare, gare / Là c’est du mastoc », soufflerait le même Nougaro, « C’est pas du Ronsard / C’est de l’amerloc » ; certes, mais, qu’on se le dise, via les transferts qu’il opère, le français de Jaworski tient le choc.