Récits des eaux : confluence des savoirs entre raison, émotions & création (Appel à communication)
Colloque international «Récits des eaux : confluence des savoirs entre raison, émotions et création» (Appel à communication)
Le colloque international Récits des eaux : confluence des savoirs entre raison, émotions et création se tiendra, dans une première phase, à l’Université du Québec à Rimouski les 26, 27 et 28 mai 2022 (dans la mesure des possibilités offertes par la situation sanitaire).
« C'est une baleinière qui fut pour moi Yale et Harvard », écrit Herman Melville dans son chef-d’œuvre qui fait de la poursuite du sens un absolu dévorant, tentaculaire, avide. De la philosophie à la cétologie, l’œuvre phare de Melville traverse les disciplines et les savoirs, toise l’infini et en fait sa quête, comme si la quête elle-même, à l’image d’une mer ou d’une poursuite sans fin, ne devait connaître aucune limite.
Ce colloque vise à appréhender et à raconter l’eau (lacs, ruisseaux, rivières, bassins hydrographiques, fleuves, mers, glaces de mer, banquises, etc.) en pensant les rapports entre la science, la philosophie, l’éthique, la psychologie, la création et la littérature. Il cherchera précisément à penser et à dire ces rapports que peuvent réaliser les maillages et les rencontres disciplinaires lorsque l’on cherche à mieux saisir un ou des phénomènes, sans perdre de vue la complexité de nos manières d’être, de réfléchir, d’appréhender et de sentir. Que peuvent nous révéler les jumelages, les croisements, les hybridations disciplinaires non seulement sur les phénomènes appréhendés, mais bien aussi nos modes d’être, de sentir, de penser et d’exprimer?
Ainsi, peut-être en raison de la complexité des menaces qui pèsent sur l’environnement et les écosystèmes, peut-être en raison d’une amorce de retournement de la science vers l’expressivité et la singularité conférées aux disciplines artistiques, on voit émerger des œuvres et des projets de recherche qui intègrent la création à la science et à la création une approche de phénomènes scientifiques ou des éléments appartenant aux autres humanités ou encore aux réflexions éthiques, politiques ou philosophiques et même psychologiques, notamment lorsque vient le temps d’appréhender des enjeux de compréhension et d’interprétation des mers, fleuves, lacs et rivières, etc.
Que nous disent l’art, la philosophie et la littérature sur l’éco-anxiété liée aux mers, aux cours d’eaux ou aux étendues d’eaux, à la dynamique de la banquise ou encore sur les enjeux de notre compréhension de ces derniers à l’heure de l’anthropocène? Comment des approches comme la géopoétique, l’écopoétique, la phénoménologie, l’herméneutique, la sémiotique, la philosophie, les humanités environnementales ou encore l’éthique peuvent-elles nourrir ces potentialités d’exploration et d’expression? Comment les paroles, œuvres et témoignages des Premières Nations impliquent-ils des connaissances et des savoirs actifs et habités des éléments aquatiques, maritimes, lacustres et glaciaires et comment les racontent-ils? Comment les écrivain.e.s et les artistes comprennent-ils et racontent-ils la pensée, la science et surtout les émotions dans les œuvres portant l’eau et ses manifestations physiques et géophysiques? Dès lors, quels processus, protocoles, dialogues, déplacements de la science à la création? Et comment les pratiques et les genres de la création littéraire (essai, poésie, fiction narrative, théâtre, etc.) explorent à leur manière ces échanges, transpositions, questionnements? Quelles notions peuvent, en retour, nous permettre d’appréhender ces passations de savoir ou les rapports au monde exprimés à l’occasion de tel projets de recherche-création? On pensera, par exemple, au BIFROST, au volet « Arts et Sciences, Recherche et Création » du LIA BeBEST (UQAR-ISMER, UBO, etc.), aux travaux sur la remobilisation des sédiments dans l’estuaire du Saint-Laurent de l’équipe dirigée par Jean-Carlos Montero-Serrano et Audrey Limoges (ISMER-UQAR, UNB, Laval, Dalhousie et commission géologique du Canada, financée par RQM et MEOPAR), à ceux de Matthieu Duperrex (ENSAM / IDEX Grenoble Alpes) ou encore au projet « Dessine-moi un lac » de Jérôme Dupras (UQO, PRISME FRQNT / FRQSC).
Nous espérons accueillir une diversité d’approches et de formes de présentation, notamment des communications d’une durée de 20 minutes, mais aussi des approches de recherche, de création ou de recherche-création, et des approches hybridantes, transversales ou transmedia impliquant science et création. Les formules de présentations novatrices ou créatives sont bienvenues.
Nous souhaitons inscrire aux activités du colloque une ou des activité(s) de création.
Pour l’instant, nous ne pouvons garantir d’aides ou de financement, mais des demandes sont prévues à cet effet.
Comité d’organisation (UQAR) :
Camille Deslauriers, Kateri Lemmens, Dany Rondeau.
Avec la collaboration de Jean-Manuel Warnet, Yue Yue (UBO), Camille Bernier, Tina Laphengphratheng (UQAR).
Durée des communications :
20 minutes (mais des formats créatifs sont possibles et encouragés, merci de le préciser dans votre proposition).
Les propositions de communications et d’interventions (250 à 300 mots, avec une brève notice bio-bibliographique), sont à envoyer à l’adresse : recitdeseaux2022@gmail.com
Pour plus d'informations, on pourra contacter les membres du comité d'organisation : dany_rondeau@uqar.ca, kateri_lemmens@uqar.ca, camille_deslauriers@uqar.ca
Date limite de soumission des propositions : 10 décembre 2021.
Date anticipée des réponses aux propositions : 31 janvier 2022.
Colloque 2022 (UQAR, Rimouski) : 26, 27 et 28 mai 2022
Indications et propositions bibliographiques sommaires
Alice Bergeron, Guillaume Dufour Morin et Kateri Lemmens (dir.), Explorer, créer, bouleverser. L'essai littéraire comme espace de recherche-création.
Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, L'événement anthropocène : La Terre, l'histoire et nous.
Fabien Colombo, Nestor Engone Elloué et Bertrand Guest (dir.). «Écologie et Humanités», Essais.
Aimée Craft [Robert Boschman], «What is the meaning of water to indigenous communuties in Manitoba », BIFROST. [En ligne] https://bifrostonline.org/what-is-the-meaning-of-water-to-indigenous-communities-in-manitoba/
Philippe Cury, Françoise Gaill, Agathe Euzen et Denis Lacroix (dir.), L’Océan à découvert.
Heather Davis et Etienne Turpin, Art in the Anthropocene: Encounters Among Aesthetics, Politics, Environments and Epistemologies.
Antoine Desjardins, Indice des feux.
Vinciane Despret, Naissance d'une théorie éthologique: la danse du cratérope écaillé.
Vinciane Despret, Autobiographie d'un poulpe.
Matthieu Duperrex, Voyages en sol incertain. Enquêtes dans les deltas du Rhône et du Mississippi.
Alice Ferney, Le règne du vivant.
Dominique Fortier, Du bon usage des étoiles.
Édouard Glissant, Poétique III. Poétique de la Relation.
Valentine Goddard (dir.), « Espace documentaire Ma mer. Regards croisés sur la culture maritime à l'ère de l'intelligence artificielle », Documentaire collaboratif co-créé, conçu et facilité par Valentine Goddard pour le congrès Avenir Maritime 2021.[En ligne] https://interarts.shorthandstories.com/mamer/
Violaine Houdart-Merot et Anne-Marie Petitjean. La recherche-création littéraire.
Angela Hume et Gillian Osborne, Ecopoetics. Essays in the field.
Vincent Lambert et Isabelle Miron (dir.), J'écris fleuve.
Bruno Latour, Face à Gaïa : Huit conférences sur le nouveau régime climatique.
Barry Lopez, Arctic Dreams.
Herman Melville, Moby-Dick or the Whale.
Jean-Carlos Montero-Serrano et Audrey Limoge (dir.), « Risques naturels associés à la remobilisation sédimentaire et impacts sur les dynamiques de productivité primaire dans l’estuaire du Saint-Laurent » https://meopar.ca/meopar-and-rqms-first-joint-projects-explore-risk-assessment-and-response-in-the-st-lawrence-system/
Louise Poissant, «Méthodologies de la recherche-création». Archée.
Thomas Pughe, « Réinventer la nature : vers une éco-poétique », Études anglaises. [En ligne] https://www.cairn.info/revue-etudes-anglaises-2005-1-page-68.htm
Alain Romestaing, Pierre Schoentjes et Anne Simon (dir.), «Écopoétiques», FiXXIon, Revue critique de fiXXIon française contemporaine. [En ligne] http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/
Muriel Rosemberg, « La géopoétique d’Édouard Glissant, une contribution à penser le monde comme Monde », L’Espace géographique.
Hélène Schmutz, De la représentation de la crise à la crise de la représentation. Esthétique et politique de l’Anthropocène.
Pierre Schoentjes, Littérature et écologie. Le mur des abeilles.
Jean-Manuel Warnet, Avant la débâcle, avec des photos de Jean Gaumy et d’Erwan Amice.
Jean-Manuel Warnet, Si quelque chose doit surgir (création sonore). En ligne : http://oufipo.org/si-quelque-chose-doit-surgir/