Œuvres II
Nicolas Pages - Génie divin - Lxir
Édition établie, préfacée et annotée par Thomas Clerc
POL, 2021
800 p. — 29 € — ISBN : 978-2-8180-4554-1
C’est le deuxième volume des œuvres complètes, après un premier tome paru en 2013. Génie divin, LxiR et Nicolas Pages (Prix de Flore 2000), publiés aux éditions Balland dans la collection « Le Rayon » entre 1999 et 2002, forment la trilogie de ce nouveau volume. Les trois livres marquent un tournant décisif dans l’œuvre de Guillaume Dustan. Là où la première trilogie déroulait un thème unique (le sexe) dans des cadres strictement définis (la chambre, la boîte de nuit, les back-rooms), ces trois livres, notamment Nicolas Pages, prouvent que Dustan n’est pas seulement un pornographe accompli, mais aussi « un capteur du sentiment amoureux », comme l’explique l’écrivain Thomas Clerc qui dirige cette édition, auteur d’une longue préface. La pensée et les textes de Dustan contrastent fortement avec l’époque de moralisation et de régression qui est la nôtre. La première trilogie exposait un mode de vie essentiellement axé sur le plaisir sexuel, Dustan prolonge cette revendication pour en faire un programme de vie, une sorte de projet politique. Il relie politique du désir et progressisme social, sur le double modèle du libéralisme et du libertarisme.
« Qu’un jeune écrivain quasiment inconnu, auteur de livres d’une frontalité hors du commun, perçu comme homosexuel provocateur, issu des élites mais traître à celles-ci, soudainement propulsé dans les medias en raison d’un look outrancier et d’une polémique scandaleuse sur le sexe sans préservatif puisse être porteur d’un projet politique global, détonne dans le champ culturel français. » (Thomas Clerc)
Voir la vidéo de présentation par Th. Clerc…
Voir le livre sur le site de l'éditeur…
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Au milieu trash de la vie", par Claire Paulian (en ligne le 16 juin 2021)
Guillaume Dustan « est pédé, séropositif, drogué et il le fait savoir ». C’est ainsi que Judith Perrignon saluait la parution de Génie divin, en 2001. Vingt ans plus tard, la réédition de ce livre, mais aussi de Nicolas Pages (1999) et de LXiR ou Dédramatison la Vì cotidièn (2002), que Thomas Clerc a rassemblés et préfacés pour le deuxième tome des œuvres complètes de Guillaume Dustan (1965-2005), le montre : l’écriture autofictionnelle de Dustan continue à faire valoir une effervescence énonciative qui nous emporte, nous déborde, nous enjoint de lui faire place.