Essai
Nouvelle parution
J.-C. Bonnet, Les Aléas de la parole publique (1789-1815)

J.-C. Bonnet, Les Aléas de la parole publique (1789-1815)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Éditeur)

Compte rendu publié dans Acta Fabula (juin 2021, vol. 22, n° 6) : Hélène Parent, "Métamorphoses de l’éloquence sous la Révolution et l’Empire".

Jean-Claude Bonnet, Les Aléas de la parole publique (1789-1815)

Saint-Étienne, Presses universitaires de Saint-Étienne, coll. "Lettres, idées, arts (XVI-XVIIIe siècle)", 2021.

ISBN 978-2-86272-739-4 — 192 p. — 22 €

 

Les études réunies dans ce volume traitent principalement du débat sur la « parole publique » qui resta à l’ordre du jour de 1789 à 1815. Passionnés par une néologie créatrice, Mercier et Bernardin de Saint-Pierre ont vu leur interrogation proprement littéraire céder la place à la seule question du vocabulaire politique. Après le moment prodigieux où le peuple « naissait » à la parole des orateurs, comme le dira Edgar Quinet, tout s’envenima dans de fatales dérives. L’analyse de ce processus est pleine d’intérêt pour comprendre nos débats politiques d’aujourd’hui. Soucieux de faire taire les muses belliqueuses, Napoléon leur opposa son laconisme personnel et l’énergie électrisante de ses harangues militaires. Au serment du jeu de Paume, annonciateur de la nouvelle parole publique, succédait le serment prétorien à l’Empire qui confinait au silence. Le verbe napoléonien allait de pair avec des fastes et des monuments, comme avec la refondation symbolique de l’état. Les règles d’exercice de la parole publique que les assemblées révolutionnaires avaient tenté de définir, ont connu jusqu’à nos jours de nombreux aléas. Elles ont été à nouveau remises en cause récemment par le retour d’un mauvais son haineux. Pour mieux affronter les difficultés qui sont les nôtres, il n’est pas inutile de revisiter les origines troubles de notre République.

Jean-Claude Bonnet, directeur de recherche au CNRS, a notamment publié Naissance du Panthéon (Fayard, 1998) pour lequel il a reçu le Grand prix d’histoire Chateaubriand, La Gourmandise et la faim (Le Livre de Poche, 2015) et, en 2020, Les connivences secrètes. Diderot, Mercier, Chateaubriand (CNRS ÉDITIONS). Il a été le maître d’œuvre de la première réédition complète des principaux ouvrages de Louis Sébastien Mercier.

 

Table des matières :

Introduction
Première partie : La puissance des vocables
Chapitre 1 : La néologie à l’épreuve de la Révolution
Chapitre 2 : Bernardin néologue : à contrecourant des savoirs
Chapitre 3 : Mercier : nouvel « idiome » et révolution du regard
Chapitre 4 : « À bas le fauteuil académique »
Deuxième partie : La parole révolutionnaire
Chapitre 5 : L’apothéose de Franklin
Chapitre 6 : La « sainte masure »
Chapitre 7 : Une éloquence nouvelle
Chapitre 8 : La tribune du journaliste
Chapitre 9 : Harangues sadiennes
Troisième partie : Le laconisme impérial
Chapitre 10 : Le débat sur le « Grand siècle » à l’Académie
Chapitre 11 : La Légion d’honneur
Chapitre 12 : Fastes et monuments
Chapitre 13 : Le verbe napoléonien
Chapitre 14 : Le nouvel Auguste
Épilogue
Note bibliographique
Index