Essai
Nouvelle parution
T. Bruyer, Le sang et les Larmes. Le suicide dans les tragédies profanes de Jean Racine

T. Bruyer, Le sang et les Larmes. Le suicide dans les tragédies profanes de Jean Racine

Publié le par Matthieu Vernet

Compte rendu publié dans Acta fabula : "Une esthétique racinienne de la mort" par Xavier Malassagne.

 

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Tom Bruyer, Le sang et les Larmes. Le suicide dans les tragédies profanes de Jean Racine

Amsterdam : Rodopi, coll. "Faux titre", 2012.

EAN 9789042034525.

329 p.

Prix 66EUR

Présentation de l'éditeur :

En dépit de l’affirmation de Racine dans la préface de Bérénice que « ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une Tragédie », la mort et le suicide en particulier sont omniprésents dans ses tragédies. Les pleurs versés par les personnages sur la scène suscitent à leur tour les larmes du spectateur qui donne libre cours à ses propres émotions. Le Sang et les Larmes s’attache d’une part à cerner les particularités du suicide dans les tragédies profanes de Racine et, de l’autre, à présenter les multiples enjeux poétiques, dramaturgiques et esthétiques du suicide. L’étude contextuelle établit quelle est, sous Louis XIV, la pensée officielle sur le suicide, et révèle plusieurs hésitations et contradictions. L’étude interne touche à des aspects majeurs de la dramaturgie racinienne : comment Racine réussit-il à contourner les limites fixées par la bienséance et quelle est la fonction des dénouements tragiques ?
Le Sang et les Larmes oppose aussi la représentation de l’acte suicidaire sur la scène du théâtre classique aux stratégies discursives des protagonistes de Racine. Une option parmi d’autres, le suicide devient essentiellement un moyen de chantage, mis au service d’une rhétorique cruelle destinée à faire parler « l’autre ». Il s’agit de remédier à l’échec de la communication en brisant un silence tenace qui accule les personnages tragiques au « sacrifice ». Comment ne pas être sensible à la violence de l’univers tragique racinien où la parole tragique exprime davantage toute la cruauté des affrontements entre les personnages ? Le théâtre classique est alors le lieu privilégié où s’articule une véritable esthétique de la mort, nonobstant les contraintes dramaturgiques qui en interdisent la représentation directe sur la scène.