Essai
Nouvelle parution
S. Lacoste, Ce que la littérature doit au mal

S. Lacoste, Ce que la littérature doit au mal

Publié le par Matthieu Vernet

Compte rendu publié dans Acta fabula (Mars 2015, vol. 16, n° 3) : "Existe-t-il une langue du mal ? " par Caroline Gondaud.

 

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Sarah Lacoste, Ce que la littérature doit au mal

 

Paris : Éditions Kimé, coll. "Détours littéraires", 2014.

EAN 9782841746781.

352 p.

Prix 33EUR

Présentation de l'éditeur :

Lire conjointement Bataille et Bernanos, et voir quel sens naît de cette rencontre, tel est le point de départ de cette étude.L 'auteur de cet ouvrage a voulu rendre sensible une correspondance profonde autant qu’inattendue. Cette correspondance, elle est avant tout stylistique, non pas que leurs styles s’apparentent, mais dans la mesure où un thème, qui leur est à tous deux très cher, les fait parler la même langue : le mal. L’enjeu de cet ouvrage est de circonscrire progressivement le mal comme un double objet thématique et stylistique, jusqu’à mettre au jour ce que l’auteur se propose d’appeler une « langue du mal », traversant leurs oeuvres selon les mêmes fulgurances, en autant d’échos fraternels. Car aussi différents soient-ils, celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas, ils puisent pourtant dans un même fonds mystique : comme le texte mystique tend vers Dieu, leur écriture tend vers le mal. Hommes de conviction, humanistes atypiques, écrivains singuliers dans leur siècle, ces deux personnalités hors du commun dialoguent ainsi par l’intermédiaire du mal. Leur rencontre ne cesse de faire naître chez le lecteur une interrogation cruciale sur la littérature et son rapport au mal. Au terme d’un parcours qui décline trois temps d’un cheminement mystique ramené à l’étude littéraire (la compassion, la nuit obscure et la Passion du style), cet ouvrage s’achève sur quelques études stylistiques rapprochant, sous la forme de lectures fantômes, les personnages de Bataille et ceux de Bernanos.

Sarah Lacoste, ancienne élève de l’ENS et agrégée de Lettres modernes, est ATER au Collège de France. Auteur d’une thèse de doctorat portant sur les œuvres de Bataille et de Bernanos, elle travaille plus précisément sur les relations entre la littérature et le mal au XXe siècle. Elle a publié plusieurs articles, notamment sur l’écriture du mal et sur la mystique, et participe à la nouvelle édition des romans de Bernanos dans la Pléiade