Questions de société
Rapport St-Girons sur l' orientation post-bac remis à Luc Chatel

Rapport St-Girons sur l' orientation post-bac remis à Luc Chatel" (28/07/09) + "Inscriptions Admission-postbac: comment les facs s'en sortent-elles ?" (L'Étudiant, 29/07/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Un rapport pour améliorer l'orientation post-bac remis à Luc Chatel - AFP 28 juillet

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-39969208@7-40,0.html

Les élèves de terminale devraient recevoir un avis motivé de l'université qu'ils souhaitent intégrer avant de saisir leurs voeux d'orientation dans le supérieur, suggère un rapport remis mercredi au ministre de l'Education, Luc Chatel.

Le délégué interministériel à l'orientation, Bernard Saint-Girons, doit remettre officiellement à M. Chatel ce rapport commandé en février par la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, qui l'a déjà reçu.

Le document préconise que les élèves de terminale puissent demander conseil aux universités en octobre/novembre, bien avant de saisir leurs voeux dans "Admission post-bac", pour leur permettre de réfléchir et de changer de choix après avoir reçu l'avis des établissements supérieurs.

Actuellement, l'élève n'a connaissance de l'avis de l'université qu'après avoir saisi ses voeux, entre janvier et mars.

Le rapport suggère un dispositif en quatre phases sur trois ans, entre la classe de première et la première année d'enseignement supérieur: information, dialogue et conseil, pré-inscription, puis accompagnement lors de la première année universitaire. Il suggère de créer dès 2009-2010 "un portail informatique comprenant quatre entrées" correspondant à ces étapes et accessible dès la classe de première.

Le rapport recommande en effet que la phase d'information commence dès la première, avec des "actions de découverte et d'information organisées en partenariat avec les établissements d'enseignement supérieur", suivie d'une "phase de dialogue et de conseil".

Actuellement, l'élève n'est pas vraiment mobilisé ni informé sur les questions d'orientation, hormis un entretien personnalisé d'orientation en première, et ne se pose la question de ses études après le bac qu'en milieu d'année de terminale, à partir de janvier.

Le rapport préconise que l'élève prépare, "au cours du premier trimestre de l'année de terminale, un dossier individuel de demande de conseil à l'université". Il ne se pré-inscrirait (entre janvier et mars) qu'après avoir reçu l'avis motivé de l'université et celui du conseil de classe.

Ceci pour éviter que des élèves demandent des formations dans lesquelles ils ont peu de chances de réussir.

Enfin, pour pallier l'échec à l'université, le rapport recommande de renforcer les dispositifs d'accueil, de suivi et, le cas échéant de réorientation en première année d'études supérieures. Il recommande notamment de "renforcer les dispositifs de repérage des étudiants en difficulté" et de rendre possible une inscription au second semestre.

Actuellement, les changements de parcours en première année d'université sont peu nombreux pour les élèves qui se sont trompés de filière.

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« Renforcer l'orientation active ». Le rapport Saint-Girons.

Renforcer l'orientation active : Pour une transition réussie du lycée vers l'enseignement supérieur. SAINT-GIRONS Bernard. Délégation interministérielle à l'orientation, Ministère de l'éducation nationale. Publié sur le site de la Documentation française, 29 juillet 2009, 73 pages.
Présentation de la Documentation française :
Engagéeà titre expérimental en 2006-2007 à la suite du débat « Université-Emploi » et du rapport Hetzel, prévue par la loi du 10 août 2007relative aux libertés et responsabilités des universités, généraliséeenfin depuis la rentrée 2008 à l'ensemble des formationsuniversitaires, l'orientation active consiste en une démarche globale àdestination des lycéens et comprenant quatre séquences : l'information,la préinscription via l'outil "Admission post-bac",le conseil et l'admission. Une cinquième séquence peut éventuellement yêtre ajoutée, la réorientation. Constatant que la démarched'information et de conseil, plus particulièrement en amont de lapréinscription, demeure relativement limitée, le déléguéinterministériel à l'orientation a été chargé d'identifier des voies deprogrès permettant de mieux articuler les différentes étapes del'orientation active.
- Lire et/ou télécharger le rapport.

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Inscriptions Admission-postbac : comment les facs s'en sortent-elles ? - Fabienne Guimont, L'Étudiant, 29 juillet 2009

DOSSIER : MOUVEMENT UNIVERSITAIRE : QUEL IMPACT SUR LES INSCRIPTIONS POSTBAC ?

Inscriptions Admission-postbac : comment les facs s'en sortent-elles ?

http://www.letudiant.fr/etudes/inscription/inscriptions-post-bac-avez-vous-ete-influence-par-le-mouvement-des-universites-16051.html

Les mobilisations des universités ont-elles joué sur les choix d'étudespostbac des lycéens ? En avril 2009, les élèves de terminale que nousavions interrogés déclaraient ne pas avoir renoncé à s'inscrire à lafac, certains reconnaissant toutefois avoir été influencés par lacontestation pour l'ordre de leurs voeux. Fin juillet, alors que l'Unefannonce 20 % d'inscriptions en moins pour l'université au niveaunational, nous avons voulu dresser un premier bilan, notamment dans lesfacs particulièrement touchées par les grèves de l'automne 2009. 

Inscriptions Admission-postbac : comment les facs s'en sortent-elles ?

Du 20 janvier au 20 mars 2009, lesélèves de terminale ont inscrit leurs voeux d'études supérieures (unedizaine) sur le site admission-postbac.fr. Ils avaient jusqu'au 6 juinpour changer leur ordre de préférence de filières, sélectives ou non.Un timing ponctué par des annonces de surchauffe sur bon nombre decampus universitaires. Grèves et manifestationsd'enseignants-chercheurs d'abord, puis contagion aux étudiants qui lesont rejoint, et durcissement du mouvement avec des blocagesd'établissements.

Cette mobilisation de grandeampleur et d'une durée exceptionnelle a-t-elle découragé certainsélèves de venir s'asseoir sur les bancs des amphis ? Ces grèves ayantété concomitantes au moment des inscriptions dans le supérieur,on-t-elles modifié l'ordre de leurs voeux en cours de route ? Si aucuneréponse globale et détaillée n'est encore possible, quelques pistespermettent de sonder le terrain.

Admission-postbac accusé de pénaliser les inscriptions en fac

L'annonce a de quoi inquiéter. Pour l'Unef, lesinscriptions à la fac auraient baissé de 20 % au niveau national. Laconséquence des manifestations de l'hiver et du début du printemps oucelle des baisses d'effectifs étudiants ? Nenni. Pour le syndicatétudiant qui avait appelé les étudiants à manifester aux côtés desenseignants-chercheurs, le responsable de cette baisse est la procédured'inscription admission-postbac (APB) qui comporterait des "failles".

Selon Jean-baptiste Prévost, le président de l'Unef, "cettebaisse de 20 % s'explique par le fait qu'environ 10 % des lycéens n'ontpas reçu une proposition d'affectation, que d'autres attendent desréponses des filières sélectives et ont délibérément reporté leurinscription au mois de septembre et enfin que certains ont un problèmed'inscription à cause de la procédure APB". Avant même que lesinscriptions ne reprennent fin août-début septembre, il pointe desreculs de 20 % dans les universités parisiennes, de 30 % à Toulouse ouencore de 20 % en Basse-Normandie.

Les facs contestataires pas si touchées

Ces inquiétudes ne trouvent pas forcément écho dans lediscours des universités en pointe dans la contestation ni celui desrectorats. Symbole de la contestation et ayant même dû reporter sesexamens en septembre, l'université Toulouse 2 enregistre des baissessur les premiers choix des lycéens, mais des hausses sur les voeuxsuivants. Et au rectorat, de manière globale, on indique que les jeunesn'ont pas bouleversé l'ordre des filières : universités, IUT et grandesécoles rassemblent, chacune, un tiers des voeux. "Ledossier unique sur admission-postbac a surtout été rempli fin janvieret, en région toulousaine, le mouvement a surtout pris fin mars. Il n'ya pas de grosses variations entre les trois universités publiques",explique-t-on au rectorat toulousain, même si cela ne reflète pas lespertes d'étudiants des années antérieures pour Toulouse 2. En revanche,fait notable cette année : l'université catholique de Toulouse a eubeaucoup plus de demandes d'inscription. Elle peut attirer en effet desétudiants sur certaines disciplines, comme le droit ou les lettres, enconcurrence avec les universités publiques.

Autre fac très contestataire, Rennes 2, n'a pas nonplus vu ses demandes d'inscriptions fondre et estime qu'elles sontéquivalentes à celles de 2008. Une bonne surprise, après les craintesformulées par son président, Marc Gontard, qui redoutait une nouvelledégradation de l'image de l'établissement. Suite aux mouvementsanti-CPE et anti-LRU, l'université avait en effet perdu 5000 étudiantspar rapport à ses effectifs de 2006.

Disciplines en hausse, disciplines en baisse

Sil'ensemble des voeux de bacheliers n'a pas chuté à Aix-Marseille 1,certaines disciplines de son site marseillais sont très en retrait. Lessciences perdent 10 % de demandes d'inscription et les lettres etsciences humaines près de 40 %. "Les inscriptions administratives sesont déroulées du 8 au 17 juillet, sur une période plus courte qu'en2008", essaie de tempérer la vice-présidente CEVU (Conseil des étudeset de la vie universitaire)de l'université, qui espère faire remonterces chiffres lors de la réouverture des inscriptions prévue fin août.Reims ou Poitiers n'hésitent pas quant à elles à parler de de chute dunombre de nouveaux étudiants. "Je compte sur une baisse importante deseffectifs en L1. Nous réfléchissons avec les composantes del'université à la manière d'organiser les cours en cas de nouveauxblocages l'année prochaine", explique la vice-présidente chargée desformations de l'université de Poitiers, Françoise Lambert.

Ducôté des universités franciliennes en revanche, certaines se montraientbeaucoup plus optimistes après la première phase d'inscription suradmission-postbac, comme à Paris 3, Paris 8 ou Paris 2, qui a attiré untiers des demandes d'inscription en droit des bacheliersd'Île-de-France, notamment en raison, selon l'Unef, de la fin de lasectorisation. Les universités Paris 1 et Paris 6 ont aussi étébeaucoup plus demandées qu'à l'époque de la procédure Ravel, en vigueurjusqu'en 2008 pour les inscriptions dans la région.

"AvecAdmission-postbac, il y a plus de concurrence entre les universitésparisiennes sur les disciplines en sous-capacité, note la responsablede la scolarité à Paris 8, Marie-Louise Azzoug. Le rectorat nous a mêmedemandé d'augmenter les effectifs d'environ 10 % dans certainesdisciplines, comme la psychologie, le cinéma, les arts plastiques ou enAES. Il y aura encore des tractations avec le rectorat en septembre".Avec la nouvelle procédure nationale, toutes les inscriptions ne serontpas achevées en juillet. Même si le ministère souligne que 85 % desélèves ont reçu une affectation, "on va inscrire beaucoup de bacheliersen septembre alors qu'avant on en inscrivait beaucoup plus dèsjuillet", constate Mme Azzoug.

La surprise viendrait plutôt du côté des IUT

Traditionnellementconsidérés comme des filières plus sécurisantes pour les étudiants, lesIUT ont aussi essuyé des mouvements de contestation en 2008-2009. « Lesinscriptions dans les IUT sont en nette baisse cette année », déplorele vice-président de l'ADIUT (Association des directeurs d'IUT), GillesBroussaud. Dans son IUT en Limousin, alors que les effectifsprogressaient régulièrement ces dernières années, il a reçu 150candidatures de moins. Une surprise beaucoup moins anticipée…


Fabienne Guimont
29 juillet 2009