Revue
Nouvelle parution
 Raison publique, n° 11

Raison publique, n° 11

Publié le par Marielle Macé (Source : Sylvie Servoise)

La rédaction de la revue Raison publique vous présente ses meilleurs voeux pour l'année 2010 et a le plaisir de vous annoncer la parution de sa nouvelle livraison, ainsi que le lancement de son nouveau site : http://www.raison-publique.fr.


Raison publique N° 11  La chose publique

      Paris : Presses de l'Université Paris-Sorbonne, 2009, 320 p.

  • ISBN : 978-2-84050-670-6
  • 14 euros

Dans ce numéro:

DOSSIER

La Chose publique
Dossier coordonné par Solange Chavel

  • Bruno Latour, "Voir le pouvoir. L'image composite de l'abbé Nicéron"
  • Oleg Kharkhordin, "Qu'est-ce que la "chose" de la res publica ?"
  • Quentin Skinner, "La res publica et sa matérialité chez Thomas Hobbes"

GRAND ANGLE

  • Saskia Sassen, "Ni mondial, ni national : de nouveaux assemblages de territoires, d'autorités et de droits"

QUESTIONS PRÉSENTES

  • Caroline Guibet-Lafaye, "Éducation à la citoyenneté et parité de participation"
  • Speranta Dumitru, "Deux façons de mesurer la liberté de procréation"
  • Corine Pelluchon, "Pour une éthique de la vulnérabilité"

LITTÉRATURE, ARTS ET CULTURE

L'oeil des séries. Sur les séries télévisées américaines
Dossier coordonné par Sylvie Servoise

  • Solange Chavel, "Les séries télévisées : bref parcours à travers la littérature critique américaine"
  • Entretien avec Martin Winckler, "La France et les États-Unis au miroir des séries"
  • Jean-Cassien Billier, "24 heures chrono ou comment justifier la torture"
  • Matthieu Rémy, "La compagnie des hommes"
  • Pierre Mercklé et Thomas Dollé, "Mort en séries : représentations et usages des cadavres dans la fiction télévisée contemporaine"
  • Jean-Marie Samocki, "La folie de la cohésion - sur la série Dexter"
  • Séverine Barthes, "Chris Carter paranoïaque ? Le complexe sémantique de la perte comme vecteur herméneutique et créatif"
  • Sandra Laugier, "Les séries télévisées : éthique du care et adresse au public"

CRITIQUES

  • Marie Garrau, "L'épreuve de la vulnérabilité. À propos de Corine Pelluchon, L'Autonomie brisée. Bioéthique et philosophie"
  • Geoffroy Lauvau, "Schmitt et le théologico-politique. À propos de Tristan Storm, Carl Schmitt et le marcionisme"
  • Damien Clerget, "Une relecture de la modernité politique. À propos de Bruno Bernardi, Le Principe d'obligation"
  • Philippe Descamps, "L'expérience dans la philosophie transcendantale. À propos de Valérie Kokoszka, La Méditation de l'expérience"
  • Nicola Riva, "L'Histoire de la philosophie politique selon Rawls. À propos de John Rawls, Leçons de philosophie politique"

La Chose publique

Parce que le terme de « république » fait partie du vocabulaire courant, son étymologie particulièrement intéressante se fait sans doute oublier : la république, c'est d'abord plus largement la « res publica », la chose publique. nous voici donc immédiatement renvoyés à la matérialité du pouvoir politique : la politique, saisie à travers cette expression, est d'abord un pouvoir d'organisation matérielle des choses et des êtres. Chaque conception de la politique, chaque débat public, ont alors pour enjeu cette matérialité créée par le pouvoir : quels objets sont publics, et quels objets sont privés ? quels assemblages sont créés et quels sont dénoués ? comment le pouvoir façonne-t-il l'espace ? C'est à observer de plus près la matérialité du pouvoir que nous invitent Bruno Latour, Oleg Kharkhordin et Quentin Skinner, au fil d'un parcours historique. Reprenant l'expression à sa source latine, Oleg Kharkhordin propose une relecture érudite et nourrie de la « res publica » antique : il montre à la fois comment le droit romain, au fil de sa longue histoire, a donné forme à un espace public, mais il souligne aussi à quel point l'interprétation de la « res publica » romaine par les historiens contemporains est riche d'enjeux politiques. Le pouvoir politique, cependant, n'est pas seulement metteur en scène des êtres et des choses : il est aussi metteur en scène de lui-même. C'est en se donnant un visage qu'il peut s'exercer. En invitant à regarder la curieuse machine proposée par l'abbé nicéron au milieu du xviie siècle, Bruno Latour introduit le thème d'un pouvoir politique dont l'efficacité même repose sur sa capacité de se présenter comme organisateur de la multitude. De même, Quentin Skinner nous invite à parcourir les éditions anglaises du xviie siècle pour voir à l'oeuvre la mise en scène du pouvoir : des traductions de Tite-Live au Léviathan de Hobbes, les livres ouvrent un espace de représentation visuelle, miroir et outil du pouvoir tout à la fois. Dans les gravures qui ouvrent ces ouvrages se cherche le visage du bon ordre souverain, la traduction physique de la res publica idéale.

Contacts :
Pauline Colonna D'istria (p.colonnadistria@raison-publique.fr)
Patrick Savidan (p.savidan@raison-publique.fr)