Questions de société
Pétition pour la qualification par le CNU / communiqué de la CP-CNU

Pétition pour la qualification par le CNU / communiqué de la CP-CNU

Publié le par Vincent Ferré (Source : Isabelle Krzywkowski)

Pétition pour le maintien de la qualification par le CNU

Un amendement a été adopté et introduit le 21/06/2013 au Sénat dans le projet de loi sur l'Enseignement Supérieur et la Recherche : la suppression pure et simple de la procédure de qualification nationale par le CNU pour les recrutements et promotions des enseignants-chercheurs : http://www.senat.fr/amendements/201...

Une pétition, lancée par la CP-CNU afin de demander le maintien de la procédure de qualification par le CNU, est en ligne à l'adresse suivante http://www.petitions24.net/cpcnu

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Les signataires sont scandalisés par le vote au Sénat d'un amendement visant à supprimer la qualification par le CNU aux fonctions de Maître de Conférences et de Professeur des Universités. Outrés par la faiblesse des arguments avancés, que la CP-CNU a déjà réfutés pendant les Assises de l'ESR (*), et par l'absence de débats, ils tiennent à affirmer leur attachement à cette procédure, unique étape nationale préalable au concours de recrutement sur des postes de la fonction publique d'Etat, garants des libertés académiques au sein du Service Public de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Les signataires appellent les parlementaires de la Commission Mixte Paritaire à supprimer cet amendement.

(*)http://www.cpcnu.fr/documents/36459/206682/Argumentaire_qualification

 

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Communiqué du bureau de la CP-­‐CNU, 22 juin 2013

Le bureau de la CP‐CNU est scandalisé par le vote au Sénat d'un amendement visant à supprimer la qualification nationale aux fonctions de maître de conférences et de professeur d'université, et tient à réaffirmer son attachement à cette procédure.

Depuis plusieurs décennies, le Conseil National des Universités (CNU) a en charge la « qualification », procédure autorisant les titulaires d'un doctorat ou d'une habilitation à diriger les recherches (HDR) à se présenter sur des postes d'enseignants-chercheurs (Maître de conférence ou Professeur). Intervenant après l'obtention d'un diplôme de haut niveau, elle est une étape nationale préalable à un éventuel recrutement par les établissements universitaires, en tant que fonctionnaire d'Etat.

La qualification est présentée par les partisans de sa suppression comme une procédure redondante et coûteuse, qui dupliquerait une évaluation scientifique déjà réalisée par les jurys de soutenance et représenterait un coût élevé dans le budget de l'enseignement supérieur à un moment où un effort important de réduction des déficits publics est entrepris en France.

La Commission permanente du CNU (CP-CNU) estime que cette décision prise sans aucune concertation avec la communauté universitaire, porte gravement atteinte à la qualité du recrutement des enseignants-chercheurs en France et au caractère national de leur statut.

La CP-CNU s'inscrit de plus en faux contre les arguments avancés. La qualification, contrairement à la soutenance du diplôme, constitue une évaluation de l'ensemble des activités scientifiques, pédagogiques et administratives de tous ceux qui souhaitent embrasser le métier d'enseignant-chercheur. La qualification est peu coûteuse et sa suppression entraînera un recrutement uniquement basé sur des critères locaux et propres à chaque établissement, mais également un accroissement massif du nombre de candidats se présentant sur chaque poste, dont le coût de traitement serait inéluctablement plus élevé et supporté par les universités.

Les universitaires voient dans le CNU un véritable contrepoids aux pratiques locales. Les décisions de cette instance ne sont que très rarement contestées car elles sont prises collégialement après un débat contradictoire, selon des critères disponibles sur le site du CNU pour assurer la transparence du dispositif.

Les sections CNU ont aussi une fonction de veille scientifique : de par leur empan national, la pluralité de leurs représentants et leur renouvellement régulier, elles constituent un observatoire, à même d'apprécier les évolutions disciplinaires et garant des libertés académiques. Toute « régionalisation » ou « localisation » de la procédure aurait donc pour conséquence, non seulement l'inégalité de traitement, mais la disparition d'une politique scientifique nationale.

Lors de consultations dans le cadre des Assises de l'ESR, et par des motions spontanées au printemps dernier, les sections CNU se sont prononcées à une très large majorité pour le maintien de la qualification par l'instance nationale qu'est le CNU.

Par ce texte, nous appelons à la mobilisation de tous les enseignants-chercheurs et de tous les établissements pour que soit maintenue la qualification, gage d'un recrutement de qualité dans l'enseignement supérieur et condition essentielle pour la préservation du statut national des enseignants-chercheurs et de la recherche universitaire publique.

Nous exhortons les parlementaires de la Commission Mixte Paritaire à supprimer cet amendement.

Le bureau de la CP-­‐CNU

 

  • Responsable :
    CP-CNU