Essai
Nouvelle parution
M. Delecroix, L. Dourneau, Le Temps d'une décapitation. Imaginaire d'un instant imperceptible (littérature/peinture)

M. Delecroix, L. Dourneau, Le Temps d'une décapitation. Imaginaire d'un instant imperceptible (littérature/peinture)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Delecroix)

Le Temps d'une décapitation. Imaginaire d'un instant imperceptible (peinture/littérature)

Marion Delecroix et Loreline Dourneau

Février 2020, PUP, Aix-en-Provence

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ISBN: 9791032002544

Nombre de pages: 284

Prix: 25€

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Résumé:

Une décapitation est atrocement visuelle : la tête, coupée de son corps, exhibe la mort. Tenue par les cheveux, brandie, elle se montre, fascinante, épouvantable. Du corps entier au corps morcelé, tout paraît de l'ordre d'un visible excessif. Cette terrible visibilité, sa teneur spectaculaire, semblerait alors expliquer la prolixité des représentations de décapitations, que ce soit en littérature ou en peinture. Pourtant, entre le corps entier et le corps morcelé, l'instant du trépas, c'est-à-dire la décapitation en elle-même, est imperceptible. Si la mort par décapitation se perçoit, s'exhibe même, le mourir arrive trop rapidement pour être perçu : l'excessive visibilité est perturbée par un instant qui, lui, ne se voit pas. Ce paradoxe se trouve inscrit dans les œuvres, où une ellipse récurrente absente l'instant, laissant seuls le moment précédant juste la décapitation, la victime tendant le cou, et celui lui succédant, la tête décollée. L'imperceptible laisse alors place à l'imaginaire : dans l'instant qui ne se laisse voir, se logerait un entre-deux, le passage entre la vie et la mort. Un doute s'imagine, un mystère se déploie, aussi bien dans la peinture religieuse renaissante, dans les peintures d'histoire du XVIIe siècle que dans la littérature post-révolutionnaire, où, à chaque fois, l'instant ne peut que manquer. Ce n'est donc pas tant à la visibilité qu'à l'irreprésentable de la décapitation que se confrontent les représentations.

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Sommaire:

Préface

Introduction

La tête coupée

Une théorie de l’image Que donne à voir une tête exposée ? À quelle distance discerner une tête coupée ? Que fait une tête coupée aux côtés d’une tête vivante ? Qui voit une tête coupée ? Que voit une tête coupée ? La tête coupée peut-elle produire sa propre image ? Méduse, Modèle d’une théorie de l’image immédiate

À-côté de l’instant

Rhétorique et imageLa tête coupée modèle d’immédiateté Du visible malgré l’instant absentL’instant peut-il durer ? Confronter l’avant et l’après Figurer l’ellipse dans l’image Figurer l’ellipse dans le texte Théâtralité de l’exécution publique Le spectacle du spectacle. Voir des spectateurs Un spectacle sans témoin. La décapitation comme figure de l’échec au xixe siècle

Des temps fabriqués par l’ellipse

La décapitation, Figure de la coupure de l’histoire dans l’imaginaire post-révolutionnaire La décapitation, Figure romantique de l’œuvre impossible L’état douteux du guillotiné La mort qui n’a pas lieu Le temps qui n’a pas de logique Salomé et Jean-Baptiste.La décapitation n’a pas le temps d’avoir lieu

Conclusion