Essai
Nouvelle parution
M. Snauwaert, La Douleur d'Emmanuel Finkiel

M. Snauwaert, La Douleur d'Emmanuel Finkiel

Publié le par Université de Lausanne (Source : Carole AUROUET)

Maïté Snauwaert

La Douleur d'Emmanuel Finkiel

 

Gremese, collection "Les Films sélectionnés" dirigée par Carole Aurouet, 2019

EAN13 : 2366771983.

 

PRÉSENTATION

 

La Douleur d'Emmanuel Finkiel de Maïté Snauwaert est le premier titre de la nouvelle collection dirigée par Carole Aurouet aux éditions Gremese : "Les Films sélectionnés". Il paraîtra le 7 mars 2019.

Alors que le film d’Emmanuel Finkiel a été sélectionné pour représenter la France aux Oscars 2019 et est nominé huit fois aux Césars 2019, Maïté Snauwaert nous livre une analyse passionnante de cette adaptation de Marguerite Duras – l’une des œuvres les plus délicates et controversées de cette géante de la littérature française, retraçant l’une des périodes les plus troubles de l’histoire du pays : l’Occupation. 

Finkiel la cueille à un moment crucial : Marguerite vient de publier son premier roman, Les Impudents, chez Gallimard, lorsque son mari et résistant comme elle, Robert Antelme, est arrêté par la Gestapo. Désespérée de ne pas avoir de ses nouvelles, elle entre dans un jeu dangereux qui mêle mépris et séduction avec le collabo qui a arrêté Robert. 
Le réalisateur Emmanuel Finkiel (Voyages, César du meilleur premier film 2000) livre ici un chef-d’œuvre d’adaptation littéraire autant qu’une œuvre extraordinairement personnelle, toute en lumière, véritable film d’auteur qui entérine son usage du flou pour restituer la subjectivité dédoublée de celle qui en même temps vit et écrit, est traversée par l’Histoire et se souvient. 

Ultimement, La Douleur est un film sur l’attente, lorsqu’elle nous enserre et nous cerne de tous côtés, rend l’espace irrespirable, suspend le temps. Lorsqu’elle est cette assignation à résidence qui est le lot des femmes en temps de guerre, cette lutte de chaque instant entre passivité et action. 

Maïté Snauwaert nous plonge dans la genèse de la création, le casting inattendu de l’actrice Mélanie Thierry, les relations de l’équipe durant le tournage, le budget réduit de celui-ci, les parti-pris visuels nourris des archives de l’époque en même temps qu’attachés à éviter « le piège de la reconstitution », enfin la réception critique du film en France et aux États-Unis. Bien qu’il prenne ses distances avec l’hommage et la commémoration, le film est une magnifique leçon d’Histoire qui nous fait questionner les formes concrètes, vécues au jour le jour, de l’engagement.

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