Essai
Nouvelle parution
M. Robic, Hellénismes de Banville : mythe et modernité

M. Robic, Hellénismes de Banville : mythe et modernité

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Myriam Robic)

Myriam Robic, Hellénismes de Banville : mythe et modernité

Paris : Honoré Champion, coll. « Romantisme et Modernité », 2010.

568 p.

EAN 9782745319562

95 EUR

Présentation de l'éditeur :

 

Poète peu connu que l’on a tendance à cantonner dans le courant fantaisiste, Théodore de Banville a pâti de sa réputation d’acrobate du vers et de poète « néo-païen ». Ami intime de Baudelaire, considéré comme un maître par Mallarmé, Verlaine et Rimbaud, Banville n’était cependant pas le poète mineur que l’on croit.

« Horrifié » par les valeurs utilitaristes de la société bourgeoise, Banville se laisse séduire par le renouveau hellénique qui survient dans les années 1830, sans pour autant renoncer à exalter le monde moderne. La tentation hellénistique de Banville se double, en effet, d’une réflexion sur la modernité par le truchement du mythe. Sa scolarité et ses lectures personnelles le mènent également sur les chemins de la Grèce. Cependant, sa production poétique abondante et variée (1842-1891) n’emprunte pas toujours les mêmes voies que celles de ses contemporains à l’image de Baudelaire qui déplore la glorification des « carcasses antiques » dans « L’Ecole païenne ». L’hellénisme banvillien se situe au cœur des débats esthétiques et idéologiques de l’époque, notamment de ceux portant sur le Romantisme et le Parnasse, le second mouvement étant souvent considéré comme une répudiation du premier alors que Banville appartenait aux deux. Passerelle essentielle entre Romantisme et Parnasse, la poésie banvillienne montre que le Parnasse n’est pas né uniquement grâce à une réaction négative au Romantisme, nombre de Parnassiens voulant retrouver la vigueur romantique de 1830.

Sommaire

PREMIÈRE PARTIE. BANVILLE FACE À LUI-MÊME ET FACE À SON TEMPS : DE LA GRÈCE « ROMANTIQUE » AU RÊVE HELLÉNIQUE « PARNASSIEN »

Chapitre 1. Banville et l’émergence du modèle grec au XIXe siècle : sources et genèse de l’œuvre

  • Jeunesse, apprentissage et parcours scolaire de Banville : une appropriation rhétorique de la Grèce
  • Une poésie marquée par la philologie et la mythographie : de Ménard à Creuzer

Chapitre 2. Filiations et influences : de l’hellénisme romantique à l’hellénisme parnassien

2.1 Banville et l’hellénisme de la première moitié du XIXe siècle

2.1.1 La Renaissance de la Grèce chez les premiers romantiques

2.1.2 L’influence des Poésies de Chénier

2.1.3 Banville et la « création mythologique » de Hugo

2.2 Banville et les poètes du « second romantisme » : la Grèce d’après 1850 et le Parnasse

2.2.1 Banville et Baudelaire : influences réciproques et divergences autour de « L’Ecole païenne »

2.2.2 Banville et Gautier, deux écritures pour le même hellénisme : les dieux grecs dans le « burg romantique »

2.2.3 Du pittoresque romantique à l’hellénisme esthétique parnassien : Banville et Leconte de Lisle

DEUXIÈME PARTIE. UNE GRÈCE HÉTÉROGÈNE ET RECONSTITUÉE

Chapitre 1. La Grèce rêvée

1.1 La Grèce livresque et ses transpositions littéraires

1.1.1 Remise en vogue d’une forme héritée de la Grèce antique : l’ode et ses sujets helléniques

1.1.2 Netteté du « camée » : pastiches, transpositions et contamination des modèles

1.1.3 « L’effet épigraphe » : des sources au rôle symbolique

1.2 Le délire de la lyre : un lyrisme à l’antique

1.2.1 De la lyre à la notion de chant poétique

1.2.2 Variations sur le mythe d’Orphée

1.3 Un hellénisme aux couleurs de la Renaissance

1.3.1 Regain de quelques formes poétiques anciennes : du sonnet à la ballade en passant par le rondeau autour de sujets antiques

1.3.2 Banville et les sujets mythologiques de la Pléiade : polyptyque du dieu Amour

1.4 Une poésie picturale : transpositions d’art et ekphraseis mythologiques

Chapitre 2. La Grèce décrite : de la Grèce classique à la Grèce archaïque ou la christianisation du polythéisme païen

2.1 La représentation de Sappho : figure christique ?

2.2 Des corps au décor : triomphe d’une antiquité fantastique

TROISIÈME PARTIE. L’ATTITUDE AMBIVALENTE VIS-À-VIS DU MYTHE ET DE LA MODERNITÉ

Chapitre 1. Une poésie aux arrière-plans politiques : l’exil dans le passé

1.1 Exil politique et exil métaphysique : condition du poète sous le Second Empire

1.2 La Grèce, nouvelle patrie et terre d’exil pour le poète

Chapitre 2. Une relation courtoise à l’égard de l’Empire : une poésie « complice » du pouvoir

2.1 Banville, « peintre de la vie moderne » et poète du Second Empire

2.1.1 Le rôle patriotique du poète : vers de circonstance et hellénisme (« La Mer de Nice »)

2.1.2 Portraits contemporains et mythologie

2.2 Alliance de l’antique et du moderne : tableaux parisiens aux couleurs d’antiquité grecque

2.2.1 Pouvoir de transfiguration du langage mythologique : transformation d’un décor ordinaire, l’exemple de Paris

2.2.2 Elévation du trivial et de l’ordinaire par le mythe : les sujets de la vie du peuple

Chapitre 3. La verve satirique et parodique : modernité et hellénisme au service d’un « grotesque épique »

3.1 Modernité et antiquité sur le mode funambulesque

3.1.1 Parodier la mythologie : un « carnaval des dieux » à l’image d’Offenbach

3.1.2 Les Odes funambulesques et la parodie des Orientales de Hugo

3.2 La portée idéologique et satirique de la métaphore mythologique : Occidentales et Idylles prussiennes

3.2.1 Troquer la lyre contre le « fouet d’Aristophane »

3.2.2 Féminisation et déification des idéaux républicains : l’exemple de la Liberté, modèle hellénistique

QUATRIÈME PARTIE. QUELQUES DESCENDANCES : VERS LE SYMBOLISME

Chapitre 1. Banville, maître de Rimbaud ?

Chapitre 2. Banville, Verlaine et les Poèmes saturniens

Chapitre 3. Mallarmé : du panégyrique de Banville aux Dieux antiques
 

Docteur en Littérature française, Myriam Robic a enseigné la poésie du XIXème siècle à l’Université Rennes II et à l’Université Catholique de l’Ouest. Enseignant-chercheur dans le secondaire, elle prépare actuellement un ouvrage consacré au saphisme dans la poésie de la seconde moitié du XIXème siècle.