Collectif
Nouvelle parution
M. Botbol-Baum, Judith Butler, du genre à la non-violence

M. Botbol-Baum, Judith Butler, du genre à la non-violence

Publié le par Marc Escola

Judith Butler, du genre à la non-violence
Mylène Botbol-Baum

Collectif

Avec les contributions de Judith Butler, Mylène Botbol Baum, Ghaliya Djelloul, Jose Erraruiz, Mathieu de Nanteuil, Anna Safuta. Texte original de Judith Butler

 

Date de parution : 08/05/2017
Editeur : Cécile Defaut (Editions)
ISBN : 978-2-35018-390-9
EAN : 9782350183909
Nb. de pages : 203 p.

 

Cet ouvrage est construit autour d'un chapitre (texte original) de Judith Butler sur l'éthique de la non-violence. En réponse se construisent quatre réflexions philosophiques. Mylène Botbol-Baum présente le collectif à partir de sa traduction du texte de Judith Butler, et aborde la question du sujet et de la norme à partir de la lecture butlerienne de Levinas et Arendt, sur la question des limites de la légitimité de la violence pour une éthique de la relationalité.

Jean de Munck traite une lecture croisée de Benjamin et Butler sur la violence. Romildo Pineiro et Jose Erraruz off rent une lecture historique et politique du concept de violence et y confrontent l'interprétation de la non violence dans le texte de Butler. Trois textes plus sociologiques suivent sur l'impact de la non-violence, dans une perspective qui vise à " défaire le genre " dans le cadre sociopolitique critique des vulnérabilités, dans le cadre du travail des femmes migrantes (Ghaliya Dejelloul) ou du travail domestique non rémunéré (Anna Safuta), à partir d'une enquête sur la mobilité spatiale des femmes dans les zones pré-urbaines d'Alger ou de Bruxelles, off rant une analyse sur l'hostilité masculine et le rôle du discours religieux dans la légitimation de cette violence.

Matthieu de Nanteuil conclut le volume sur la question de la violence et de la sensibilité politique en mettant à jour la théorie de la démocratie radicale chez Judith Butler. Il sera donc question dans ce volume de penser la non-violence à partir d'une approche fondée sur la normalisation des corps, en réintroduisant le sujet de la vie comme interlocuteur critique du sujet de la norme en démocratie.

Judith Butler nous offre ici une « interprétation de la non-violence », non comme état pacifique mais comme combat social et politique, en révélant les présupposés normatifs de la violence légitime, notamment ceux de la violence d’État. Ce texte illustre la manière dont la philosophe a élargi son champ de réflexion, de la prise en compte des minorités sexuelles à la nécessité d’une résistance non violente à toutes les situations de sujétion.

En réponse au pouvoir souverain de la Loi, la non-violence réinterroge la problématique de l’agir en commun en le situant dans un face-à-face corporel avec les forces d’oppression et en adoptant ce que Gandhi appelait une « inaction concertée . Elle transforme ainsi la non-violence en projet éthique, en opérateur critique et en pratique corporelle. Par la solidarité entre les plus vulnérables, elle nous propose de résister à la rhétorique de « l’état d’exception ». Comment ne pas en souligner l’actualité ?

Mylène Botbol-Baum est professeure de philosophie et bioéthique, UCL Louvain la Neuve.