Collectif
Nouvelle parution
Les enquêtes ouvrières dans l'Europe contemporaine

Les enquêtes ouvrières dans l'Europe contemporaine

Publié le par Marc Escola

Les enquêtes ouvrières dans l'Europe contemporaine

Éric GEERKENS, Nicolas HATZFELD, Isabelle LESPINET-MORET, Xavier VIGNA

La Découverte,

Collection : Recherches
Parution : décembre 2019
ISBN : 9782707199843
Nb de pages : 456
Dimensions : 154 * 240 mm
ISBN numérique : 9782348059711
Format : EPUB
 

S’il est un spectre qui hante l’Europe des XIXe et XXe siècles, c’est bien celui de la classe ouvrière. En témoignent les innombrables enquêtes qui lui sont consacrées : elles disent combien la « question sociale », telle qu’elle s’invente avec l’industrialisation, est d’abord une inquiétude sur la condition ouvrière et son évolution. Ces mondes ouvriers, si prompts aux soulèvements, constituent une énigme que de multiples enquêtes visent à résoudre, le plus souvent pour conjurer une menace.

Ce livre propose un voyage étonnant à ses lecteurs en les conduisant, par les yeux des enquêteurs, dans les taudis de Manchester, les cités minières du Borinage ou les usines Mirafiori de Turin. Il éclaire d’un jour nouveau des figures illustres des sciences sociales : Frédéric Le Play, Max Weber ou Maurice Halbwachs ; mais il les fait aussi voisiner avec des artistes (Zola et les écrivains naturalistes, les cinéastes autour de Chris Marker) et avec des collectifs soudés par un engagement – féministes, jocistes ou révolutionnaires.

En explorant ce qui mêla indissociablement pratiques scientifiques et passions politiques, l’ouvrage offre une contribution originale à une histoire transnationale de l’Europe contemporaine.

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On peut lire sur Diakritik.com un article sur cet ouvrage :

"Enquêtes ouvrières", par Jacques Dubois (en ligne le 7 janvier 2020)

"Où en est la classe ouvrière ? Qu’en est-il de ses modes de vie ? Qu’en est-il de sa culture dont Richard Hoggart affirmait hautement l’existence dans The Uses of literacy (1957), traduit en français en 1970 sous le titre — discutable — de La Culture du pauvre ? Aujourd’hui, l’industrialisation qui soutenait son existence de classe a changé de caractère. Certes, il existe encore des ouvriers mais ils n’apparaissent plus comme formant un ensemble et représentant une force. En nos pays d’Europe occidentale, les partis de gauche et les syndicats qui portaient son existence collective n’ont plus la puissance et le prestige qu’ils avaient et ne structurent plus sa culture politique. C’est ce que l’on a pu observer récemment avec l’émergence des « gilets jaunes », s’affirmant en nébuleuse mal définie dans l’espace des formations sociales.

Il n’est donc pas inutile de rassembler comme viennent de le faire quelques-uns, historiens et sociologues de langue française, les investigations qui se donnèrent pendant deux siècles pour des enquêtes opérant sur des ensembles ouvriers. Ceux-ci apparurent d’ailleurs selon les époques sous diverses dénominations : barbares pour Michelet, misérables chez Hugo, classes dangereuses pour les publicistes, prolétaires pour les socialistes et les marxistes, ou tout simplement pauvres, sans travail et chômeurs selon les circonstances. Pourtant, dans leur masse, les ouvriers furent souvent vaillants et hautement productifs. N’étaient-ils pas les fers de lance du progrès ? Ils portèrent sur leurs épaules les acquis industriels tout comme ils alimentèrent grèves, révoltes et contestations diverses.

A ce titre et surtout pour le France ou la Belgique dans le présent volume, différents moments de leur émergence vinrent scander notre histoire. […]"

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