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Appels à contributions
Les Cahiers Max Jacob n° 21/22 :

Les Cahiers Max Jacob n° 21/22 : "Max Jacob et la Bretagne"

Publié le par Marc Escola (Source : Association des Amis de Max Jacob)

Les Cahiers Max Jacob n° 21/22 : "Max Jacob et la Bretagne"

Appel à contributions

 

« Que te dirai-je ? écrit Max Jacob à Jean Grenier, « que je suis un exilé breton ? que mon cœur y est toujours dans ce pays, que je m’ennuie de lui et que je n’ai de ma vie jamais fusionné avec rien d’autre » (Lettres à un ami, p. 40). Dans la même lettre, Jacob esquisse une poétique bretonnante, et déclare La Côte, son recueil « celtique » de 1911, plus proche de son cœur qu’aucun autre livre. Si les jugements de Jacob sur ses propres œuvres varient au gré de ses correspondants et de ses humeurs, le fameux hétéronyme des années trente, Morven le Gaélique, témoigne de la pérennité de la matière bretonne dans l’œuvre du poète. Du conte La Couronne de Vulcain (1909) au roman Le Terrain Bouchaballe (1923) en passant par les poèmes nostalgiques du Cornet à dés ou du Laboratoire central (1921), l’œuvre entière vibre d’échos bretonnants, et jusque dans son œuvre picturale. Jacob a connu très tôt les chansons du Barzaz Breiz de Théodore Hersart de la Villemarqué ainsi que de François-Marie Luzel, ces grands folkloristes et forgerons de la légende bretonne. Mais l’œuvre de Jacob témoigne également de rapports, souterrains ou manifestes, à bien des écrivains bretons de langue française, dont Alfred Jarry et Tristan Corbière.

Ce pays du cœur, si étroitement lié à la vie et à l’œuvre du poète, aussi teinté de nostalgie qu’il peut paraître, n’a rien de l’utopie naïve : la Bretagne, pour Max Jacob, suscite une diversité de regards, dont la nostalgie n’est qu’une manifestation particulière. Dans Le Terrain Bouchaballe, la petite politique provinciale – souvent petite au sens moral du terme – est autant objet de raillerie que de tendresse. La verve satirique elle-même, chez l’auteur, est aux antipodes de la froideur ; elle se moque avec légèreté et humour, avec amour. Ce mélange de moquerie et de tendresse a bien quelque chose de jacobien : n’a-t-il pas tout autant quelque chose de breton ?

Dès l’aurore des études jacobiennes, la « matière bretonne » chez Jacob a suscité un grand intérêt. Cependant, l’époque des anecdotes et des témoignages est désormais close, et aucune mise au point sur « la Bretagne de Max Jacob » n’a été tenté depuis les travaux fondateurs des années quatre-vingts. Certaines œuvres, telles La Couronne de Vulcain ou les Poèmes de Morven le Gaélique, n’ont pas été étudiées à la mesure de leur importance. Le prochain numéro des Cahiers Max Jacob proposera de combler ces lacunes, et de réunir des travaux sur cette matière dans toute la diversité de ses aspects, biographiques, historiques, picturales et littéraires.

Les Cahiers proposent quatre axes d’exploration :

1.     Approches littéraires des œuvres de prose et de poésie : Max Jacob dans l’histoire littéraire de la Bretagne et parmi les écrivains bretons ; intertextes folkloriques bretons ; lectures historiques des œuvres littéraires ; géopoétique et liens des œuvres aux lieux bretons ; approches sociologiques des œuvres littéraires sous l’angle de la Bretagne entre 1876 et 1944.

2.     Approches graphiques : représentations de la Bretagne dans la peinture et le dessin de Max Jacob ; place de la peinture de Jacob parmi les peintres bretons ; allusions aux lieux dans la peinture ; architecture bretonne.

3.     Approches biographiques : examen critique des témoignages bretons autour de Max Jacob ; voyages et séjours en Bretagne ; réseaux et amitiés bretonnes ; correspondances et correspondants bretons.

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PROPOSITION DE CONTRIBUTION :

en langue française, 1500 signes, accompagnée d’une notice bio-bibliographique, à envoyer pour le 30 juin 2020 à :

  • Alexander Dickow : ard@vt.edu (Associate Professor of French, Virginia Tech (USA), directeur scientifique)
  • Patricia Sustrac : associationmax-jacob@wanadoo.fr (directrice de publication, secrétariat de rédaction, doctorante ELH/PLH, UT2J Toulouse-Jean-Jaurès).

ARTICLE FINAL :

38 000 signes (notes incluses), courte biobibliographie (5/6 lignes), résumé de l’article : 10 lignes, mots clés.

REMISE DE L’ARTICLE FINAL : 31 janvier 2021

PUBLICATION :

LES CAHIERS MAX JACOB, publication bisannuelle des Amis de Max Jacob, revue à comité scientifique

(http://cahiersmaxjacob.org).