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Le télégramme de Mme Bontemps et autres objets épistolaires proustiens

Le télégramme de Mme Bontemps et autres objets épistolaires proustiens

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"Quand je pense à toutes les lettres qu’il va falloir écrire, moi qui n’ai pas de temps pour mon livre !", aurait déclaré Proust à Céleste Albaret. Gouvernante-vestale admise chaque jour à concélébrer avec son maître le rite de l’ouverture et de la lecture du courrier, Céleste devait être coutumière de ce "contre la lettre" aussi omniprésent dans le discours de l’écrivain que les plaintes au sujet de la maladie. Trop désordonné pour comptabiliser le flux quotidien des missives envoyées et reçues, l’épistolomane invétéré qu’est Proust paraît toutefois bien conscient des proportions excessives de sa correspondance, ainsi que de ses dangers. La masse écrasante des lettres menace non seulement le présent de l’écrivain, en lui soustrayant des énergies précieuses pour son œuvre en cours, mais hante également la préfiguration de sa postérité littéraire. La récente livraison de la Revue d’études proustiennes (Classiques Garnier) se penche, à l'initiative d'Ilaria Vidotto, sur "Le commerce des lettres. Configurations et enjeux de l’épistolarité dans À la recherche du temps perdu"Fabula donne à lire les résumés des contributions…