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Appels à contributions
Le sens du social dans le roman francophone

Le sens du social dans le roman francophone

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Vincent Bruyère)

Appel à communications



Le sens du social dans le roman francophone

Université Laval
Chaire de Recherches du Canada
en Littératures Africaines et en Francophonie
Titulaire : Justin K. Bisanswa



La Chaire de recherche du Canada en Littératures africaines et en Francophonie organise un colloque international qui se tiendra à l'Université Laval, à Québec (Canada) les 3, 4 et 5 mai 2007.


Quelle qu'en soit la perspective, l'analyse du roman francophone dégage chez les écrivains un sens du social qui traduit, d'une part, leur sensibilité aux circonstances et aux contingences singulières de la vie des êtres. D'autre part, cette sensibilité va de pair avec une faculté particulière de figurer la réalité dans son urgence, sa complexité, et son chaos. L'art du roman quoi qu'en ait dit Stendhal, ne se veut nullement innocent miroir ; il infère les notions de vision et d'écran qui impliquent à la fois regard personnel de l'écrivain et représentation réfractée. Malgré ce qu'en pense une certaine tradition critique, l'intention véritable du romancier francophone n'est pas de copier le monde, à peine d'en imiter la vie, mais de procurer de l'un et de l'autre un équivalent en modèle réduit et d'ériger le roman en vaste duplicata métonymique de l'univers, d'un certain univers. Ce qui suppose la mise en oeuvre d'un artefact très dominé, doté d'une grande cohérence et d'une cohésion interne, et qui commence par la mise au point de dispositifs narratifs bien agencés.
Le sens du social insiste donc sur le romanesque, l'imaginaire, l'écriture ou la poétique. Il présuppose un minimum de traitement ou de construction, une invention face au monde, une création de l'imaginaire.

L'objectif du colloque est de montrer que les biens dont on étudie les conditions de production sont aussi et surtout symbolique, d'examiner les translations entre le social et le littéraire. Aussi convient-il d'analyser et d'interpréter le rôle des composantes sémiotiques internes dans les mécanismes de socialisation du texte littéraire.

Les communications pourront décliner les modalités du social de bien des façons, autour des questions suivantes : Comment l'écrivain socialise-t-il tout le réel (contexte culturel et matériel qui entoure les êtres et les choses, groupes, classes, institutions, collectivité) ? Comment repère-t-il et inventorie-t-il ce social ? Comment en détermine-t-il les causes et les influences ? Comment analyse-t-il les interactions sociales enfouies dans le brouillage et le fouillis, afin de démêler, de dévoiler, de classer le social ? Quelles sont les différentes procédures d'organisation et d'objectivation à l'intérieur du représentable ? Comment la fiction traduit-elle les complexités sociales et la multiplicité du monde ? Comment le romancier construit-il et déconstruit-il l'Histoire au gré de fictions qui, généralement, ne l'abordent que de biais ? Comment le griot organise-t-il son histoire d'une descendance ou d'une généalogie ? Comment le jeu de passage d'une instance à l'autre se produit-il dans la tradition orale ? Comment, et pourquoi la fonction de témoignage de la littérature francophone passe-t-elle, bien souvent, par la relation d'une histoire personnelle (autobiographie ?) taillée sur mesure ? dans quelle mesure la parole du romancier est-elle tributaire de ses origines sociales, de son capital socio-culturel ? Sa trajectoire et son statut au sein de l'institution influent-il sur la structuration et la production de sa parole ?


Veuillez envoyer votre proposition de communication (15 lignes au maximum), accompagnée d'un bref CV (qui précise votre institution et votre statut), au plus tard le 15 octobre 2006, à l'adresse suivante :

colloque.social@lit.ulaval.ca


Cet événement est organisé avec l'aide du CELAT, de la Faculté des Lettres du Département des Littératures de l'Université Laval, du Consulat général de France à Québec, de l'AUF, du CIDEF-AFI et de la CEFAN.